Petite typologie du « déneigeur » de trottoir

DéneigerDurant tous ces jours où la neige a envahi nos trottoirs, vous avez pu sans doute remarquer plusieurs façons de faire face à ce travail obligatoire.

  • Il y a tout d’abord les lève-tôt qui, ayant constaté par la fenêtre que le trottoir était recouvert de neige, se mettent au travail dès l’aurore,
  • Les perfectionnistes qui ne laissent pas un centimètre de neige sur leur trottoir
  • Les solidaires qui n’hésitent pas à nettoyer le trottoir des voisins,
  • Les absents qui sont en vacances et qui n’ont pas le souci de déneiger,
  • Les frileux qui se dépêchent de donner un coup de brosse puis rentrent rapidement se réchauffer,
  • Ceux qui manquent d’entraînement et qui écopent d’un tour de rein dès les premières pelletées,
  • Les salés qui usent et abusent du sel pour rendre leur trottoir parfaitement clean,
  • Les bavards qui passent toute la journée sur leur trottoir et ainsi peuvent faire la causette avec les passants,
  • Les râleurs qui pestent sur cette foutue neige et sur l’inefficacité des services d’épandage,
  • Les spécialistes qui se sont dotés de plusieurs types de pelles à neige, de racloirs, de brosses, de sel
  • Les inquiets qui craignent à juste raison que le ciel (surtout la neige du toit) ne leur tombe sur la tête,
  • Les mauvais camarades qui profitent de l’absence d’un voisin pour lui fourguer toute « sa neige »,
  • Les optimistes qui espèrent un dégel rapide qui leur épargnerait des efforts inutiles,
  • Les artistes qui ne souhaitent pas souiller cette neige immaculée qui s’est déposée autour de leur maison,
  • Les combattants qui se sont retranchés dans de véritables tranchées d’un bon mètre de hauteur,
  • Les économes qui se contentent de dégager un petit passage,
  • Les anti chasse-neige qui rejettent sur la rue la neige que ce dernier a projeté sur le trottoir,Déneiger
  • Les anti sel qui, pour des raisons écologiques, se refusent à en répandre sur le trottoir afin de ne pas polluer nos ruisseaux
  • Les anciens systèmes qui jettent de la cendre de leur foyer comme on le faisait couramment à l’époque où le chauffage central était moins répandu,
  • Les statisticiens qui mesurent tous les jours la hauteur de la couche de neige avant d’entreprendre le déneigement,
  • Les pensionnés qui retrouvent un travail quotidien et une nouvelle utilité sociale,
  • Les automobilistes qui nettoient en plus l’emplacement permettant de garer sans problème leur voiture,
  • Les nostalgiques qui repensent à l’époque héroïque des hivers d’il y a quelques dizaines d’années qui étaient plus (aussi) rigoureux et surtout où ils étaient plus jeunes,
  • Enfin, les observateurs, qui comme moi, profitent de l’occasion pour observer l’agitation de tout ce petit monde.

N.B. Au moment au nous écrivons cet article (24 novembre à 12h), nous apprenons par la RTBF que les services sanitaires de la Province de Liège demandent aux personnes fragiles de ne déneiger les trottoirs qu’en cas de nécessité car ils ont constaté plusieurs cas d’infarctus causés directement par le froid et le travail pénible de déneigement.

Pol Jehin


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