Georges Krins, le musicien spadois du Titanic

Georges Krins

Georges Krins

A l’occasion du centième anniversaire de la catastrophe du Titanic, de nombreux articles de presse et émissions de télévision ont rappelé la fin tragique des musiciens qui ont continué à jouer jusqu’à la disparition du navire dans la mer. L’un d’entre eux, Georges Krins a vécu à Spa. Il est né à Paris en 1889. Sa mère était issue d’une vieille famille spadoise. En 1895, la famille Krins revient à Spa où elle s’installe au 10 rue Brixhe, puis au 10 de la rue Royale. Elle y restera 5 ans avant de déménager au 8 de la rue Neuve (place du Monument) où les parents exploitent une mercerie. En 1909, nouveau déménagement au 1 parc de 7 Heures puis place Royale, 21.
La mercerie de la famille Krins se trouvait à l’emplacement du premier immeuble à gauche.

La mercerie de la famille Krins se trouvait à l’emplacement du premier immeuble à gauche.


La mercerie de la famille Krins se trouvait à l’emplacement du premier immeuble à gauche. Sur la carte postale, l’immeuble est occupé par la librairie Bruch-Marechal. Aujourd’hui, la maison abrite…

C’est à Spa que Georges prend goût à la musique et suit des cours à l’Académie de Spa. Il s’inscrit au Conservatoire de Liège en 1902. En 1908, il termine ses études avec un 1er prix décerné à l’unanimité. A cette époque, il joue dans un orchestre spadois, la Grande Symphonie. En 1910, Georges Krins est engagé pour une saison au Trianon lyrique de Paris. Ensuite, on le retrouve à Londres, au Ritz hôtel. Il le quitte en mars 1912 pour travailler comme musicien à bord du Titanic qui quitta Southampton le 10 avril 1912 pour entreprendre son voyage inaugural.

Le Titanic

Le Titanic

Les musiciens étaient au nombre de huit. Georges Krins était premier violon et dirigeait un trio. Ce trio jouait près du « Café Parisien » et du Restaurant à la carte et dans le Grand escalier arrière.

La compagnie souhaitait créer une ambiance française, ce qui explique la présence de Roger Bricoux et Georges Krins. Paris est en effet la ville culturelle par excellence à cette époque, et il est possible que le trio ait disposé d’un répertoire spécial pour mieux coller à cette atmosphère. Les musiciens sont tenus de connaître par cœur tous les morceaux de façon à pouvoir les jouer sur demande des passagers. Un livre de musique de la compagnie devait être maîtrisé par les musiciens et était mis à la disposition des voyageurs. Le nombre de 352 morceaux est généralement retenu (valses, du classique, fox-trot, ragtime). Notons que les musiciens ne font pas partie de l’équipage du navire et voyagent comme passagers de deuxième classe.

Le grand escalier du Titanic.

Le grand escalier du Titanic.


Lorsqu’ils apprennent que le navire a heurté un iceberg, le 14 avril à 23 h 40, les huit musiciens se réunissent pour jouer dans le salon de première classe. L’orchestre a pour ordre de jouer des morceaux joyeux pour éviter la propagation d’une vague de panique parmi les passagers. Il commence à jouer vers minuit quart. Un peu plus tard, l’orchestre se déplace dans le grand escalier où se trouve un piano. C’est la toute première fois que les huit musiciens jouent ensemble. La soirée avançant, les passagers commencent à se masser sur le pont des embarcations pour gagner les canots de sauvetage. L’orchestre s’y rend également et se tient à tribord, près du gymnase au niveau de la deuxième cheminée.

Pour le deuxième officier, Charles Lightoller, l’orchestre a aidé à maintenir le calme pendant le chargement des canots, comme il l’explique dans ses mémoires : « En général, je n’aime pas la musique de jazz, mais j’ai été heureux de l’entendre cette nuit-là. Je pense que cela nous a beaucoup aidés». Cet avis ne fait pas l’unanimité, cependant. Pour l’historien Senan Molony, auteur de plusieurs ouvrages sur le naufrage, la musique jouée par l’orchestre a créé un sentiment de sécurité qui a persuadé nombre de passagers de rester à bord et les a condamnés à mort.

Une plaque à la mémoire de Georges Krins a été installée le 14 septembre 2002 à l’hôtel Cardinal, au 21 de la place Royale, où il avait vécu.

Une plaque à la mémoire de Georges Krins a été installée le 14 septembre 2002 à l’hôtel Cardinal, au 21 de la place Royale, où il avait vécu.

Plaque commémorative à la mémoire de Georges Krins.
La légende de l’orchestre du Titanic tient généralement au dernier morceau joué. La plupart des témoignages disent que l’orchestre a joué jusque deux heures du matin environ, après quoi la gîte prise par le navire ne devait plus permettre de tenir les instruments. Le dernier air interprété est souvent considéré comme étant « Plus près de toi mon Dieu », mais d’autres témoignages vont à l’encontre de cette version. Le musicologue J. Marshall Bevil a mené en 1999 une étude pour déterminer quels pouvaient être les derniers morceaux joués, Selon lui, il s’agit de Songe d’Automne, qui a été joué peu avant les derniers instants du navire mais il note que l’orchestre avait alors encore le temps d’interpréter « Plus près de toi, mon Dieu » avant que le navire ne finisse de sombrer.

Les huit musiciens périssent dans le naufrage. Les corps de trois d’entre eux sont par la suite repêchés par le Mackay-Bennett, celui de Georges Krins n’a pas été retrouvé ou du moins identifié. Les funérailles, en particulier celle de Hartley, sont suivies par de grandes foules. Le public et la presse connaissent un fort engouement pour l’héroïsme de l’orchestre, qui est commémoré dans plusieurs monuments, et les musiciens du Titanic deviennent le symbole d’une jeunesse qui retrouve des valeurs saines.
La stèle de la famille Krins au cimetière de Spa, dans l’allée n°5, côté Sol Cress.
Une plaque à la mémoire de Georges Krins a été installée le 14 septembre 2002 à l’hôtel Cardinal, au 21 de la place Royale, où il avait vécu. On peut y lire « Ici vécut Georges Krins 1889-1912, premier violon à bord du RMS Titanic ».
Quelques années plus tard, Mme et M. Zangerlé ont fait réaliser une peinture représentant le violoniste.
Au cimetière de Spa, dans l’allée n°5, côté Sol Cress, vous découvrirez une stèle de la famille Krins. On peut y lire l’épitaphe suivante :
« A la mémoire de Georges Krins né en 1889, mort sur le Titanic en 1912 ».

Pol Jehin

Sources :
La Libre Belgique du 13/12/2000
Encyclopédie : wikipédia


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