Les sobriquets en région spadoise

L’utilisation des sobriquets que les gens s’adressaient, de ville en ville, de village en village, se perd de plus en plus.

Voici quelques-uns de ces surnoms collectifs qui sont encore connus dans la région.

Spa : Les Spadois sont qualifiés de « Bid’lîs », louageurs de bidets, petits chevaux d’Ardenne. On les dénomme également les « Torais », les taureaux; parce que jadis, ils avaient le renom d’être des forcenés et de mettre à mal les paysannes.

Creppe : Les Creppelins sont appelés les « Vais d’Creppe », les veaux ; parce qu’ils se distinguaient, paraît-il, par leur entêtement.

Sart : Les Sartois sont dénommés les « Spotés coûlârts » ; parce qu’ils aiment la coulée, le coin de l’âtre.

Desnié: Les Desniétois sont les « Tchenn’leurs », faiseurs de tchenas, sorte de paniers.

Nivezé : Les Nivezétois sont surnommés les « Campinaires » ; en effet, pour certains leur campagne ressemble à celle de la Campine. Pour d’autres, ce surnom viendrait du fait que jadis, les Nivezétois adoraient la valse. Valser = tourbillonner comme une toupie, et en wallon, toupie et campinaire, c’est bonnet blanc et blanc bonnet !

Solwaster: Les Solwasterois sont appelés les « Lopets ». Cela viendrait d’un déserteur des armées espagnoles nommé Lopez qui était venu s’installer à Solwaster, et qui y fit souche et fortune. Un jour, notre soldat eut la nostalgie et retourna dans son pays abandonnant sa nouvelle famille qui devint la risée des habitants. Le sobriquet est resté.

Coo : Les Cooytais (Coïetais) sont les « Breyàs », les braillards ; à cause du bruit que fait la cascade, ils élèvent habituellement la voix pour se faire entendre.

Jalhay : Les Jalhaytois sont surnommés les « Lehoûs » ; du temps où Jalhay faisait partie de la paroisse de Sart (avant 1573), les villageois allaient à la messe à Sart. Pour ce faire, ils devaient traverser des landes incultes et des grands bois. Ils faisaient donc le voyage en groupe et chaque dimanche, un jeune garçon parcourait les rues de Jalhay pour faire l’appel en poussant des hoûs-oû-oû. Ils sont aussi appelés les « boûs », les bœufs, par allusion à la démarche lente du paysan lorsqu’il conduit un attelage de bœufs.

Tiège : Les Tiègeois sont nommés les « Dgins d’veîe », les gens de ville ; à cause de leurs fréquents rapports avec les villes de Spa et Verviers.

Verviers : Les Verviétois sont des « Matchès » ou des « Pires à makète » ou encore des « Magneûs d’pélotes ». Le premier désignait des ouvriers teinturiers, le second signifiait bornes à tête arrondie au coin des portes et le troisième rappelle que durant l’hiver 1788-1789, la famine obligea les Verviétois à aller dans les villes voisines ramasser les épluchures de pommes de terre pour se nourrir.

    Sources :

  • Spa, histoire et bibliographie, Tome III, Albin Body, Bruxelles, 1981
  • Histoire du ban et de la commune de Sart, François Michoël, Etude non publiée, s.d.


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