Ruy

Le hameau de « Ruy » extrait de la carte Ferraris de 1777 (I.G.N. – www.ign.be)

Le hameau de « Ruy » extrait de la carte Ferraris de 1777 (I.G.N. – www.ign.be)

Le charmant hameau de Ruy (altitude 310 mètres) est situé dans un fond de vallée, au confluent du ru du Bourgeois (ru dè Bordjeû) et du ruisseau le Roannay (lu Rwènê) qui prend sa source à Francorchamps et se jette dans l’Amblève, en amont de La Gleize. C’est cette situation géographique qui a valu au hameau le nom : « â ru ». Jadis, Ruy faisait partie de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy et plus spécifiquement du ban de Roanne. Le hameau de Ruy existait déjà au 14e siècle ; un document cite en 1393 un certain « Johan Pesteaul de Riwe ». A la fin de l’Ancien Régime, Ruy fait partie de la commune de Roanne (le village de Roanne était le chef-lieu de l’ancien « haut-ban »). Mais, cette nouvelle commune sera éphémère. En juillet 1795, la commune de Roanne est rattachée à la commune de La Gleize ; cette année -à, il y avait 92 habitants à Ruy. Cette situation administrative durera jusqu’en 1977, date de la fusion des communes. De nos jours, le hameau de Ruy fait partie de la commune de Stoumont.

Lors de la formation du hameau, les constructions se sont implantées en cercles autour du terrain banal (lu Werhê) qui appartenait à toutes les habitations primitives. Des archives signalent la présence d’une école privée à Ruy en 1849 et 1861. Par la suite, les enfants du hameau fréquenteront les écoles moulinoises. Ruy fait partie de la paroisse de Moulin-du-Ruy (anciennement paroisse de Roanne).

La route qui traverse le village et qui relie Francorchamps à Roanne a été réalisée entre 1850 et 1867 ; celle menant à Spa en 1866.

Dès 1917, quelques habitations sont alimentées en électricité via une ligne en zinc partant du moulin Lorent à Moulin-du-Ruy. En 1926, W. Renson obtient l’autorisation de détourner le ru du Bourgeois afin d’actionner une turbine et produire de l’électricité pour son habitation. C’est vers 1930 que Ruy fut raccordé au réseau. La conduite d’eau du hameau date de 1948. Au début du 20e siècle, Firmin Burnay exploitait une siroperie. Un restaurant a existé dans les années septante. Actuellement, l’habitat de Ruy est devenu essentiellement résidentiel.

Carte postale : 1910 : le centre du hameau de Ruy et son terrain banal (lu Werhê)

Carte postale : 1910 : le centre du hameau de Ruy et son terrain banal (lu Werhê)


La piste de ski du Mont des Brumes
 
Aménagée sommairement par les villageois dès la fin des années quarante, la piste de ski du Mont des Brumes est située au lieu-dit « Roubièfosse » ; l’entrée du parking se trouve peu après la sortie de Ruy, le long de la route menant à Francorchamps. C’est une des plus pentues et des plus longues de Belgique. Le haut de la piste (d’une longueur de 1000 mètres) culmine à 530 mètres d’altitude. Fort fréquentée durant les années septante et quatre-vingt, la piste est subsidiée durant ces années par l’ADEPS, ce qui permit aux gestionnaires de l’époque de l’équiper de remonte-pente, de canons à neige et d’un chalet-buvette.

Depuis 2009, après plusieurs années d’inactivité, la gestion des installations a été reprise par l’Administration Communale de Stoumont.

Le pouhon de Ruy

Il est situé au bord de la route menant à Moulin-du-Ruy, à mi-distance entre Ruy et Moulin-du-Ruy. Le petit bâtiment de captage a été restauré en 1990; année décrétée l’année des fontaines en Wallonie.

Un document de 1552 cite le « pouhon de Rhuy ». A la même époque, Gilbert Lymborch (un médecin liégeois), dans son ouvrage titré « Des fontaines acides de la foreft d’Ardenne … », parle de « la fontaine de Ruiz ». Le docteur Achille Poskin (un spécialiste des eaux minérales, médecin consultant aux eaux de Spa), dans sa nomenclature intitulée « Les sources minérales de Belgique » parue en 1888, la cite également parmi les sept fontaines minérales se trouvant autour de Stavelot. Aux siècles derniers, cette eau, naturellement gazeuse et ferrugineuse, servait d’eau alimentaire aux habitants des hameaux voisins.

Jean Lecampinaire

Sources :
La Gleize ancien ban de Roanne (Serge Fontaine – 1972)
Lu Gléhe Do Timps d’Nos Vîs Parints (Thierry Schmitz – 1983)
Le parler de La Gleize (Louis Remacle – 1937)
Croix, chapelles et oratoires de la région spadoise (Maurice Ramaekers – H.A.S. 1977 à 1979)
La voirie ancienne de la région de Spa (Maurice Ramaekers – H.A.S. 1984)
Farde Jean de Walque (Fonds Body)


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