L’épiphanie

L’Epiphanie, la fête des Rois, rappelant la visite des mages d’Orient à la crèche de Bethléem a un folklore très riche. Autrefois, la veille de l’Epiphanie, on allumait des feux de joie en Champagne et en Normandie, feux qui étaient censés protéger des épidémies et des maléfices.

Châsse des rois mages, cathédrale de Cologne

Châsse des rois mages, cathédrale de Cologne

C’était à Cologne que l’on pouvait vénérer les reliques des Rois mages. D’après la tradition, elles avaient été apportées à Constantinople par la mère de l’empereur Constantin, sainte Hélène. Après avoir reposé à Sainte-Sophie, elles avaient été transférées à Milan au XIIe s. Après la prise de cette ville par l’empereur Frédéric Barberousse en 1164, les reliques furent données à la cathédrale de Cologne, où on leur fit faire une belle châsse.

De Cologne, les pèlerins rapportaient des billets qui avaient touché la châsse.

Autrefois également à l’Epiphanie, des enfants ou des mendiants circulaient de maison en maison, en chantant des chansons traditionnelles comportant des vœux de bonheur et de prospérité.

Dans son folklore de Spa, Albin Body écrit qu’autrefois, dans les hameaux autour de Spa, trois individus se travestissaient pour représenter les rois mages. L’un deux, qui s’était teint la visage en noir s’appelait lu rwê mahuré. Un autre portait sur le dos une hotte destinée à recueillir les cadeaux de victuailles qu’on leur faisait. Tous trois chantaient une complainte rappelant le voyage des trois rois au berceau du Sauveur. Ils allaient de ferme en ferme et personne n’eût refusé de leur donner des galettes de farine d’avoine ou de sarrasin, du beurres, des poires tapées ou des œufs. Une fois la tournée finie, nos individus se réunissaient dans une maison amie pour y godailler avec les produits de leur quête.

Parmi les chansons traditionnelles en rapport avec l’Epiphanie, une des plus poétiques est, à notre avis, la chanson recueillie à Burnontige qui a été publiée en 1895 dans la revue Wallonia.

Il n’y est point question des rois mages, mais du cruel roi Hérode qui fit massacrer les nouveaux-nés d’Israël. Elle évoque le laboureur qui, grâce à un miracle, dupa Hérode et son armée, lancés à la poursuite de Marie et de l’enfant. Ce thème folklorique se retrouve dans le spectacle de marionnettes « La Naissance » auquel on peut assister chaque année à Liège au Musée de la Vie Wallonne.

Léon Marquet


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