On nous a fait remarquer et nous avons pu le vérifier que l’ancien hôtel du Golf au carrefour de Balmoral se dégrade. En effet, on peut constater que des éléments importants de la toiture ont été enlevés. S’agit-il d’un acte de vandalisme, de dégradations dues aux vents violents de ces derniers jours ou d’un acte délibéré pour accélérer les dommages au bâtiment afin de pouvoir justifier sa destruction ? Quoi qu’il en soit, l’ancien hôtel est inoccupé depuis plus de dix ans et l’image qu’il donne à l’entrée de Spa n’est pas conforme aux aspirations que la ville a pour son avenir !
Un projet de restauration et d’agrandissement avait été déposé il y a quelques années mais il ne semble plus d’actualité. Nous nous demandons quelles mesures sont envisagées par le pouvoir communal pour obliger le propriétaire à entretenir le bâtiment et si la commune de Spa perçoit la taxe prévue sur les immeubles abandonnés?
Le Golf hôtel doit son existence au plan de développement du nord de Spa mis en place par la société « Spa-Extension » dès juin 1909. Josse Gihoul et Joseph Hans signent une convention avec l’Etat belge qui leur accorde sous forme d’un bail emphytéotique deux ensembles de terrains situés à Balmoral. L’objectif de ce plan de redéveloppement était de compenser la diminution de la fréquentation touristique à Spa suite à la fermeture des Jeux en 1902.
Le projet qui a été réalisé prévoyait la construction de villas, d’hôtels (l’hôtel Balmoral et l’hôtel du Golf) et d’un hippodrome. Une ligne de tram reliait la gare de Spa à Balmoral.



Nous n’avons pas retrouvé la date exacte de construction de l’hôtel, mais en novembre 1914, l’hôtel, dont le propriétaire etait M. Remacle-Minet, est consigné pour les besoins du Kaiser.
Dans son ouvrage « Douce Nuit », Marc Joseph (1) nous apprend que l’hôtel ouvre en 1919 pour les fêtes de la Pentecôte. En 1921, la publicité mentionne que l’hôtel possède la lumière électrique, le chauffage central, des salles de bains et dispose du téléphone (n°120). Jusqu’à la seconde guerre, l’hôtel dispose du confort de cette époque et propose de 70 à 120 lits. En 1960, l’hôtel propose 60 chambres et 26 salles de Bains.
Dans les années 1970, il sera vendu au Crédit Communal de Belgique, qui deviendra Dexia Banque. L’hôtel était réservé pour des séjours de son personnel. Au début des années 2000, Dexia revend l’immeuble et depuis cette date il est inoccupé.
Pol Jehin.
(1) Marc Joseph : Douces Nuits : Les enseignes hôtelières à Spa éditions du Musée de la Ville d’Eaux 2005.
La situation en 2014 (2 photos valent mieux qu’un long discours … ) :


En 2017, le 25 mars au soir, l’hôtel a été la proie des flammes : reportage du journal « l’avenir »