Spa et les Anglais …

L’équipe de football anglaise sera parmi nous durant ce mois de juin. Depuis longtemps, les Anglais ont fortement marqué le développement de notre ville. Pour comprendre l’influence des Anglais à Spa, nous avons pensé qu’il serait intéressant de reprendre quelques extraits de l’intéressant ouvrage de Pierre Lafagne « Spa et les Anglais ».

Cimetière de Spa

Cimetière de Spa

Les Anglais figurent parmi les premiers qui apprécièrent à leur juste valeur les eaux minérales de Spa. Ainsi, le premier médecin du roi d’Angleterre Henry VIII, le Vénitien Agostino, vient en 1541, se rendre compte sur place, des vertus des eaux spadoises. Un siècle plus tard, les médecins du roi et de la reine d’Angleterre, Lancelot Brown et Martin Schoverus délivrent une sorte de certificat déclarant que les eaux de Spa sont souveraines contre le catarrhe, les vertiges, les convulsions, la paralysie, l’hypocondrie.

William Paddy et Richard Andrews, deux savants anglais, étudient vers 1610 à Spa les vertus des eaux ferrugineuses. A leur retour en Angleterre, ils réussissent à propager grandement l’usage des eaux ferrugineuses en donnant le nom de Spa aux sources anglaises qui ressemblent à celles de notre ville. C’est pourquoi le nom de Spa est devenu dans les pays anglo-saxons un nom commun désignant une source, un bain carbo-gazeux ou une station thermale.

La colonie anglaise est tellement importante dans notre ville, qu’une chapelle anglicane, incorporée à l’Evêché de Londres est créée en 1626. Quelques années plus tard, en 1655, le roi Charles II d’Angleterre visitera notre ville.

Le temple anglican

Le temple anglican

Spa sera dotée bien plus tard d’un magnifique temple anglican en 1876. Construit selon les principes des architectes anglais, il était un exemple unique sur le continent. Il fut malheureusement démoli (à la dynamite) car il menaçait de s’écrouler, le jour même de son classement.

Les Anglais étaient de très grands amateurs de pouhon. Les bouteilles d’eaux de Spa étaient expédiées en Angleterre via Rotterdam. Les marchands avaient l’habitude d’acheter 50 paniers de 160 bouteilles. Henry Eyre, fournisseur de la Reine d’Angleterre, obtint même le privilège en 1733 de faire imprimer ses armes avec la mention « Pouhon in Spa » dans le col des bouteilles. Son représentant à Spa était un autre Anglais dénommé Alexandre Hay qui fut propriétaire de l’établissement « Le cornet », l’un des premiers endroits où l’on s’adonnait aux jeux de hasard à Spa.

Monument de la guerre 1914-1918 dans le parc de 7 Heures

Monument de la guerre 1914-1918 dans le parc de 7 Heures

En 1766, plusieurs seigneurs anglais décidèrent de fonder le Club Anglais dont la première assemblée se tint sous la présidence de Lord Fortrose le 20 avril. 34 gentilshommes y participèrent. Il s’agissait d’un club privé qui organisait des réjouissances et des jeux. En 1785, il comptait 534 membres. Ceux-ci devaient payer une cotisation d’un louis tous les dimanches pendant leur séjour à Spa. Le jeu et le divertissement étant une denrée primordiale du curiste, on crée le Waux-Hall en 1770. Il s’agit là encore d’un nom anglais qui rappelle un jardin public très à la mode à Londres à cette époque.

Le monument aux créateurs des promenades de Spa

Le monument aux créateurs des promenades de Spa

De nombreux médecins anglais s’intéresseront aux vertus des eaux thermales et des bains carbo-gazeux. C’est le docteur anglais Cutler qui préconisa dès 1849 les bains de tourbe. Nous devons encore aux Anglais et plus précisément à Spencer l’organisation des premiers courses de chevaux sur le continent. On construisit ensuite un hippodrome. Nos promenades n’existeraient pas sans de généreux donateurs et parmi eux, un Anglais, Berkeley. En 1751, il conçoit et fait exécuter les travaux qui aboutissent à la création de plusieurs promenades au nord de Spa. Son nom figure, à côté d’autres bienfaiteurs, sur le petit monument en remerciement aux créateurs des promenades de Spa. Ce monument se trouve dans le fond du parc de Sept Heures. En 1766, la « Liste des Seigneurs et Dames » relève le nom de 30 donateurs dont 25 Anglais qui ont embelli les sources de notre ville.

Château du Marteau, acheté par William Cockerill en 1809, il fut démoli en 1942. Situé à l'emplacement actuel du magasin "Hubo" anciennement "SPABOIS"

Château du Marteau, acheté par William Cockerill en 1809, il fut démoli en 1942. Situé à l’emplacement actuel du magasin « Hubo » anciennement « SPABOIS »

Un autre Anglais a également marqué Spa. Il s’agit de John Cockerill, le sidérurgiste, qui s’installa à Spa, créa une usine de cardes dans ce qui deviendra notre hôtel de ville actuel. Cockerill vivait dans un château avenue Reine Astrid. Le tombeau de la famille de John Cockerill se trouve au cimetière de Spa.

Il serait bien entendu intéressant d’approfondir les raisons de l’intérêt des Anglais pour notre ville.

Le parc et le pouhon Wellington

Le parc et le pouhon Wellington


Nous nous contenterons pour l’instant de vous rappeler quelques témoins de cette présence actuelle des Anglais à Spa : le Waux-Hall, le boulevard des Anglais, la promenade des Anglais (derrière la promenade Reickem), le parc et le pouhon Wellington, l’ancien temple anglican, la promenade Berkeley, le monuments aux créateurs des promenades de Spa, les tombes anglaises anciennes du cimetière de Spa, le monument aux aviateurs de la fagne de Malchamps, l’hôtel Britannique, Cockerill, sa rue, sa maison, Balmoral (résidence de le reine d’Angleterre), le monument de la guerre 1914 dans le parc de 7 Heures.

Pol Jehin


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