Le golf miniature à Spa

Carte postale : Le minigolf et le Chalet du Parc

Carte postale : Le minigolf et le Chalet du Parc

En 1932, un « Tom Thumb Golf » est inauguré dans les jardins de l’Hôtel Britannique à Spa. On peut supposer qu’il était réservé exclusivement à la clientèle de l’ancien palace spadois ?

Tom Thumb est un personnage de conte de fée anglais, un nain, un petit homme qui aurait vécu vers 1620.

En 1927, un américain dénomme son petit golf « Tom Thumb Golf » en référence à cette légende. Depuis lors, cette appellation s’est répandue dans le monde entier.

En 1952, M. André Ewbank, ex-champion de Belgique de tennis et concessionnaire du Club de tennis de Spa, fut à la base de la réalisation du golf miniature dans le parc de Sept Heures. Le petit golf s’étend sur les déblais de l’ancien kiosque à musique, mais aussi de part et d’autre, annexant la pelouse du monument dédié à Meyerbeer et s’arrêtant non loin du Chalet du Parc. L’architecte bruxellois, M. Jeunesse, qui a dessiné cet outil touristique spadois et surveillé sa réalisation, était un spécialiste de ce genre de projet.

Voici comment la presse locale décrivait à l’époque le nouveau minigolf de 18 trous : « Sur les briquaillons, partiellement récupérés au kiosque à musique, deux spécialistes étendront le fameux « Hunis-quick Ewbank ». Le parcours complet ira zigzaguant, montant et descendant au gré d’un relief créé de toute pièce. Quelque 15 m3 de terre déplacés. Il y a aussi un étang avec jet d’eau. Le joueur le franchira une première fois par un ponceau rustique, puis devra, frappant sa balle, lui faire encore sauter la mare par un tremplin. Il y aura des parcours relevés en virage, des monticules, des gorges, d’autres trous où la balle disparaîtra par un long tuyau souterrain. Mille difficultés. Le reste du terrain sera fait de gazon. Enfin, dispersés sur ce parcours policé, nous verrons bientôt des bancs rustiques, des parterres, des buissons ».

L’inauguration officielle s’est déroulée le lundi de Pâques 1952 en présence du Collège échevinal, du Conseil communal, du Syndicat d’Initiative, de la Fédération Provinciale du Tourisme et de la presse. Toutefois, l’ouverture aux amateurs eut lieu le samedi matin. Le beau temps de ce week-end pascal 1952 permit de compter 800 entrées en trois jours. Après la visite du golf, une réception se tint à 17 heures dans le Chalet du Parc. André Ewbank y remercia l’Administration communale représentée par son bourgmestre M. le Dr Jean Barzin, la presse ainsi que M. Gaston Dugardin qui le remplaça sur les lieux pendant la période des travaux qui ont duré sept semaines.

Carte postale : Le kiosque reconstruit en 1880, le pigeonnier construit entre 1919 et 1921 et le Chalet édifié en 1863

Carte postale : Le kiosque reconstruit en 1880, le pigeonnier construit entre 1919 et 1921 et le Chalet édifié en 1863


Dans les environs de Spa, il y a eu d’autres minigolfs, mais leur durée fut éphémère. Durant les années septante, dans les jardins de la fontaine du Tonnelet se trouvait un minigolf et dans les années nonante, un autre avait été créé dans une prairie située en bordure du lac de Warfaaz et de la route menant à Tiège, là où se trouve actuellement l’établissement enseigné « Le Jardin des Elfes » non bâti à l’époque.
Actuellement, dans le parc du Domaine de Nivezé, situé près de la fontaine du Tonnelet, se trouve un petit golf réservé aux personnes fréquentant l’établissement de convalescence.

Comme signalé ci-dessus, à l’emplacement du golf miniature du parc de Sept Heures se trouvait autrefois un kiosque à musique.
La ville de Spa a possédé plusieurs kiosques à musique. Dès 1909, il y en avait même trois qui étaient en fonction simultanément sur quelques centaines de mètres (un dans le parc de Sept Heures, un autre sur la place Royale et le troisième dans les jardins du Casino).

Le kiosque du parc de Sept Heures, situé jadis à l’emplacement du minigolf, a été démoli début de l’année 1952. Il avait été reconstruit au printemps 1880 en face du grand reposoir de la Galerie Léopold II.

Initialement, ce kiosque à musique, de style chalet suisse, construit en 1861 suivant les plans de l’architecte bruxellois Léon Suys, se situait presqu’en face du pavillon Marie-Henriette non bâti à l’époque.

Carte postale : le kiosque du parc de Sept Heures construit en 1861

Carte postale : le kiosque du parc de Sept Heures construit en 1861


Dans le courant du 18e siècle, les curistes et visiteurs devenant de plus en plus nombreux, il devenait urgent pour la municipalité de multiplier les distractions. On songea à des concerts quotidiens. Dès 1841, dans le parc, une tente ou un kiosque en bois était édifié à la fin du mois de mai et démonté fin de la première quinzaine de septembre.
Ce kiosque provisoire, situé vers le milieu de l’allée, entre deux ormes, fut installé pendant vingt ans. C’était un simple bâti octogonal dont les côtés étaient faits de châssis recouverts de toile peinte sur lesquels figuraient en motif central, les attributs de la musique. Un toit conique surmontait cet édifice rustique.

Le monument dédié à Giacomo Meyerbeer qui se trouve au milieu du petit golf du parc de Sept Heures a été transféré à cet endroit en 1920. Initialement (en 1912), il avait été installé dans les jardins du Casino où des fêtes grandioses furent organisées à l’occasion de son inauguration. Le bourgmestre, le baron Joseph de Crawhez, fut à l’initiative de ce monument dont la réalisation avait été confiée au sculpteur Charles Gir. Le baron de Crawhez l’avait d’ailleurs offert à la ville de Spa.

Jean Lecampinaire

Sources : Cent-cinquante Ans d’Histoire de Spa (Georges Spailier – Editions J’Ose – 1979), Les kiosques à musique à Spa (Marc Joseph – H.A.S. – 2011), Article de la Vie Spadoise du 6 et 20 avril 1952 (Fonds Body), Le Mini-Golf du parc de Sept Heures (Jean-Luc Seret – Réalités – 2018), M. J. Legros


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