Au début du 18e siècle, les habitants de Desnié fréquentaient la chapelle de Winamplanche. En janvier 1784, un notable de la région, Henri Willem Chaudoir, fit don d’une terre de 30 verges petites dénommée « Terre Sounet » pour y bâtir une chapelle, le coût des travaux étant à charge des Desniétois. Deux ans plus tard, la construction était terminée. La chapelle était desservie par le vicaire de La Reid ou celui de Winamplanche.

En mai 1845, la paroisse de Desnié devient indépendante, un cimetière y est adjoint trois ans plus tard. En mars 1848, l’abbé Lonchay arrive à Desnié, c’est le premier curé de la paroisse. L’année suivante, il fait construire contre la chapelle un presbytère et une école. En 1850, la chapelle primitive, en trop mauvais état, est détruite et remplacée par l’église actuelle édifiée suivant les plans de l’architecte Marquet de Francorchamps. Elle est inaugurée en 1851, mais ne sera consacrée qu’en septembre 1855 par l’évêque de Liège, Monseigneur de Montpellier.

L’église est dédiée à Saint-Lambert et à l’Immaculée Conception. Une statue du saint évêque (mitré tenant une crosse de la main droite et un livre ouvert soutenu de la gauche, d’une hauteur de 84,5 cm, en bois polychrome) est présente dans l’église et daterait de la fin du 18e siècle. Dans le chœur, à gauche, deux vitraux représentent l’un Saint-Lambert et l’autre l’Immaculée Conception.

Dès son arrivée à Desnié, François-Henri Michel, curé de la paroisse de 1872 à 1892 (décédé à Desnié le 8 octobre 1892 après avoir été renversé par un cheval en course à l’hippodrome de la Sauvenière – sa tombe se trouve au cimetière de Desnié) veut doter le lieu de culte de trois cloches. C’est pour cela que la tour de style roman, imaginée par l’architecte spadois William Hansen (1848-1936), est érigée en 1883 contre la façade de l’église dont le clocheton initial a été enlevé. La plus grosse cloche (1090 kg), offerte par l’oncle du curé desniétois, donne le « sol » ; la moyenne (770 kg), payée par le curé lui-même, donne le « la » ; et enfin, la petite (550 kg), due à la générosité des paroissiens, du conseil de fabrique et du conseil communal de La Reid, donne le « si ». En 1957, le cimetière situé à côté de l’église devient trop petit, un nouveau cimetière est établi à l’entrée du village, le long de la route venant de Winamplanche. De nos jours, la paroisse de Desnié fait partie de l’Unité pastorale de Theux.

Jean Lecampinaire
Sources : William et Marcel Hansen. Reflets de l’architecture moderne (M.C. Schils – H.A.S. n°98 de juin 1999) / La Reid (André Vlecken – Editions Vinche) / www.franchicroix.be