A propos des grues : quelques questions !

grueDans Réalités, depuis quelques années, en Automne et au Printemps, je ressens chez vous et certains de vos lecteurs un véritable amour pour des oiseaux mythiques : les grues. Les lecteurs vont jusqu’à analyser l’heure de passage, de restauration et avec emphase décrivent leur majesté et le milieu qu’elles survolent. Et chez vous, comme rédacteur, je ressens la même passion pour cet oiseau. Je vous en suis reconnaissant, à l’heure de la banalisation des choses et des animaux. Néanmoins, moi qui suis béotien en la matière, j’ai des questions à poser et peut-être que vous ou des lecteurs naturalistes sauront y répondre.

Roger Marechal


Lors du retour des grues, pourquoi y-a-t-il une telle amplitude dans la durée ? En effet, les premières partent vers le début octobre et les dernières mi-décembre ?

Les ornithologues constatent de fait un élargissement de la période de migration vers le Sud. Cela s’explique en partie par le réchauffement climatique et l’arrivée plus tardive des fortes gelées dans le Nord de l’Europe (Suède, Danemark). Certaines populations de grues cendrées restent plus longtemps (mi décembre parfois) dans le Nord de L’Europe mais quittent les lieux quand la neige ou le gel ne permettent plus de trouver de la nourriture. La migration de printemps, par contre, reste très concentrée dans le temps.

gruescarte
Les grues cendrées qui passent au-dessus de notre région prennent-elles toujours le même chemin migratoire ?

Oui ! Au fil des observations, on a pu établir de véritables couloirs que les grues empruntent au cours de leurs migrations. Ces couloirs sont assez étroits. L’un d’entre eux passe par l’Est de la Belgique et le Luxembourg. Nous sommes donc bien placés pour les observer. Par contre, les autres parties de la Belgique ne sont guère survolées par les grues cendrées. La direction du vent peut parfois influencer la direction des vols et décaler les vols vers l’ouest. On constate également que l’on voit moins de grues en février, mars quand elles rejoignent le Nord de L’Europe. Pour la région de Spa, on a constaté un axe venant de Tiège –Nivezé- Spa – Creppe, un autre Polleur- Marteau- La Reid.

J’ai l’impression que d’année en année les grues sont de plus en plus nombreuses ?seraient-elles les seules qui ne subiraient pas des pertes à cause des pesticides, des chasseurs ou des prédateurs naturels ?

Vous avez raison, les observations et les comptages faits au Lac du Der en France permettent de voir une augmentation du nombre de grues qui transitent par cette voie. On estime à 400.000 le nombre de grues empruntant ce couloir de migration. Les populations de grues cendrées ne sont plus en danger à l’heure actuelle car des mesures ont été prises pour leur procurer des aires de reproductions dans le Nord de l’Europe et des aires d’hivernage dans le Sud de L’Espagne, et en France. Dans ces zones, elles trouvent en abondance des pommes de terre et du maïs. La grue n’est plus chassée. Il reste cependant des problèmes, les fils électriques à haute tension, la pression de plus en plus importante des touristes qui dérangent les oiseaux, la diminution des zones humides naturelles et la dépendance à certaines zones aménagées pour les accueillir (si la zone disparaît la nidification est compromise). Globalement, la situation est pour le moment positive !

Une croyance populaire veut que si une personne siffle, la première grue du groupe se met à l’arrière du peloton et la dernière la remplace ?
Cette croyance à ma connaissance n’est pas vérifiée. Elle trouve probablement son origine dans le fait que les grues volent en formation et qu’elles se relayent au cours du voyage pour prendre la tête du groupe. Il est aussi vrai que les grues communiquent beaucoup entre elles. Durant les vols de nuit, elles poussent de puissants cris de trompette qui permettent de maintenir l’unité du groupe.

Notons aussi que les grues vivent en collectivité et que les couples sont unis pour toute la durée de leur vie.

Pol Jehin


Commentaire

A propos des grues : quelques questions ! — 4 commentaires

  1. Samedi 3 novembre 2018,dans les campagnes Ambresin/Meffe j ai pu observer une grue cendrée ,mais plus couleur de dalmatien que cendrée. ÉTONNANT

  2. Bonjour,nous sommes le dix-sept février deux-mille dix-neuf

    Je me demandais comment se faisait-il que l’on voie des grues ici au-dessus de nos maisons en Belgique(à l’ouest)à Couvin,alors que lorsque l’on regarde la carte des migrations,ce n’est pas la direction que les grues prennent??? Avez-vous une explication à cela?
    Bien à vous.
    Margot

    • Bonjour,

      Vous pouvez consulter ce lien. Couvin n’est certes pas au milieu du couloir de migration, il est sur le côté gauche, ce n’est donc pas anormal d’y voir des grues.

      Bonne journée.
      Eric PALLA.

  3. Bonjour, mon voisin a une grue chez lui en volière. Cet animal peut-il être possédé par un particulier compte tenu de son caractère sauvage et migrateur ? Je ne suis pas convaincue du bien-être de cet animal dans ces conditions… Je précise que j’habite en Belgique. Merci d’avance !

Répondre à ANDRE JOSE Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *