L’association pour la sauvegarde et la promotion des écrevisses indigènes (asbl), animée depuis de nombreuses années par D. Herman vient de créer un « espace pédagogique écrevisses» rue de l’Eglise 10 à Creppe. L’objectif de cette initiative est de sensibiliser la population et notamment les plus jeunes à la sauvegarde d’un élément menacé de notre patrimoine naturel, l’écrevisse à pieds rouges. En effet il y a une centaine d’années on trouvait des écrevisses à pieds rouges dans pratiquement tous les ruisseaux.
La régression des populations d’écrevisses indigènes (Astacus astacus) en Wallonie a débuté il y a plusieurs décennies. La cause principale de disparition des écrevisses à pieds rouges est la propagation d’un champignon (Aphanomyces astaci), agent responsable de la « peste des écrevisses ». Il est couramment admis que ce champignon a été initialement importé des Etats-Unis en 1860, par des bateaux revenant au port de Venise. Il s’est ensuite progressivement répandu à travers toute l’Europe, éliminant de manière foudroyante les populations d’écrevisses indigènes: dans un site contaminé, la mortalité est totale en quelques semaines.
La propagation de cette maladie a ensuite été considérablement accrue par l’extension très rapide des espèces non-indigènes (américaines), introduites par l’homme en Europe. Ces écrevisses (Orconectes limosus, Pacifastacus leniusculus et Procambarus clarkii), très invasives, doivent être considérées toutes comme potentiellement porteuses saines de la peste (principe de précaution). Ces espèces sont aussi davantage prolifiques et agressives que nos espèces européennes. Une fois installées dans un milieu (cours d’eau ou étangs), il est presque impossible de les éradiquer totalement. (Infos : dossier ASPEI)
De 1990 à 1996, sous l’impulsion de Didier Herman un recensement a été effectué à travers toute la Région wallonne : 8513 pièces d’eau ont été répertoriées sur cartes, 4321 propriétaires ont été contactés, et 602 contrôles de terrain effectués. Les résultats, jugés très alarmants, faisaient état de la grande faiblesse des populations d’écrevisses à pieds rouges : en 1996, seulement 9 ruisseaux et 137 pièces d’eau abritaient encore des écrevisses Astacus astacus!
Conscients par ce constat d’urgence à agir pour la sauvegarde de cette espèce, les bénévoles ont donc, depuis 2000, lancé un projet de sauvegarde et de redéploiement de populations dans l’ensemble de la Région wallonne.
Les observations de terrain récentes (réalisées de 2010 à 2013) font état de la poursuite du déclin des populations : il n’existe plus aucune population significative en cours d’eau !
C’est pourquoi, l’objectif actuel de l’ASPEI est de tenter de redévelopper le plus vite possible des populations en milieux naturels en Région wallonne, principalement en étangs privés, avec la collaboration des propriétaires. Grâce à son action, l’association a pu maintenir 70 populations mais uniquement dans des étangs ou des carrières. L’objectif est d’arriver à 100 populations.
Complémentairement à ce travail de terrain, des activités de sensibilisation ont été menées très largement, auprès des propriétaires, des sociétés de pêcheurs, des associations environnementales, du milieu scolaire et du grand public.
Pour mener à bien ce travail, l’ASPEI vient d’ouvrir un « espace pédagogique écrevisse ». L’association propose des animations pour les groupes, les classes, les personnes intéressées par la protection de notre patrimoine naturel. On parle beaucoup de perte de la biodiversité, voici un combat qu’il faut soutenir. Il n’est pas trop tard, mais il est grand temps.
Un guide scientifique vous fera découvrir les caractéristiques des écrevisses, leur mode de vie particulier (mues, hibernation,), vous aidera à reconnaître les espèces. L’animation se fait sur place. L’animateur de l’asbl peut se déplacer dans les écoles.
Renseignements :
Aspei : rue de l’Eglise 10 à 4900 Spa (Creppe)
Visite uniquement sur rendez-vous tel : 0497/531341 – astacus.aspei@skynet.be
Tarif : 3€ par personne – enfant de moins de 12 ans : 2€
Minimum 5 personnes – maximum 20 personnes.