L’abbé Georges Lespire

1954 : L’abbé Georges Lespire lors d’une cérémonie de baptême

1954 : L’abbé Georges Lespire lors d’une cérémonie de baptême

C’est suite au décès inopiné de l’abbé Ivan Darimont, à Tiège le 3 février 1942, que l’abbé Georges Lespire, originaire du plateau de Herve, devient le 5e curé de la paroisse de Nivezé. L’abbé Lespire (1906-1986) est ordonné prêtre en 1930 ; il officiera dans l’église nivezétoise jusqu’au début de l’année 1981. Avec presque 40 années de présence à la tête de la paroisse, il aura marqué la vie de nombreux «Campinaires». Il fondera notamment une Ligue du Sacré-Cœur (dont la statue qui ornait initialement le côté droit du transept est de nos jours placée dans le baptistère) et la Bibliothèque libre de Nivezé.

Avant d’emménager avec sa sœur Marie au presbytère situé en face l’église, l’abbé Lespire a d’abord séjourné seul dans la conciergerie du château du Haut-Neubois située au n°26 de l’avenue Peltzer de Clermont, puis dans la sacristie de l’église.

1981 : Messe célébrée dans l’église paroissiale de Nivezé à l’occasion du départ à la retraite de l’abbé Georges Lespire (photo collection D. Jérôme)

1981 : Messe célébrée dans l’église paroissiale de Nivezé à l’occasion du départ à la retraite de l’abbé Georges Lespire (photo collection D. Jérôme)


La construction du presbytère, décidée en 1938 par les autorités communales spadoises et sartoises, commence au printemps de l’année suivante, puis est arrêtée pendant la Seconde Guerre et achevée en 1946.

Dès son arrivée à Nivezé, le curé Lespire s’attelle à embellir l’église inaugurée en 1935 ; c’est grâce à lui que l’édifice est doté de vitraux fin de l’année 1942 : trois pour le chœur représentant la Pâque des Juifs, la crucifixion et les disciples d’Emmaüs, et une grande rosace dominant la nef dédiée au mystère de la Sainte Trinité. Le 17 janvier 1945, un V1 lancé par l’armée allemande depuis les contreforts de l’Eifel s’écrase dans les environs immédiats de l’église. L’explosion fait voler en éclats les vitraux du chœur ; ils ne seront jamais remplacés, car malgré les démarches entreprises, aucun dommage de guerre n’est accordé au curé de Nivezé et à ses fabriciens.

Le 1er décembre 1942, l’abbé Georges Lespire fonde une bibliothèque afin d’inciter ses paroissiens à la lecture ; le 17 juillet 1944, la bibliothèque est reconnue par l’Etat. Lors de son inauguration, elle comptait 400 volumes ; en 1950, on en recensait 1600. La taxe de prêt à domicile et le montant de l’amende pour retard étaient de 1 franc par livre et par quinzaine. L’abbé Lespire tenait la comptabilité des livres prêtés via des fiches individuelles.

1981 : Fête organisée dans la salle de Nivezé pour le départ à la retraite de l’abbé Lespire. Chantal Pottier remet le cadeau de la Communauté au 5e curé de la paroisse. (photo collection D. Jérôme)

1981 : Fête organisée dans la salle de Nivezé pour le départ à la retraite de l’abbé Lespire. Chantal Pottier remet le cadeau de la Communauté au 5e curé de la paroisse.
(photo collection D. Jérôme)


Jusqu’en 1946, la bibliothèque se trouvait dans la sacristie, puis elle fut déplacée au presbytère une fois ce dernier achevé. Elle était accessible le dimanche de 11 à 13 heures et le jeudi de 13 à 20 heures. Fin des années 40, plus de 2300 livres étaient prêtés annuellement ; les lecteurs étaient assez nombreux, les livres neufs et les nouveautés fréquentes. Cette bibliothèque fonctionnera jusqu’en 1980.

L’abbé Lespire donnait également cours de religion et cours de mathématique à l’Ecole Moyenne de l’Etat pour jeunes filles à Spa.

Voici deux anecdotes qui reflètent bien la personnalité et le caractère de l’abbé Georges Lespire :

  • L’abbé Lespire ne possédait pas de véhicule. Lorsqu’il se rendait à Spa pour professer, il faisait les trajets à pied. Quand un de ses fidèles avait la même destination et lui proposait de monter dans son automobile, il refusait prétextant qu’il aimait marcher. Aussi, quel ne fut pas l’étonnement des fabriciens nivezétois quand ils apprirent que leur curé ne refusait pas toutes les invitations. En effet, il acceptait toujours de monter dans les véhicules de Messieurs René Gernay, Louis Jérôme et Albert Gernay qui pourtant ne fréquentaient pas son église !
  • En 1949, afin d’obtenir des renseignements sur la Bibliothèque libre de Nivezé, dans le cadre d’une étude historique sur l’évolution de la lecture publique à Spa, Monsieur Georges Spailier sollicite par courrier un entretien auprès du curé des « Campinaires ». L’abbé Lespire n’a pas accepté de le recevoir, mais il lui a communiqué quelques renseignements par correspondance. Voici un extrait de cette lettre : « Ci-dessus (il cite les chiffres de la progression des livres distribués au cours des dernières années) tous les renseignements que la discrétion permet de vous donner. Pour le reste, adressez-vous à l’Inspecteur s’il y a lieu ».


Jean Lecampinaire

Sources :
La Communauté chrétienne de Nivezé fête ses 100 ans (S.n. – Nivezé – 2009)
Etude historique sur l’évolution de la lecture publique à Spa (Services éducatifs Province de Liège – 1950 – G. Spailier)
Mesdames Denise Jérôme Yvette Jérôme et Josette Counet
Messieurs Arthur Maas et Paul Gernay


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