Projets de barrages en région spadoise !

Plan de situation du barrage de la Hoëgne (Extrait de « Pour le barrage de la Hoëgne », Cdt. Charles Lemaire)

Plan de situation du barrage de la Hoëgne (Extrait de « Pour le barrage de la Hoëgne », Cdt. Charles Lemaire)

Le barrage de la Hoëgne

En 1912, le projet de construire une retenue d’eau sur la Hoëgne, à hauteur du pont de la Vecquée à Hockai, est à l’étude. Ce projet dénommé « Barrage de la Hoëgne ou Barrage de la Vecquée » consistait à créer un lac artificiel d’une superficie de 30 hectares servant de réserve d’eau alimentaire d’une part (21.500 m³/jour) et de régulateur de débit du ruisseau précité d’autre part (assurer un débit journalier régulier de 4.000 m³). Le barrage aurait eu une hauteur de 33m, une longueur en crête de 580m et une contenance de 4.500.000 m³ La guerre 1914-1918 suspendit la mise en œuvre du projet. En 1935, il refera surface, mais une fois encore n’aboutira pas.

Le défenseur le plus acharné de ce projet était le commandant Charles Lemaire (1863-1926), un ancien militaire belge ayant servi au Congo. Vers 1908, il était venu s’installer à Cokaifagne dans une propriété qu’il avait baptisée « Les Sources Fraîches », plus connue sous le nom de « Ferme Rose » (actuellement l’hôtel « The Kottage »). D’après le commandant Lemaire, la réalisation de ce projet aurait permis de tripler le rendement des moulins et scieries établis en aval sur la Hoëgne et son coût aurait été largement amorti en construisant une centaine de mètres plus bas une usine hydroélectrique permettant de produire de l’électricité pour plus de 4.000 habitants.

Plan de situation du barrage de Polleur (« Polleur –Retrouvailles imagées », J. Grosdent)

Plan de situation du barrage de Polleur (« Polleur –Retrouvailles imagées », J. Grosdent)

Le barrage de Polleur

En 1913, le commandant Charles Lemaire propose un projet pharaonique. Ce projet consistait à élever sur la Hoëgne, au lieu-dit Neufmarteau (altitude 240 mètres) un barrage de 85 mètres de hauteur et d’environ 500 mètres de longueur en crête. Résultat, un immense lac aux bras tentaculaires, d’environ 250 hectares de superficie et d’une contenance de 125.000.000 m³. D’après le commandant Lemaire, il aurait fallu 3 à 4 années pour le remplir complètement. Une fois plein, d’après lui, ce barrage aurait eu un débit journalier de 100.000 m3 permettant de fournir, via une usine hydroélectrique établie plus bas dans la vallée au lieu-dit Rainonfosse (confluent de la Hoëgne et du Wayai), de l’électricité à 14.000 maisons. Par la suite, les eaux pourraient être utilisées comme eaux industrielles et pour qui installerait dans sa maison un filtre Chamberland ou un filtre Bekefeld, sous pression d’au moins 1 ½ atmosphère, la même eau serait parfaitement potable.

Autour de ce lac se créerait une cité de villégiature de grand luxe. Le lac devrait être laissé libre à la navigation et à la pêche. Entre les pointes les plus rapprochées du lac de Warfaaz et du lac proposé, il y aurait environ 3 kilomètres. Ce lac pourrait donc participer activement à la vie estivale de la cité thermale !

Plan de situation du barrage de la route des Fontaines (H.A.S.n°177Ch. Guilleaume)

Plan de situation du barrage de la route des Fontaines (H.A.S.n°177Ch. Guilleaume)

Le barrage de la route des Fontaines

En 1935, l’architecte spadois Jules Micha, échevin des travaux, propose de construire, route des Fontaines, un barrage afin de retenir les eaux du ruisseau des Artistes aussi dénommé La Picherotte (lu pih’rote).
Jadis, ce ruisseau était très important pour les Spadois car il alimentait en eau le moulin banal, aujourd’hui disparu. Le barrage d’une longueur en crête d’environ 700 mètres et d’une hauteur maximale de 25 mètres aurait une contenance de +/- 1.000.000 de m3 d’eau provenant de la fagne de Malchamps.

D’après Jules Micha, ce barrage aurait l’avantage de garder une partie de l’eau qui s’écoule, abondamment durant certaines périodes de l’année, à travers la vallée de la Picherotte, sans être utilisée. L’architecte ajoutait également qu’en annexant à ce barrage des installations d’épuration et de filtration, cette retenue d’eau pourrait constituer une réserve d’eau potable et qu’une petite station hydroélectrique pourrait assurer une production d’électricité. D’autre part, la vallée en amont de la route des Fontaines aurait été sous eau (disparition d’une partie de la forêt et du Pouhon Delcor), par contre ce projet aurait pu constituer un attrait touristique.

Ce projet ambitieux n’a pas été suivi. Toutefois, au printemps 1947, la Ville de Spa ayant des problèmes préoccupants concernant l’alimentation en eau potable, le projet fut rappelé aux Spadois par le journal La Vie Spadoise.

Jean Lecampinaire

Sources :
Hockai (Michel Accarain 2010),
Hoëgne (Cdt Charles Lemaire – Sd)
Polleur (Jacques Grosdent 1983)
Un barrage à Spa… (H.A.S. n°177 – Christian Guilleaume)


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