Les cloches partent à Rome et déposent des œufs à Pâques

Origine d’une légende

Les cloches ne sont plus utilisées à partir du mercredi avant Pâques

Arnold Van Gennep, ethnologue français, nous apprend que dès le VIIIe siècle, l’on cesse de sonner les cloches (ainsi que les clochettes d’autel) dans les églises, afin de commémorer dans le recueillement la mort de Jésus Christ. C’est à la fin du IXe siècle que le remplacement des cloches de métal par des instruments de bois (crécelle, martelet, etc) du Mercredi Saint à la messe tardive du Samedi Saint est codifié dans certains monastères. L’uniformité de la coutume ne commença de s’établir que vers la fin du XIIe siècle.

Aux offices, dès le Jeudi Saint, la crécelle ou le claquoir remplace la sonnette d’autel. Pour annoncer les différents moments de la journée, l’angélus, les offices religieux, les crécelleurs (le plus souvent les enfants de chœur) passent dans toutes les rues du village en faisant tourner leurs crécelles et crient : « C’est l’angélus … »; chaque appel est ponctué d’un tour de crécelle. Quand les cloches reprenaient du service lors de la nuit pascale, les crécelleurs cessaient le leur ! Ils faisaient ensuite le tour du village, allant de porte en porte pour quêter œufs frais ou en sucre, ou des pièces de monnaie. On trouve plusieurs type de crécelles, le martelet : planchette munie d’un manche sur laquelle vient frapper alternativement d’un côté et de l’autre un petit maillet ; la crécelle : roue dentée montée sur un manche et sur laquelle vient frapper une lamelle en bois flexible ; c’est un moulinet de caractère rotatif ; le livre : formé de deux planchettes reliées au sommet et qu’on fait frapper l’une contre l’autre ; c’est le principe des castagnettes. A noter que certaines crécelles fixes peuvent mesurer plusieurs mètres de long !

Les œufs ne pouvaient être consommés avant Pâques

Autrefois, les œufs ne pouvaient être consommés pendant le carême. Ils étaient engrangés pendant cette période et souvent conservés dans l’eau de chaux. On les ressortait pour les festivités de Pâques où ils étaient mangés en fricassées mais aussi en œufs durs. De plus, l’œuf était particulièrement bien adapté à la mythologie de Pâques puisqu’il a toujours été reconnu comme symbole de fécondité et de prospérité.

La gravure de Grandville (1803-1847) intitulée Le Voyage des cloches à Rome.

La gravure de Grandville (1803-1847) intitulée Le Voyage des cloches à Rome.

Les cloches partent pour Rome et rapportent des oeufs

C’est la conjugaison de ces deux faits qui a donné naissance à la légende. Pour expliquer l’absence de sonnerie pendant cette période, on a dit longtemps aux enfants que les cloches partaient à Rome pour aller chercher leurs œufs bien sûr. Pour le voyage, les cloches se munissent d’une paire d’ailes, de rubans ou (parfois) sont transportées sur un char. On disait qu’elles revenaient chargées de friandises et, en battant à toute volée, qu’elles les déversaient dans les jardins et les prés, sur les balcons des appartements.Mais leur vol est si rapide qu’aucun adulte ne les aperçoit. Cependant quelques enfants plus attentifs et observateurs les découvrent à leur plus grande joie. Un nuage blanc qui file à l’horizon, un oiseau qui traverse l’espace comme un éclair, il n’en faut pas d’avantage pour que l’imagination de l’enfant ne s’emballe. Une mystérieuse chasse aux trésors s’organise au petit matin de Pâques et fait la joie des petits et des grands.

L’illustration ancienne la plus connue évoquant le voyage des cloches est probablement la gravure de Grandville (1803-1847) intitulée Le Voyage des cloches à Rome. Cet illustrateur, de se rendit célèbre avec ses caricatures d’hommes politiques à têtes d’animaux.

Pour teindre vos œufs de Pâques de manière écologique

Si v’s-årîz l’îdèye dè tinter dès cocognes, vochal quéquès tinteûres qui n’vis polèt fé nou må : cûhez vos-oûs avou dès pèlotes d’ognon (pelures d’oignon), i sèront breun’, avou dès rècènes d’oûrtèyes (ortie), i d’vinront vérts. Vos ‘lz’årez rodjes avou dès rodjès pétråtes (betteraves), rôses avou dès rådis’ èt djènes avou dè moron (mouron).


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