Au milieu du 19e siècle, la cure thermale comprend des aspects médicaux, mais l’on met également l’accent sur l’importance de la détente, la qualité du séjour dans un environnement sain, dans un cadre naturel. C’est à cette époque que Spa se donne l’image de « Perle de l’Ardenne ». On met en valeur la qualité de l’air pur, la nature magnifique qui entoure la ville. Comme le dit un dépliant touristique de 1913 : « Spa se prête admirablement tout à la fois à la cure d’eau, à la cure d’air, à la cure de terrain ». De nouvelles promenades sont créées et de très nombreuses manifestations sportives de haut niveau sont organisées pour répondre à l’engouement pour le sport de l’élite sociale de l’époque.
C’est dans ce contexte que de nombreux « villégiateurs » aisés feront construire de luxueuses villas et des résidences secondaires à la périphérie du centre ville en pleine nature. Le caractère mondain de la station thermale s’accentuera encore au début du 20e siècle. Ainsi, en 1913, Spa comptait plus de 500 maisons de plaisance dont 340 étaient situées aux alentours de la ville.
Dans sa très intéressante étude des villas spadoises, Louis Pironet précise cette analyse (Histoire et Archéologie Spadoises décembre l980): Le 19e siècle fut la période d’or de la bourgeoisie qui fit bâtir à Spa de nombreuses villas et résidences, dont l’architecture reflète la goût et l’éclectisme de l’époque ainsi que le désir d’être vu, qui est un des plaisirs de la vie balnéaire… A côté du spectacle de la nature, existait le spectacle mondain. Pour répondre aux vœux d’une clientèle de « villégiateurs » désirant afficher sa réussite sociale, les architectes du 19e siècle récupérèrent tous les styles de l’antiquité à l’art nouveau… Albin Body lie directement la construction de ces villas à l’innovation de la cure au grand air que propageait alors la jeune école de médecins (1894). De là date la création de tout cet ensemble de cottages, de vilettas, de maisons de plaisance, de châteaux même, semés aux environs de notre agglomération : éclosion surprenante et si rapide qu’on la croirait opérée par un coup de baguette magique.
Nous vous invitons maintenant à découvrir une cinquantaine de villas. Nous avons dû nous limiter afin de vous proposer une promenade de 2 heures. Nous n’avons pas la prétention d’être complet.
Pol Jehin
Notre promenade commencera rue Albin Body. Cette rue se situe au carrefour de la place du Monument (en face de l’Office du Tourisme) et de la place Verte. Albin Body a contribué largement à la connaissance de l’histoire de Spa. On peut voir son buste dans le hall d’entrée de l’hôtel de ville.
Nous montons la rue Albin Body du côté droit. Après le cinéma, nous nous arrêtons devant la Villa des Fleurs.
1) Villa des Fleurs. (n°31)
Villa construite en 1912. Architecte M. Vivroux. La villa appartenait à la Baronne de Zualart. Habitée par le baron de Cuvelier vers 191 8. Après l’occupation allemande de la guerre 1940-45, la villa fut habitée par Henri Neid concessionnaire du casino de Spa. La Villa des Fleurs est actuellement un hôtel de haut standing.
Montez la rue. Vous pouvez découvrir à gauche une imposante villa.
2) Villa Damseaux.
Construite pour Albert de Damseaux vers 1911-1912 par l’architecte spadois Marcel Hansen. M. Damseaux fut bourgmestre de Spa de 1894 à 1901. Les pierres de taille ont été sculptées sur l’échafaudage. Le docteur Wery y fut locataire. Actuellement, le docteur Dugardin.
Marcel Hansen, né en 1877, était spécialisé dans la construction d’importantes villas dans la région de Spa. Il s’associa à Marcel Paes pour entreprendre la reconstruction du casino » détruit suite à l’incendie du 5 au 6 février 1917 « . On lui doit les salons rose et bleu ainsi que l’actuel théâtre, dont la décoration s’inspire de l’ancienne Redoute.
Montez jusqu’au passage à niveau, prenez à gauche. A côté de la chapelle Leloup, vous trouvez la villa Primavera.
3) Villa Primavera (rue de la chapelle n°2) 1890 Chez James (parent d’Albin Body) . Habitée par le Commissaire Raphaël Heynen dans les années 1930 à 1960.
4) Chalet Henrard (disparu à l’emplacement du building de la rue de la Chapelle
Les propriétaires (Henrard) de l’Hôtel de l’Europe y logeaient des touristes.
5) Villa de la Chapelle (n°1) vers 1870
Renseignée Villa de la Chapelle sur une ancienne carte postale. Cette villa a abrité l’ancienne gendarmerie. Durant les années 1940-1950, elle fut occupée par Madame Andrée Moens, organiste spadoise. Actuellement Mme Demeure. A remarquer les découpages de la charpente. En observant attentivement plusieurs villas spadoises, vous pourrez découvrir combien les ébénistes excellaient dans cet art du travail du bois. Malheureusement, de nombreuses villas ont été dépouillées de ces motifs décoratifs. Remarquez également le magnifique coq qui trône au faîte de la tour.
Revenez sur vos pas, traversez le passage à niveau et montez la rue.
6) Villa Le Chaineux Villa disparue. Elle se situait à droite après le passage à niveau. Construite en 1898 pour Jules Lezaack. Architecte Jehin-Pirotte, entrepreneur Jehin-Decerf. Avant 1905, le docteur Wery y avait installé un centre de cure (cette activité dura plusieurs années). Mme Lahaye en 1914. S’appellera aussi Villa Elisa. Détruite en 1939. Depuis quelques années, building Jean de la Fontaine.
Le catalogue de vente et de location de châteaux, villas, appartements et terrains de l’agence Th. Lekeu et A. Heinen (54 avenue du Marteau à Spa en 1920 -1930?) décrit ce logement de la manière suivante: hall, salon, grande salle à manger, office, cuisine avec gaz, bureau, véranda, 9 chambres à coucher, 2 cabinets de toilette, 2 salles de bains, 2 bureaux à l’étage, téléphone, chauffage central, distribution d’eau chaude jusqu’au 3e étage. Villa très luxueuse, beau jardin, garage pour 2 voitures, 3 chambres pour domestiques, écuries pour 4 chevaux.
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* Un grand nombre de villas ont été démolies ces vingt dernières années. Le coût élevé de l’entretien et notamment du chauffage, les charges financières importantes du personnel, la mode des vacances dans les pays du soleil et la désaffection pour Spa, le désir de construire des immeubles plus confortables et plus rentables ont contribué à favoriser l’abandon de ces imposantes villas et leur démolition.
A gauche en montant, remarquez les magnifiques » moulures » typiques des premières maisons. Montez encore.
7) Villa Les Lauriers (n° 24 av. Clémentine)
Petit chalet situé avant la grande villa. En 1913 appartenait au Bureau de bienfaisance. Cette villa a été léguée par M. Auguste Laporte. Il voulait en échange qu’une rue de Spa porte son nom. Ceci fut fait puisque la ville de Spa a débaptisé la rue des Prés (rue longeant le chemin de fer) en rue Auguste Laporte.
Au coin du chemin Bel Aria
8) Villa Santa Gemma Galgani (n°26)
Occupée par son excellence Monseigneur Alex Th. Cisar, archevêque de Bucarest, en exil à Spa dans les années 1930 et la guerre 40-45. Actuellement chez Demoitié.
Prenez à gauche le chemin Bel Aria (nom emprunté à la très belle villa)
9) Villa Les Eglantines (n°42)
Villa incendiée dans les années 1960 et reconstruite. (Charles Frankart et M. Leher). Actuellement M. Courbe.
10) Villa Bel Aria (n°40 et 38)
A remarquer l’imposante tourelle surmontée d’un belvédère à balustrade duquel on peut avoir une magnifique vue sur la ville de Spa et le quartier du Vieux-Spa. Ancienne maison du consul d’Italie. En 1913, Body-Brixhe. Vers 1920, la villa devint un grand hôtel de luxe. Après la guerre 1940-1945, elle redevint une simple maison d’habitation et la propriété fut morcelée pour la création de l’actuel lotissement résidentiel de Bel Aria.
Revenez sur vos pas et montez pour vous attarder à la villa Hermosa
11) Villa Hermosa ( n°44) 1875
La façade de cette villa est recouverte de motifs en céramique. On peut voir notamment quatre grandes mosaïques dont deux portent les initiales B. et M. du premier propriétaire de la maison Michel Body (1834-1904). Ingénieur connu pour ses activités de céramiste, il tenta de relancer la production de poteries et céramiques artistiques à Spa. La partie de droite de l’édifice (construite par Octave Body, frère de Michel Body) est ornée de céramiques et d’assiettes enchâssées dans le mur. En 1913, Mrne Mullenders.
12) Villa Bel Respiro (n°46 et 48)
En 1913 Body-Kinet. Remarquez la tour, les fenêtres, qui évoquent, comme dans d’autres villas un style moyenâgeux, propre au romantisme de la fin du 19e siècle.
Restez sur ce trottoir pour regarder en face.
13) Villas des Iris et Tamaris (dernière maison de l’av Clémentine et n°l de l’av Lanciers)
Les tamaris sont des arbustes aux fleurs roses originaires de la mer Méditerranée.
Vous empruntez l’avenue Professeur Henrijean. Restez sur le trottoir de gauche.
A droite
14) Villa San Carlo (n°l av. Prof Henrijean)
Construction 1900. M. del Marmol, puis M. Dewandre, ensuite le comte d’Oultremont. Acquise en 1965 par Mme Mentior de Liège. Celle-ci y installa une maison pour personnes âgées (années 1970-1980). Mme Mentior la décrit comme suit : » grand escalier en chêne, cinq foyers ouverts, hall, dallage mosaïque de marbre, marches de marbre rose, grandes baies vitrées donnant sur le parc et les terrasses, 5 garages et conciergerie, roseraie, piscine, verger et potager.
A votre gauche
15) Villa Hortense (volets multicolores)
En 1913 Mme L. de Gerlaxhe. Mme Van Marck de Lummen.
A droite
16) Rock Garden (N°3)
Anciennement Villa Cécile. Georges Van Beneden, directeur du laboratoire de l’établissement des bains.
La végétation empêche parfois de voir les villas décrites dans cet article. Ceci contraste fortement avec les cartes postales qui nous ont servi à réaliser cette étude. En effet sur ces cartes du début du XXeme siècle, les bâtiments sont toujours bien dégagés, les jardins sont apparents. Les mentalités et les conditions de vie ont certainement fortement changé. Les arbustes manifestent un désir des habitants de se protéger des nuisances extérieures; par exemple du bruit provoqué par le trafic très important sur la route menant à Creppe. L’insécurité pousse également les propriétaires à cacher leurs immeubles. De plus, la villa est considérée actuellement comme un lieu privé, un lieu de refuge lié à l’intimité familiale. Au contraire, comme le soulignait Louis Pironet, les propriétaires du début du XXeme siècle aimaient être vus, et montrer leur réussite sociale.
17) Les Hirondelles (N°5)
Construite par l’ingénieur Albert Noblet. Cette villa est représentative du style » chalet » dont on peut trouver de nombreux exemplaires à Spa. En 1890, Mme Van Volxem y recevait la Reine Marie-Henriette. Sur le plan cadastral de 1890, elle est la dernière villa de Spa avant les prairies. Ancienne résidence du ministre Frère Orban, créateur de la Caisse d’Epargne.
Au printemps 1944, elle fut occupée par une communauté de religieuses allemandes soignant les soldats blessés qui revenaient du front. En 1946, la villa devint la propriété de M. André Hurlet, grossiste en vins et liqueurs qui fabriquait également l’Extrait de Spa, vin fortifiant à base de plantes. Ce vin fortifiant ayant fait l’objet de récompenses à différentes expositions de la première moitié du siècle, était vendu sur une grande échelle. Les installations de fabrication se trouvaient dans des bâtiments situés au fond de la propriété. En 1999, lieu de séjour du personnel de l’entreprise de Chocolat Verkaede.
A gauche
18) Vîlla Les Bleuets (N°l4)
En 1913, la villa porte le nom de villa Augustina et appartient à Modeste Lodez. Autrefois, propriété de M. Drèze industriel, lainier qui y résida toute la guerre 19401945. Vers 1950, le jardinier Pirotte y installa son magasin au rez-de-chaussée tandis que son entreprise horticole occupait alors tous les terrains situés entre la villa et le chemin du Freuheux. Depuis quelques années, elle a été agrandie et transformée en maison de repos pour convalescents et personnes âgées.
Depuis les années 1980, plusieurs villas spadoises ont été reconverties en homes pour personnes âgées. Le Guide communal de Spa 1999 en dénombre une dizaine.
à droite
19) Villa Lorraine. (n°11) Autre nom Villa Mosella
En 1913 Mme Loeser. Construite de 1903 à 1909 par l’architecte Dieudonné Jaspar. On lui doit aussi les villas « White House » (n°25 …), « Meyerbeer » avenue de Barisart et » La Bovière » vieille route de Stavelot.
A gauche
20) Villa Saint Antoine. ( n°16)
En 1913 M. Bormans. Dans les années 1950, échevin Ernest Brixhe.
à droite
21) Les Airelles. (n°15)
1913 Ch. Nagant. Actuellement, Mme et M. Marlière . Nous pourrions entreprendre une analyse des noms donnés aux villas. Retenons déjà que nous trouvons beaucoup de noms de fleurs, d’arbustes et d’arbres. Les Airelles symbolisent à merveille la nature, les fagnes et les sommets spadois proches. On trouve également beaucoup de noms de villes ou de régions.
A gauche
22) Villa Ida.(n°18) En 1913 M. Slegers
23) Les Tilleuls (n°17)
En 1913 M. Van Nisten. Home de convalescence de l’Union des centres médicaux intermutualistes au début des années 1950. Détruite par un incendie, la villa fut reconstruite sans étage. Actuellement M. Pecher.
à gauche
24) Villa le Freuheu (n°22)
Architecte Marcel Hansen, entrepreneur Marcel Jehin. Entrée gardée par des dragons ailés. Propriétaire Pirlot Nagelmackers. Mme Schlief en 1913. En 1914, centre médical pour les soldats allemands victimes de la grippe espagnole. Comme 46 locaux communaux (le casino, la galerie Léopold II), hôtels et villas, le Freuheu fut réquisitionné par les troupes allemandes en octobre 1914 pour héberger les soldats allemands en convalescence durant un mois. Spa » accueillit » ainsi dans ce » Kaiserl. Militär Genesungsheim » de 3000 à 5000 soldats par jour. Afin de loger tout ce monde, les autorités allemandes réquisitionnèrent plus de 2000 lits, matelas, chez les Spadois. Les villas des Airelles, des Hirondelles, Ampère, Bahychamps, du Mesnil, Bellaria, des Sorbiers, des Tilleuls qui figurent dans notre parcours et bien d’autres ont été ainsi réquisitionnées. Elles reçurent chacune un nom allemand. Début 1918, le Grand Quartier Général allemand s’installa à Spa et en quelques semaines, la totalité des convalescents quittèrent la ville. Les villas de Nivezé notamment furent à leur tour réquisitionnées pour y installer le Kaiser et ses généraux.
Revenons au » Freuheux « .Le docteur Declerfays y installa vers 1935 un centre de cure thermale (rayon X, luminothérapie). Le Bâtonnier Collignon après la guerre 1940-45. En 1985, la veuve du bâtonnier Collignon et ses enfants vendirent la villa à Marie-Bénédicte Ruffo de Calabre, fille du Marquis (Marc) de la Fare et épouse de l’avocat général Marc de la Brassinne.
à droite
25) White House (n°19)
Maison du professeur Henrijean né en 1860. Professeur en pharmacie à l’Université de Liège. Il a donné son nom à l’avenue. En 1931, à son initiative, Spa Monopole en association avec la Ville et le corps médical crée un institut de recherches et d’hydrologie médicale qui porte actuellement son nom. L’institut Henrijean est situé à l’arrière de l’établissement thermal (rue Servais). L’une des plus belles réalisations de l’architecte liégeois Dieudonné Paul Jaspar ( 1859-1945).
Nous continuons en montant. Nous nous intéresserons d’abord aux villas de droite.
26)Villa du Cygne (n°23)
M. Despa en 1913. Années 30-40-50, famille Henri Dessain, imprimeur de l’évêché de Liège. Ensuite habitée par M. Couvreur. A remarquer l’enseigne présentant un cygne sur le toit de la maison. Attention, une partie de la route de Creppe a porté le nom d’avenue Clémentine. Nous sommes à la limite de l’ancienne Avenue Clémentine.
27) Villa Little Lodge (n°25)
Avant 1914 Mme Neef . Vers 1935 Mme Docteur. Le Bourgmestre Discry en 1956. Actuellement, la villa porte le nom de villa Les Colombages.
28) Villa Les Bouleaux (disparue) (n°31)
1913 Xavier Neujean qui fut bourgmestre de Liège. Maison incendiée en septembre 1944 avant la libération. Mme Follet (industriel propriétaire de l’usine la » Textile de Pépinster « . La maison actuelle de l’architecte Geenen date du début des années 1960.
29) Villa Le Mesnil (n°33)
Occupée par le Baron du Mesnil. En 1913, Mlle Scholberg. Ensuite, le professeur Henri George, auquel on doit plusieurs articles très intéressants sur l’histoire de Spa. En 1948, Monastère des Sœurs Sacramentines, congrégation de religieuses cloîtrées. Une petite chapelle publique était aménagée au rez-de-chaussée et accessible par l’arrière de la villa. Un aumônier résidant dans l’établissement y assurait chaque jour la messe, le matin, et le salut, le soir. Le R.P. Bohon, assomptionniste fut le premier aumônier de 1948 à 1951. Vers 1957, il reviendra à Spa, cette fois comme aumônier de l’Institut St Croix rue Albin Body. De 1951 à leur départ de Spa, vers 1955, les religieuses sacramentines eurent alors comme aumônier un ancien chanoine anglais. Les sœurs assistaient aux offices derrière une grille avec un rideau blanc. On sonnait l’Angélus trois fois par jour, matin, midi et soir.
La maison à louer pour la saison mai-octobre (1920-1930?) est présentée comme suit :hall, cuisine avec gaz, office, salle à manger, salon, 12 chambres à coucher, salle de bains, chauffage central, grand jardin, garage.
30) Les Edelweis. (n°35) M. Bartholomé chimiste à Spa-Monopole
Il est regrettable que la ville de Spa ne prenne pas d es mesures au niveau de l’aménagement du territoire pour conserver une unité architecturale à cette avenue. En effet, en permettant le lotissement de ces grandes parcelles et la construction de maisons modernes plus modestes, on coupe malheureusement l’unité architecturale des avenues spadoises. S’affrontent ici deux nécessités, une nécessité de démocratiser le droit au logement dans les quartiers résidentiels et la nécessité de sauvegarder un patrimoine architectural unique.
31) Villa La Buissonnière (n°63)
Villa habitée par M. Detz. Il possédait des industries dans le domaine du charbon à Liège. Il acheta beaucoup de terrains dans ce coin et planta de nombreux arbres fruitiers. Il donna le nom de » Ma Jacky » (nom de sa fille aînée) à la villa en 1924-1925 et la ferme » la Francinette » en hommage à sa fille Francine. Detz fut échevin de la ville de Spa alors que le baron de Crawhey était bourgmestre minoritaire.
Après Detz, Rosman officier de carrière. Dans les années l930 et ce jusqu’à la fin des années 1940, la ferme la Francinette, les terrains et les vergers avoisinants furent occupés par l’horticulteur Joseph Pirotte et ses fils. Une grande enseigne sur le talus de la route de Creppe signalait les Etablissements Horticoles Joseph Pirotte . Nous les retrouverons plus tard à la maison Drèze, av. professeur Henrijean (voir n°18).
Nous vous proposons de ne pas montez plus haut, même si quelques villas sont dignes d’intérêt telles que le Fawetay, La Vigie, la Heid des Pairs (villa du Bourgmestre Damseaux qui assista en tant que tel à l’enterrement de la Reine Marie-Henriette ; la villa devenue un hôtel a reçu récemment le président Vaclav Havel) et la magnifique Closerie des Genets. Montez 10 mètres pour voir la villa des Thuyas de l’autre côté de la route.
32) Les Thuyas
Le 6 septembre 1944 à 15h, des soldats allemands, qui avaient miné la route de Creppe, effectuent une fausse manœuvre avec leur camion qui explose sur les mines que les soldats venaient de placer. Fin décembre 1944, un V1 s’abat dans la propriété voisine des Sorbiers (avenue de Barisart) provoquant d’importants dégâts. Dans les années 1960, l’échevin Freyman y habita.
A droite en descendant
33) Villa Ampère (n°32-34) Actuellement Hêtres Rouges
Construite en 1901. Architecte Demany, entrepreneur Jehin-Decerf
Habitée par Eric Gerard, premier directeur de l’institut Montéfiore à Liège. Il s’agit d’un institut électrotechnique de l’université de Liège (rue St Gilles à l’époque). Cet institut avait été subventionné par la famille anglaise des Montéfiore à qui l’on doit aussi les célèbres fontaines Montéfiore de Liège et dont on peut encore voir un exemplaire dans le parc de Sept Heures. Eric Gérard a donné le nom d’Ampère a sa maison en raison de sa passion pour l’électricité. En 1918, la villa a accueilli des soldats allemands en convalescence. En 1946 jusqu’en 1960 architecte Paes Albert.
34) Villa du Bahychamps (n°30) nommée aussi par erreur Villa Baby.
En 1913 Mme Scholberg. Avant 1940 Bedoret-Dethier. Actuellement le dentiste Lemaire.
35) Les trois villas suivantes sont appelées villas Halleux du nom du directeur de l’école moyenne M. Halleux qui les a fait construire avant 1914. Cet enseignant est bien connu des apiculteurs ; il est l’auteur d’un livre de vulgarisation sur l’apiculture.
36) Villa Bretonne ( n°28) 1913. L. Cretiny. Guerre 40 M. Adam
De nombreuses villas spadoises (par exemple les villas Ampère, Les Anémones, Benvenuto, Le Freuheu, San Carlo, le château d’Alsa, etc) abritèrent des services de l’armée américaine en octobre 1944. La villa Bretonne hébergea C.I.C. Colonel Dickson (13/10/44), C° » A » 33rd Arm. Eng. Bn., Horace C. Smith,2d Lt. (13/l/45)
Après cette villa prendre à droite.
37)Villa des Lilas (n°26) Notaire Roelants
38) Le Clos Fleuri (n°24)
Ancienne auberge de jeunesse après la guerre 1940- 45 jusqu’aux années 1960. Vers 1969, maison de repos jusqu’en 1998. Appelée aussi Villa Benvenuto
A gauche,
39) Chalet Mon repos (n°10) Construit entre 1870 et 1878.
Appartenait à l’ébéniste Edouard Esch en 1878. Actuellement M. et Mme Agus. Fortunato Agus, peintre spadois, a notamment réalisé une fresque dans l’usine Spa-Monopole. Il a également édité une brochure dans laquelle il présente des dessins de kiosques et pavillons de Spa.
Descendons Bahychmaps. Nous montons l’av. de Barisart. Nous nous intéresserons aux villas du côté droit.
40) Villa » Les Sorbiers «
1898 vicomte de Nieulant – architecte Soubre – entrepreneur Jehin- Decerf
1940 Baron Meyers. Comme de nombreuses villas, elle fut réquisitionnée par les Allemands pendant la guerre. Au printemps 1944, une communauté de religieuses protestantes allemandes s’y installa. En septembre 1944, à la libération de Spa, installation dans les dépendances de la villa de la boulangerie principale de la Première Armée américaine pour la région de Spa. Fin décembre 1944, un V1 (bombe volante) tomba sur les hauteurs de la propriété du côté de la promenade de Walque non loin de la villa Les Thuyas de la route de Creppe. Les vitres furent brisées dans tout le quartier; le linge de la blanchisserie était plein de débris de verre … Durant de nombreuses années après la guerre, les écuries furent louées pour les concours hippiques de Spa. En 1953, la villa devint un home des Mutualités Chrétiennes de Don Bosco pour le séjour de colonies d’enfants durant les vacances scolaires, A certains moments de l’année, des personnes plus âgées y séjournaient également. Construction d’une chapelle pour les groupes.
Au cours des années 1980, la villa a été transformée en centre d’accueil et d’hébergement. Une grande salle annexe pouvait y accueillir fêtes et réunions. La villa est actuellement un hôtel. Signalons que durant quelques années (1996-1998) le comité de quartier du Vieux-Spa y organisa son traditionnel repas du chou de mai.
41) Red Castle (221)
Mme Palla-Biffer en 1913. La nuit du 8 au 9 novembre 1918, Guilleaume II qui avait établi son quartier général à Spa, y passa la nuit. Quelques jours avant son abdication, il se déplaçait en effet beaucoup dans diverses villas spadoises pour éviter les attentats. En 1944, elle abrita les membres du front » theater « . Etêtée en 1944 par un V1, puis reconstruite et transformée. Actuellement entrepreneur Midrez
42) New Castle (231)
Ce château fut cédé vers 1884 par Gambart, collectionneur d’œuvres d’art à une jeune » amie » Marie Tilloy qui avait épousé M. Walquenart (un avocat). C’est la raison pour laquelle on peut voir sur le pignon de la villa les initiales W-T.
1913 Emile Van Roye fabriquant de bière à Halle-Bruxelles. La petite glacière située dans le chemin qui monte vers Creppe devait leur appartenir. Non loin de là, un terrain de tennis avait été aménagé. A remarquer la conciergerie du château un peu plus haut dans l’avenue et le magnifique pigeonnier. Le guide Lekeu nous apprend qu’elle comporte : » 11 chambres à coucher, salle de bains, terrasse, chauffage central et téléphone, salle à manger, office, cuisine, salon, bureau, villa richement meublée, grand jardin pittoresque traversé par un magnifique ruisseau, tennis, garage pour deux voitures, écuries « . Avant le château d’Alsa la conciergerie avec la girouette au nom de la villa.
43) Château d’Alsa (n°235) Construit par Julien Félix Smets de Bruxelles vers 1869.
Gambart l’achète en 1871 pour 200.OOO F. Gambart est un courtraisien qui émigre en Angleterre vers 1850. Il accumule rapidement une fortune en vendant des œuvres d’art et fréquente tout ce que le monde de cette époque compte comme aristocrates et artistes. Dans sa villa de Nice, le roi d’Espagne et la reine Victoria l’honorent de leur amitié. Dès 1869, il passe l’été à Spa. Il transforme le château d’Alsa en un lieu de réjouissances fantastiques fréquenté par de nombreux artistes. Il y héberge Gounod, Théophile Gauthier, Sarah Bernhardt. En 1884, il cède le château, la villa les Genêts qui fait partie du domaine et le New-Castle à sa jeune amie Marie Tilloy, épouse Walquenart. Celle-ci revend le château en 1907. En 1913, Gaston Haardt en est le propriétaire.
Années 1920 et 1930. Comte H. Van-der-Burch. On y organisa des concours de patinage sur l’étang dans les années 1930. Au cours de l’été 1938, le roi Léopold III y séjourna lors de grandes manœuvres dans la région de Spa. En 1941, maison de la Jeunesse hitlérienne. Durant l’hiver 1944-45, occupée par les soldats américains, on y installe un élevage de chiens de traîneaux pour les combats de l’offensive des Ardennes. Entre 1946 et 1954, organisation annuelle dans la propriété d’un important moto-cross attirant chaque fois des milliers de spectateurs.
Par la suite et durant de nombreuses années, cet endroit devint le centre d’une très importante colonie de vacances d’une association anversoise (de nombreux dortoirs modernes furent construits sur la colline dominant le château d’Alsa vers l’ouest). Elle abrita quelque temps la Maison des Jeunes de Spa. Au cours des années 1990, on verra s’installer aussi un restaurant de luxe. Elle restera ensuite longtemps abandonnée. A signaler également la présence d’une glacière dans la propriété.
Nous montons jusqu’au carrefour du bd des Guérêts pour voir le magnifique » château des Tourelles » à gauche.
44) Château des Tourelles (n°198) architecte Julien Pirotte, entrepreneur Jehin-Decerf .
1899 M. Juspin .1 920 notaire Dieudonné. Imposante tour de style Louis XIII.
Ensuite, nous revenons sur nos pas et redescendons l’avenue. A droite, derrière les maisons récentes, vous apercevez la Villa des Genêts.
45) Villa Les Genêts (n°190)
Il s’agit d’un exemple assez caractéristique d’un mélange des styles moyenâgeux et gothique des villas de la fin du 19e siècle. A remarquer la tour avec ses créneaux. Ce château Schaffers faisait partie du château d’Alsa. Gambart en 1871. Ch. Verweggen en 1913 ou Gigault. Après 1950 M. Couvreur
46) Torrent de Sceay (n°176)
(torrent du seau : nom wallon ancien des terrains situés le long de l’avenue de Barisart)
Famille Van Roye Le peintre Delvaux a séjourné dans cette villa. Remarquez le magnifique pigeonnier.
47) Santa Gemma (n°174)
En retrait au-delà de la rivière. Dans les années 1930, résidence de l’archevêque de Bucarest en exil à Spa, Mgr Alex Th. Cisar. Il possédait trois villas dont l’une avenue Clémentine (voir n°8) où il est mort et deux avenue de Barisart. Le jardin de cette villa était orné d’une importante grotte de Lourdes et de parterres rectilignes.
48) Mon calme (n°174) 1913 Emile Van Roye
A remarquer quatre médaillons ( enfants jouant avec un dauphin) sur la façade.
49 )Villa Les Bleuets (n°164) 1913 Charles Guilleaume. Actuellement M. Santilman
50) Villa de l’Amblève (n°162)
1913. M. de Walque. Du début du siècle à 1975, Famille de Lame – de Walque. M. G.R. de Lame s’occupait du barographe de la place Royale à Spa pour l’Institut Royal Météorologique à Uccle. Durant la dernière guerre, Il était le délégué officiel de la ville de Spa auprès des troupes américaines. Il a réalisé un très bel ouvrage sur cette période de la guerre, intitulé » Spa et les Américains « . Actuellement domicile de l’échevins de la culture Colette Henrard Séquaris. Dans la propriété se trouvait le chemin des douaniers desservant autrefois l’octroi (douane) situé à cet endroit.
Pour terminer notre promenade, nous vous invitons à regarder les villas des deux côtés de la route. A gauche
51) Villa Santa Maria (n°211)
1913 M. Fortemps de Lhonneux. 1945-46 le professeur Keukeling . 1950-60 M. Legrand-Lepièce. Le guide de l’agence Lekeu & Heinen (1920-30) la décrit conune suit: très beau rez-de-chaussée, cuisine avec gaz. 9 chambres à coucher, 2 salles de bains, eau chaude et froide, chauffage central. Grand garage avec 2 chambres pour chauffeur. Beau jardin, téléphone.
à droite
52) Villa en briques rouges
Située juste avant l’ancien lavoir du Vieux-Spa. Cette petite villa était autrefois le troisième immeuble de l’Archevêque de Bucarest en exil à Spa (voir n°8 et n°47). Dans les jardins, une vaste serre abritait de très belles vignes.
A gauche
53) Villa San Antonio (n°209)
1913 M. Fortemps de Lhonneux. 1913 Achat de la villa par les Pères Servites qui y installent leur premier couvent à Spa. Une chapelle aménagée au rez-de-chaussée est accessible au public. Tous les offices y sont très bien suivis par les habitants du Vieux Spa et des quartiers résidentiels voisins. Les pères Servites quitteront la villa en 1930 pour occuper leur nouveau couvent rue Ad. Bastin. De 1930 à 1944 le professeur Keukeling, organiste de grand talent.
54) Villa Scaroff (n°207)
Construite en 1935. Résidence de l’aumônier militaire du Régiment du » Premiers Lanciers de Spa « , M. l’Abbé G. Giehlen jusqu’après la guerre de 1940. Actuellement » La Bastide »
A droite
55) Villa « Les Anémones » (n°140) 1913 Delanois Edouard
A gauche
56) Villa St Hubert
1913 Mme Dolez. Une promenade porte le nom de cette famille. Cette promenade se situe dans la continuation de la promenade des Artistes. On y trouve la pavillon du Pouhon Delcor. Directeur du Palace M. de Baar (années 1920-30). Après la guerre de 1940, Pol Tefnin huissier. Avocat général de la Brassine en 1999, moment où la maison a été largement endommagée suite à un incendie criminel.
A droite
57) Villa Bella Vista (n°138) 1913 Mme Baiwir -Fox avant 1940 commandant Noes
A gauche
58) Villa » Les Ormes » (n°201)
Architecte Charles Soubre entrepreneur Jehin-Decerf, agrandie en 1895 par François de Walque. Soubre avait un bureau d’architecte à Liège avant 1940. Gustave de Walque était géologue à l’université de Liège. Le nom de villa des Ormes provient du fait que l’avenue de Barisart était plantée d’ormes qui furent tous abattus en 1925-1930 suite à une maladie de ces arbres.
59) Villa « Les Glaïeuls « (n°199)
1913 Mme Dauwe puis René Rensonnet, peintre spadois amateur (un croupier) paysagiste (après la deuxième guerre). Il exposait dans sa villa. A remarquer le pigeonnier très typique. Actuellement M. René Legrand.