Spa aussi a sa Haute Levée !

Avec l’accident du 10 août 1989, lorsque la maison de la rue d’entre les ponts s’est écroulée, on a non seulement reparlé des camions de Spa Monopole et de la route de contournement mais aussi des accidents qui ont eu lieu rue de la Sauvenière.

Cependant, si dans le premier cas c’est avant tout la vétusté des lieux qui semble être la cause de l’effondrement, dans le second, la culpabilité des camions ne fait aucun doute.

Venons en aux faits : tout comme à Stavelot, la descente de la Sauvenière est interdite aux plus de sept tonnes et tout comme à Stavelot, cela n’a pas empêché (et n’empêche toujours pas) quelques camionneurs peu scrupuleux de braver l’interdit.

La Sauvenière a connu deux gros accidents avec des « camions fous » : le premier eut lieu le 28 mai 1946, lorsque les freins d’un camion chargé de 20 tonnes de planches lâchèrent subitement, celui-ci s’encastra violemment dans des maisons du bas de la rue de la Sauvenière. Avec le choc certaines planches glissèrent jusque devant les Arcades.

Miraculeusement, cet accident ne fit qu’une seule victime : le chauffeur du camion. Le convoyeur qui avait sauté du camion à hauteur du chemin Futvoie s’en sortit avec des blessures aux chevilles. Cet accident créa beaucoup d’émoi au sein de la population spadoise. Les deux photos prises par M. Defraiteur témoignent de la violence du choc.

Notons que le camion n’était pas assuré et que les propriétaires des maisons touchées n’obtinrent jamais la moindre indemnisation.

Accident du 28 mai 1946

Le deuxième gros accident eut lieu 13 octobre 1986 : le scénario fut à peu près le même qu’en 1946.

A nouveau c’est un camion chargé de 20 tonnes de planches qui perdit le contrôle de ses freins et à nouveau des planches ont glissé dans la rue.(voir photos )

Mais cette fois le bilan est plus lourd : l’accident à fait trois victimes : le chauffeur et son convoyeur (sa fille de 19 ans) ainsi qu’une dame âgée. Entre temps il y avait déjà eut trois autres accidents : vingt ans plutôt un camion de mazout : pas de victime, puis un camion de ferrailles : une passante tuée, le chauffeur indemne et en avril 83 un camion de porcelaine qui avait percuté les barrières et le coin du Britannique sans faire de victime. Ironie du sort, lors de l’accident de 86, M. Beaupain était en train de réparer des dégâts causés par l’accident précédent.

Sous la violence de l’impact, l’une des quatres maisons touchées s’effondra complètement, sa réparation attend toujours (13 ans après !).

Ce que la presse ne révéla pas, c’est qu’il y eut tout de même dans cet accident un petit miracle. En effet à l’étage de l’une des maisons dormait la petite fille de Madame Geron, âgée d’à peine 15 jours. Sous l’impact du camion fou, la fenêtre de sa chambre éclata en morceaux. Un montant traversa de part en part le lit en déchirant la toile, sans toucher la petite fille. Il y avait des débris de verres partout. Malgré cela, la petite continua de dormir et sa maman trouva même un petit morceau de verre sur son oreille.

Dans la Meuse du 14 octobre 86, on pouvait lire : « l’accident de Spa va sans nul doute faire rebondir le débat ». Le débat peut-être quant à des mesures concrètes : on attend toujours !

Suite à l’accident, il y a bien eut des réunions avec les habitants du quartier et des responsables politiques ; certains ont proposé la construction d’une voie de détresse à hauteur du croisement avec la route du Tonnelet et l’avenue Camille-Bellenger (cela aurait aussi ralenti les voitures qui auraient dû contourner cet îlot), d’autres ont parlé d’un rond-point à hauteur de la route du Tonnelet et il semblerait que c’est cette dernière solution qui ait été retenue. Espérons en tout cas qu’une solution sera enfin réalisée avant qu’un prochain accident ne survienne !

Accident du 13 octobre 1986

En ce qui concerne le chancre laissé par la maison effondrée, il y a eut des projets qui n’ont pas abouti (construction d’un immeuble à appartements) et une vente publique où personne ne s’est présenté.

Et cela risque de durer encore longtemps, car à mon humble avis, celui qui a plusieurs millions à investir dans la construction d’un nouvel immeuble, ne le fera certainement pas à cet endroit !

Une solution serait peut-être que la commune décide d’y construire des logements sociaux.

Après 16 ans d’attente, on parle aujourd’hui de rénover ce bâtiment. « On-dit » ou « réalité » l’avenir nous le dira…

J-M Monville



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