Wayai

Hameaux de « Woyaux » et « Passe », extrait carte Ferraris de 1777 (IGN-www.ign.be)

Hameaux de « Woyaux » et « Passe », extrait carte Ferraris de 1777 (IGN-www.ign.be)

Le hameau de Wayai (altitude 355 mètres), situé à un peu plus d’un kilomètre du village de Sart, pourrait avoir vu le jour dès le 10e siècle (?), comme la plupart des hameaux et villages voisins, lorsque le « Marquisat de Franchimont » s’est ouvert aux bûcherons, aux mineurs et aux paysans. Au 18e siècle, il est mentionné sur plusieurs cartes : la carte de Nicolas Le Clerc datée de 1730 indique « Voyay », une carte française de 1760 représentant le Pays de Liège parle de « Weaux », celle réalisée par H. Godin insérée dans « Les amusements de Spa » édition de 1782 cite « Voyai » et la carte Ferraris de 1777 mentionne « Woyaux ». Sur le plan Popp de 1860, le nom est orthographié « Wayai ».

Le nom Wayai (en wallon : Wèyê) vient, d’après J.Antoine, de « wayi » qui signifie patauger. Le dictionnaire liégeois de J.Haust donne une autre définition, selon lui, Wayai (du latin : vadere) voudrait dire « passer à gué ». Cette définition semble plus plausible. En effet, en aval du hameau de Wayai se trouve un ancien gué traversant le ruisseau. Ce gué appelé « Pont de Stavelot » est situé sur le grand chemin allant de Limbourg à Luxembourg en passant par Tiège et Malchamps. Le hameau aurait tout simplement pris le nom du ruisseau.

En analysant la carte du comte de Ferraris, datant de 1777, considérée comme très fiable pour l’époque, on se rend compte qu’il y avait en cette fin de 18e siècle, 17 maisons au hameau de « Woyaux » et 4 maisons au petit hameau « Passe ». Dans son étude réalisée au début du 20e siècle, intitulée « Histoire du ban et de la commune de Sart », François Michoël nous indique, qu’avant la 1ère Guerre, le hameau de Wayai se composait de 36 maisons. A cette époque, comme dans la plupart des villages environnants, l’activité était tournée vers l’agriculture. Actuellement, quelques artisans et une exploitation agricole constituent l’essentiel de l’activité économique de Wayai, le hameau est devenu principalement résidentiel.

1900 : La Chapelle du Wayai ou Chapelle Sainte Apolline

1900 : La Chapelle du Wayai ou Chapelle Sainte Apolline


La chapelle du Wayai

La chapelle du Wayai ou chapelle Sainte Apolline, située au pied du thier du Wayai, était jadis une étape incontournable des processions paroissiales. On a cru très longtemps, qu’à l’origine, elle se trouvait au sommet de ce même thier, dans la campagne dite « Les Chapelles », non loin du site de l’école actuelle de Sart, et que par la suite elle aurait été déplacée près du puits situé au centre du village avant d’être rebâtie début du 19e siècle à son emplacement actuel. En réalité, la chapelle du Wayai a été érigée par Jean-Joseph Malay-Massin, au début du 19e siècle, à l’endroit où elle se situe actuellement. La chapelle qui était située sur le thier serait la chapelle Hasinelle, construite entre 1670 et 1689, à la demande de Servais Colette de Hasinelle, un notable local. La chapelle Hasinelle aurait disparu début du 19e siècle !

La chapelle du Wayai renferme une statue de la Vierge à l’Enfant en bois polychrome du 18e siècle ainsi que les statuettes en bois de Sainte Rose, de Saint Firmin et un portrait de Sainte Apolline. Autrefois, de nombreux pèlerins se rendaient à la chapelle pour invoquer Sainte Apolline contre les maux de dents. Saint Firmin, quant à lui, était invoqué contre la croûte de lait ; nombreux étaient les mères et leurs enfants qui fréquentaient le petit oratoire.
Jadis, lorsqu’une personne de Wayai décédait, les habitants, invités par le son d’une clochette, s’y rassemblaient pendant neuf soirées consécutives, pour réciter un chapelet à l’intention du défunt. Des messes y ont été célébrées jusque dans les années septante. La chapelle de Wayai a été restaurée en 2003-2004 par des bénévoles sartois, la plupart étant des descendants de son bâtisseur. Depuis la restauration, chaque année, le 9 février, fête de Sainte Apolline, le curé de la paroisse y organise une célébration eucharistique.

Jean Lecampinaire

Sources :
Spa-Stavelot (Georges Henrard – 1999)
Histoire de la jonction belge-grand-ducale (Michel Accarain – 1999)
Histoire du ban et de la commune de Sart (François Michoël – S.d.)
Petite histoire sartoise (Michel Carmane – 2005)
Toponymie de la commune de Sart-lez-Spa (Guy Vitrier – 1963)
Au Pays de Spa (Editions J’Ose -1939)
La Chapelle Hasinelle à Sart (H.A.S. – Décembre 2010 – Alex Doms)
Réalités n° 306 et 324 (articles de Noëlle Willem)
MM José Laurent, Yvon Willem


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