Antoine Pironet en 1960 (photo collection D. Jérôme)
Antoine Joseph Pironet est né à Sart le 13 novembre 1887. C’est un des fils d’Antoine Joseph Pironet et de Marie Louise Piqueray.
En juillet 1914, le caporal Antoine Pironet est mobilisé. Il participe à la campagne du début de la guerre, et est blessé assez sérieusement lors des combats de septembre à Haecht. Pour son dévouement et sa bravoure, il recevra d’ailleurs la croix militaire de 2ème classe.
Le 6 novembre 1919, il épouse, à Francorchamps, Marie Emma Pottier avec qui il aura deux filles : Louise et Denise. Antoine Pironet et sa famille habitaient le Haut-Nivezé, plus exactement au n°22 Thier de Pierreuse où il exerçait le métier de menuisier.
Mais, Antoine avait une double casquette. En effet, il fut également, du 1er juillet 1920 au 31 décembre 1955, le receveur de la commune de Sart-lez-Spa. Il faut savoir qu’à cette époque, le travail de receveur, dans une commune rurale comme Sart, était un travail à temps partiel.
Maison d’Antoine Pironet (aquarelle collection D. Jérôme)
Antoine participa également à la vie des coopératives nivezétoises. Il fut administrateur de la Caisse Rurale de Nivezé (Coopérative de crédit agricole) de 1940 à 1961 et administrateur de Nivezé Prévoyance (Coopérative d’assurances contre l’incendie et la foudre) de 1948 à 1961. Il décède à Nivezé-Sart le 28 mars 1963.
Voici deux anecdotes datant de l’été 1944 :
Lorsqu’en juillet 44, « Monsieur Richard » et son ami, un homme d’une stature imposante, arrivent à Sart en vélo, à la pension du Vieux Chêne, leur allure bizarre inquiète Antoine Pironet, le receveur communal. Il faut dire que son bureau, où se trouve pas mal d’argent, est situé près de la pension où s’installent nos deux cyclistes. Voyant dans ces personnages des individus peu recommandables, il dépose, en soirée, en toute discrétion, l’argent liquide de la recette dans le coffre-fort de la maison communale située à l’autre bout de la place du Marché. Quelques jours plus tard, il apprendra que « Monsieur Richard » est le prince Charles de Belgique, futur Régent du Royaume, en séjour clandestin dans notre région.
L’auberge du Vieux Chêne appelée depuis la dernière guerre la « Maison du Maquis »
(carte postale)
Début septembre, le prince quitte l’auberge du Vieux Chêne, précipitamment, sans rien emporter. Il est grand temps, les Allemands viennent d’apprendre sa présence chez Elisabeth Fettweis, la propriétaire des lieux ! Ils ne trouveront rien. Antoine Pironet, accompagné du garde-champêtre et du bourgmestre, avait eu le temps de faire disparaître et de mettre à l’abri certains objets et documents compromettants abandonnés par « Monsieur Richard ».
Jean Lecampinaire
Sources :
Administration communale de Jalhay (Etat civil)
Madame Denise Jérôme
Journal « L’Avenir-Le Jour » du 6.8.12