Sart-Station

Sart-Station (a l’gâre), c’est le nom donné en 1880 à un petit hameau de l’ancienne commune de Sart-lez-Spa, situé à l’altitude de 445 mètres, dès que les trains de la ligne Spa-Stavelot-Gouvy y firent arrêt. Peu de temps après, plusieurs hôtels s’implanteront aux environs immédiats de la station et de nombreuses villas (la Villa Hardy, la Villa Hankar, la Villa Jongen, la Villa Pirenne, …) seront construites, avant la 1ère Guerre, le long de la route Verviers-Francorchamps (en direction de Cokaifagne). Début du 20e siècle, dans son étude sur la commune de Sart, François Michoël nous indique qu’à cette époque il y avait 39 maisons dans le secteur Sart-Station (avec Cokaifagne).

Joseph Jongen : compositeur né à liège en 1873 et décédé à Sart-lez-Spa en 1953, directeur du Conservatoire de Bruxelles de 1925 à 1939. Une avenue de la localité porte son nom. Henri Pirenne : historien né à Verviers en 1862 et décédé à Uccle en 1935, professeur à l’Université de Gand de 1885 à 1930. Une avenue de la localité porte son nom.

L’école

Une école primaire a été ouverte à Sart-Station en 1941; la classe se faisait dans l’habitation de l’instituteur Albert Dodrimont. Comme l’école ne comportait pas de section maternelle, il accueillait les futurs élèves après les vacances de Pâques afin de préparer la rentrée de septembre. En 1961, enfin, une nouvelle école est inaugurée. Malheureusement, en 1976, l’école de Sart-Station fermera ses portes ; l’institutrice Anne Counachamps et les quelques élèves restants rejoindront l’école de Sart.

1957 Train en gare de Sart-Lez-Spa  «Petite histoire sartoise » M. Carmanne)

1957 Train en gare de Sart-Lez-Spa «Petite histoire sartoise » M. Carmanne)


La gare

Lors de l’ouverture de la ligne Spa-Stavelot-Gouvy en février 1867, Francorchamps était la première station après Spa, aucune gare n’était établie à Sart. A partir de septembre 1880, les trains firent arrêt à l’intersection de la ligne et de la route Verviers-Francorchamps (réalisée de 1845 à 1847), mais la gare ne fut construite qu’en 1890. Cette halte se trouvait à 3 kilomètres du village de Sart-lez-Spa. Dès son ouverture, chaque dimanche, à la belle saison principalement, des touristes fréquentèrent assidûment la région sartoise. La gare fut à la base de l’essor économique du hameau de Sart-Station surtout dans l’entre-deux-guerres. Dès le début des années cinquante, le transport routier commença à supplanter le chemin de fer.

Le samedi 1er août 1959, le dernier train de voyageurs fit le trajet de Trois-Ponts à Spa. Alfred Martin, le dernier chef de gare, quitta la station sartoise fin juin 1963. Le lundi 30 décembre 1968, une locomotive dévala la pente de la gare de Sart jusqu’à Spa où elle tomba du viaduc de la Picherotte, il y eut deux morts (voir Réalités n° 348). Le transport des marchandises, essentiellement du bois depuis 1956 (les établissements Lespire et la société Boudron), s’arrêta le lundi 30 juin 1969. En novembre 1974, les travaux de déferrement de la ligne, entre Stavelot et Géronstère, étaient terminés. Fin de l’année 1979, la gare fut vendue. Restaurée tout d’abord en habitation privée, elle devint en 2009 l’hôtel-restaurant « Le Train de Campagne », puis en 2012 un gîte de vacances.

1910 De gauche à droite  L’hôtel des Hautes Fagnes et l’hôtel de la Hoëgne (ca. post)

1910 De gauche à droite  L’hôtel des Hautes Fagnes et l’hôtel de la Hoëgne (ca. post)


Les commerces

De nos jours, l’activité économique aux alentours de l’ancienne gare se résume essentiellement en la présence d’un garage, d’un restaurant, d’une menuiserie et d’un centre de classes vertes. Au siècle dernier, on peut citer les établissements suivants : le café-restaurant de la famille Potelle-Gilson (devenu ensuite l’hôtel de la Gare tenu par la famille Raskin-Potelle ; puis Le Coq en Fagne géré par la famille Schyns-Ernst), le café de la Station tenu par Joseph Wilkin-Pauly (devenu par après l’hôtel de la Hoëgne, géré par la même famille), l’hôtel des Hautes-Fagnes de la famille Lannoy, l’hôtel de la Sapinière (de nos jours le Domaine de la Sapinière, un centre de classes vertes), le café-épicerie Raquet, l’épicerie Wilkin, lpension de famille L’Air Pur, l’auberge Les Santons, le moulin Magis, le garage Lannoy (actuellement garage Liégeois), la Meunerie Economique Sartoise.

En-tête d’une lettre de la Meunerie Economique Sartoise

En-tête d’une lettre de la Meunerie Economique Sartoise


En février 1913, la société coopérative « Meunerie Economique Sartoise » est créée. Son but est d’édifier à la gare de Sart un moulin à farine possédant un raccordement au chemin de fer. L’établissement est construit en 1914 sur un terrain jouxtant la cour aux marchandises. Les petits éleveurs de la région viennent s’y approvisionner en seigle, avoine, maïs, tourteaux, pommes de terre des Flandres et du Luxembourg belge, ainsi qu’en charbon d’Allemagne et de Liège. En 1937, la coopérative obtient, enfin, un raccordement ferroviaire. En 1965, suite à un incendie, la meunerie sartoise fusionnera avec une meunerie du Pays de Herve pour former la S.C.A.R., mais l’activité s’arrêtera sur le site sartois.

Jean Lecampinaire

Sources :
Spa-Stavelot (Georges Henrard – 1999)
Histoire de la jonction belge-grand-ducale (Michel Accarain – 1999)
Histoire du ban et de la commune de Sart (François Michoël – S.d.)
Petite histoire sartoise (Michel Carmane – 2005)
Toponymie de la commune de Sart-lez-Spa (Guy Vitrier – 1963)
Au Pays de Spa (Editions J’Ose -1939)
La Chapelle Hasinelle à Sart (H.A.S. – Décembre 2010 – Alex Doms)
Réalités n° 306 et 324 (articles de Noëlle Willem)
MM José Laurent, Yvon Willem


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *