Construire son nichoir !

Si vous voulez aider les oiseaux et en même temps multiplier les occasions de les observer, alors pas d’hésitations … construisez des nichoirs!

POURQUOI ?
La gestion actuelle de nos forêts est avant tout basée sur le rendement … pas de quartier donc pour les arbres morts ou malades, ils sont abattus sans pitié alors qu’ils constituent pour les oiseaux cavernicoles un des endroits privilégiés de nidification. Le placement de nichoirs permet ainsi de maintenir ou d’installer une population de cavernicoles dans des endroits peu favorables au départ.
COMMENT ?
Voici d’abord quelques conseils généraux …

1. Le bois :
Choisir des voliges non rabotées (épicéa) de 18mm (Fig 1) d’épaisseur. Elles existent en 10, 12,14 ou 16cm de largeur. Pour les nichoirs plus importants il vaut mieux utiliser du contreplaqué marin de 18mm. (ne pas prendre de bois plus mince, il ne jouerait plus son rôle d’isolant thermique)

2. Le trou d’envol :
Respectez les dimensions: c’est une façon de sélectionner vos pensionnaires ( une charbonnière  » n’entrera » pas dans un trou de 27mm mais bien dans un de 32mm). Si vous constatez des dégâts au trou d’envol (pic, rongeur) vous pouvez le renforcer en le garnissant d’une tôle (Fig 3).

3. La peinture :
Une bonne peinture à l’huile de teinte verte fera l’affaire. Proscrire les produits toxiques pour les animaux (Xylamon … )

4. La construction :
* Assemblez par clous ou vis les 4 côtés.
* Fixez le fond (il ne déborde pas, donc pas de rentrée d’eau) (Fig 2)
* Fixez le toit (Fig 3) en utilisant une pointe assez longue ou mieux une vis fixée dans un angle arrière. Ce toit pivotant sera attaché par un fil de fer passé dans 2 clous « cavalier » Il permettra un nettoyage ultérieur du nichoir, on en reparlera …
* Ne placez surtout pas de perchoir (Fig 5) il est inutile aux oiseaux.

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5. Le placement :
* Si vous n’êtes pas chez vous, demandez l’autorisation du propriétaire.
* Choisissez des arbres de peu de valeur: arbres tordus, penchés, taillis …
* Utilisez du fil de fer pour enserrer l’arbre (pas de clous) en interposant entre le fil et l’arbre des tampons: morceaux de branches mortes (Fig 4)
* Placez votre nichoir hors de portée des prédateurs et exposé au sud ou à l’est (pluie)
* Ne choisissez pas un arbre à l’écorce humide (parfois les hêtres!) sinon c’est la bronchite assurée!

6. Après ?
* Ne le visitez pas trop souvent ( maximum 2 fois)
* Si vous placez plusieurs nichoirs, espacez-les et surtout reportez sur un plan les endroits choisis avec des repères précis (ex. à gauche du hêtre fourchu … )
* Notez ce que vous observez, c’est le meilleur moyen d' »apprendre » les oiseaux.
* Nettoyez vos nichoirs au début de l’automne (pas trop tôt, certains oiseaux pondent plusieurs fois!) Ce nettoyage est important, en effet des parasites s’installent souvent dam les nids et s’y développent.
* Remplacez les fils de fer ou détendez-les en fonction de la croissance des arbres.
* Si un nichoir reste vide la première année, prenez patience
* Si la seconde année, cela se reproduit, alors ou bien le biotope contient assez d’abris naturels et c’est tant mieux, ou bien l’endroit est mal choisi en fonction du type de nichoir, surtout si celui-ci est très sélectif (7 à 15)

A PROPOS DES NICHOIRS A RAPACES
– L’emplacement choisi pour ce type de nichoir est primordial pour son occupation future. La présence de rapaces nocturnes se remarque entre autres au chant et aux pelotes de déjection.
– Veillez à ce que le rapace soit à proximité de ses terrains de chasse favoris (landes, cultures, prairies, vergers selon l’espèce …
– Veillez également à ce que le mâle, qui n’occupe pas le nichoir, puisse pendant la journée s’abriter dans un endroit calme où il sera à l’abri des indiscrets (pessière, taillis … )
– Si l’endroit est infesté de geais, alors gare aux pontes!
– Prenez certaines précautions: pour vérifier si votre nichoir est occupé, n’allez jamais « regarder » par le trou, c’est le meilleur moyen d’être éborgné; tapez légèrement sur le tronc de l’arbre et observez!
– La chouette hulotte est particulièrement agressive au moment où les jeunes quittent le nichoir; à cette époque, ne vous promenez pas dans les parages, vous éviterez ainsi d’être attaqué: des serres de hulotte dans le cuir chevelu, c’est douloureux!

REMARQUES : Les modèles de nichoirs pour rapaces sont nombreux, quelques-uns seulement sont décrits ici.
* Le nichoir 13 permet moyennant des agrandissements (longueur plus ou moins 60 cm) de convenir pour une chouette effraie (placement dans une grange, fenil, grenier …

* La hulotte apprécie également le nichoir du type tonneau ou cruche à lait (Fig 16). Bouchez les ouvertures à moitié avec une planche découpée et percez deux trous dans le fond pour évacuer l’eau qui pourrait entrer!
* Le nichoir 12 réduit d’un tiers convient également à la chouette de Tengmalm ou chouette laponne qui niche sur le plateau (Malchamps, James …)

Christian Guilleaume.

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