René Gillet

1800 km à pied, René Gillet, un Spadois sur les routes de Liège à Bari.

René Gillet

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Le 6 mars dernier, René Gillet accompagné d’un ami, Marcel Janssens, quittait l’église Saint Nicolas à Liège (en Outremeuse) pour entamer à pied, un voyage de 1800km qui devait lui permettre de rejoindre la ville de Bari en Italie.

Bari est un haut lieu de la dévotion à Saint Nicolas. En effet, en 1087, une opération fut organisée par les autorités de Bari pour récupérer (le mot voler est plus exact) les reliques du Saint qui étaient conservées à Myra en Asie Mineure (sous occupation Turque à cette époque). Des marins de Bari parvinrent à devancer ceux de Venise et apportèrent triomphalement les précieux restes du saint le 9 mai 1087. Une basilique fut construite et consacrée en 1197 pour abriter ces reliques qui se trouvent encore actuellement dans la crypte de cette magnifique église romane.

René Gillet fait en effet partie de la confraternité Saint Nicolas de Liège ; une association qui a pour objectif de promouvoir St Nicolas et ses traditions. Elle y organise l’entrée de Saint Nicolas en Outremeuse, sa participation au marché de Noël de Liège. La confraternité récolte également des fonds pour offrir une belle Saint Nicolas aux enfants moins favorisés.

L’idée d’effectuer cette marche coïncide avec le 60eme anniversaire de son ami et la 10eme fois qu’il effectuait le voyage à Bari en mai. Afin de donner un caractère particulier à ces anniversaires, il décida d’effectuer le trajet à pied et René proposa de l’accompagner.

René Gillet n’est pas un spécialiste de la marche et c’est sans préparation particulière, sinon quelques balades avant le départ, que nos deux hommes se sont engagés sur les routes menant en Italie. Il a fallu tout d’abord préparer l’itinéraire, grâce aux divers sites que l’on trouve sur internet, en évitant au maximum les grands axes de circulation. Afin d’arriver pour le 7 mai, date du début des festivités en l’honneur de Saint Nicolas à Bari, il fallait prévoir de marcher en moyenne 30km par jour. Ils n’ont prévu aucune réservation dans des hôtels ou gîtes et ont compté essentiellement sur l’hospitalité des paroisses, de collectivités et de particuliers. « En général, nous marchions jusque 17h et puis nous cherchions un logement. Nous avons été accueillis dans des abbayes, des couvents et des paroisses qui nous ont parfois payé l’hôtel. Cette démarche nous a permis de rencontrer beaucoup de personnes sympathiques qui nous ont ouvert leur porte. De plus, souvent, les gens nous faisaient visiter la région et découvrir certains endroits ou édifices intéressants.

Le voyage s’est déroulé sans trop de problème. Après avoir souffert d’ampoules aux pieds la première semaine, nous avons trouvé notre rythme. Nous prenions le temps de regarder les paysages. Seul le sac à dos, lourd d’une vingtaine de kilos, nous a causé quelques soucis physiques. Nous avons bénéficié d’un temps généralement clément avec trois jours de pluie seulement durant tout le voyage. Nous avons effectué le trajet en passant par la ville française de Saint Nicolas-de-Port connue pour son imposante basilique. La fête de Saint Nicolas est très populaire en Lorraine, on y organise des cortèges en l’honneur de Saint Nicolas alors que le reste de la France fête le Père Noël. Dans l’église de Saint-Nicolas-de-Port, on peut voir une châsse en forme d’avant-bras contenant une phalange du saint.

Après Berne, il nous a été conseillé d’éviter la traversée des montagnes suite à l’hiver très rigoureux et l’épaisseur de neige. Nous avons été obligés de prendre le train jusque Milan (plus ou moins 300kms) et de poursuivre après cette ville notre route vers Rimini et la Riviera à pied. Nous sommes arrivés à Bari pour les quatre jours de festivités. Il s’agit de manifestations folkloriques et religieuses qui attirent des milliers de participants. »
cortege
Le premier soir se déroule un cortège historique qui rappelle des épisodes de la vie du Saint. Il se termine par un feu d’artifice. Le lendemain, dès 4 heures du matin, des célébrations ont lieu dans la basilique. Des milliers de personnes y participent dans ou autour de l’église. Vers 7 heures, la statue est portée en procession en dehors de l’église et conduite en mer. Le soir, elle est installée sur la place devant l’église et cela pendant deux jours. Le 9 mai, on procède à une manifestation assez surprenante, la « Mana ». On recueille un liquide provenant des reliques qui sont installées dans la crypte. Ce liquide est alors présenté à la foule des pèlerins qui défilent dans l’église espérant obtenir guérisons et grâces diverses.
René Gillet est très content d’avoir pu atteindre Bari en deux mois de marche. Il s’agit d’une expérience exceptionnelle qui permet de rencontrer des personnes très intéressantes, nous dit-il. « J’étais heureux d’arriver et j’ai été impressionné par l’accueil qui nous a été réservé à Bari ».

Pol Jehin


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