Dans cette zone comprenant les communes de Spa, Sart, La Reid et la partie sud de Theux, d’importantes mesures de sécurité entrent en vigueur. Ces mesures sont présentées le 2 mars aux responsables communaux concernés, parmi ceux-ci : le baron Joseph de Crawhez, bourgmestre de Spa et Léon Blaise, échevin nivezétois faisant fonction de bourgmestre de Sart.
La stricte application de ces mesures sera surveillée de très près par les nombreux agents de la police secrète allemande basée avenue de la Gare à Spa. A Nivezé, autour des résidences impériales, de même qu’autour de celles des généraux von Hindenburg et Ludendorff, une surveillance spéciale est organisée. Voici ce que raconte à ce sujet, Jacques Macquet, le secrétaire communal spadois de l’époque, dans son livre intitulé « Spa pendant la Guerre 1914-1918 », édité en 1919 :
«En outre, toute la partie de Sous-Bois et de Watroz limitée par l’avenue de la Sauvenière, l’avenue Reine Elisabeth, le chemin de Sous-bois, la promenade d’Orléans et la route des Fontaines fut décrétée zone interdite et l’accès n’en fut permis que moyennant une autorisation spéciale très difficile à obtenir. Des patrouilles et factionnaires partout. Si vous vouliez vous rendre à Nivezé par Préfayhay et par le Tonnelet, il fallait montrer 2 fois sa carte d’identité, sans compter les fréquentes rencontres d’agent de la police secrète. Si vous reveniez de Nivezé par le lac de Warfaaz, vous étiez invité à nouveau par 2 fois à exhiber cette même carte d’identité aux postes établis près du barrage et à l’entrée du domaine de «La Fraineuse»
On peut donc supposer que la vie des Nivezétois se trouvait fortement perturbée et entravée par de nombreux contrôles lorsqu’ils devaient se déplacer pour leurs activités qui, à cette époque, étaient principalement liées à l’agriculture. De nombreux postes de garde, avec factionnaires, guérites et baraquements étaient en effet disséminés dans le village.
Ci contre un laissez-passer du Grand Quartier Général daté du 28 juin 1918 donnant au Belge Albert Gernay, domicilié à Nivezé-Spa 74, la permission de passer au poste de garde n° 8 de manière à pouvoir atteindre son champ situé promenade Neubois. Ce laissez-passer n’est valable qu’avec la carte d’identité.
Jean Lecampinaire
Sources : Spa pendant la Guerre 1914-1918 (Jacques Macquet – Ad. Com. De Spa – Bruxelles – 1919) Madame Christine Bas