Qu’est « ski » se passe sur nos pistes ?

Avec l’enneigement exceptionnel que nous avons connu pendant les vacances de Noël, nous avons pensé que c’était peut-être le moment de rappeler quelques souvenirs des premières compétitions de ski dans notre région. Pour ce faire, nous avons rencontré Charles Herman, l’un des pionniers du Ski club de Spa.

C’est après la guerre, vers 1946, que furent organisées les premières compétitions de ski à Spa. A l’époque, il n’était vraiment pas évident de se procurer des skis, ce sport étant « nouveau » dans la région. Il fallait aller jusqu’en Autriche pour avoir de bons skis. Comparés aux skis actuels, il s’agissait pourtant de véritables « planches ». Toutefois, contrairement à la situation que l’on connaît depuis quelques années, la neige ne faisait pas défaut et on pouvait skier souvent pendant plusieurs mois. C’est Georges Barzin, le poète spadois bien connu, aidé de Ferdinand Fecher, le photographe, qui jeta les bases du Ski club de Spa. Rapidement, plusieurs jeunes Spadois répondirent à l’appel et les premières courses furent mises sur pied, notamment : « Le Critérium du daguet » qui consistait à descendre deux fois la piste du Thier des Rexhons, une fois pas la carrière et une autre fois par la sapinière. On additionnait alors les temps des deux descentes pour donner le classement. Lors de la première édition, il y avait déjà 26 participants, plus tard on en comptera en moyenne une cinquantaine. C’est André Jérôme qui remporta la première édition.. Notons qu’à l’époque, il n’y avait pas encore le remonte-pente et que les participants devaient remonter les 1000 m de piste avec leurs skis sur les épaules !

« Le Critérium du Sanglier », course d’endurance, remporta, elle aussi, un vif succès. Le départ avait lieu au chalet de la piste de ski (575 m) et l’arrivée se trouvait en plein centre de Spa, dans le Parc de Sept Heures (220 m) : après une descente de la piste de ski, les concurrents se dirigeaient vers la gauche en direction de Bronromme, puis redescendaient vers la droite sur Creppe, ou plus exactement le Fond Sopay. Après cela, il fallait remonter jusqu’à la Promenade Dewalque, traverser la route de Creppe pour ensuite descendre la vertigineuse descente du chemin des Moutons. Passés la Vierge des pauvres et la Fagne Raquet, ils traversaient l’avenue Reine Astrid, pour remonter dans les bois de la Heid Fanard, rejoindre la promenade des Français et finalement descendre vers le parc de Sept-Heures. Là, les concurrents faisaient un tour supplémentaire derrière le Chalet du Parc avant d’arriver.

Le parcours traversait plusieurs axes routiers, ce qui serait impensable actuellement, mais à l’époque, on ne déneigeait pas comme aujourd’hui.

Critérium du Sanglier (20/2/1955) : 1er R. Gillard, 2ème A. Emonts, 3ème H. Herman

Critérium du Sanglier (20/2/1955)
1er R. Gillard
2ème A. Emonts
3ème H. Herman

Critérium du Sanglier : Charles. Herman dépasse son frère Jean-Marie dans le Fond Sopay

Critérium du Sanglier : Charles. Herman dépasse son frère Jean-Marie dans le Fond Sopay

Février 52 : Charles Herman en plein effort

Février 52 : Charles Herman en plein effort

Remise de Prix : on reconnaît de gauche à droite : Georges Barzin, M. Marchand, Jacky Thonnard et Jacky Bihin

Remise de Prix : on reconnaît de gauche à droite : Georges Barzin, M. Marchand, Jacky Thonnard et Jacky Bihin

Notons que c’est actuellement l’asbl « Ski Club de Spa » qui gère toute l’infrastructure, c-à-d la piste du Thier des Rexhons avec son chalet et trois pistes de ski de fond de 3,5 et 10 km. L’accès aux pistes est entièrement gratuit, seule l’utilisation du remonte-pente coûte la modique somme de 240 f (6 euro) pour 10 remontées.

Jean-Marc Monville


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