La Fête des rois

Quelques informations sur la fête des Rois.

* Les Saturnales, fêtées à Rome le 17 décembre et la Fête des fous du Moyen Age (sorte de temps à l’envers où l’on désignait chez les esclaves et dans le peuple, un Roi qui avait tous les pouvoirs pour quelques jours) sont probablement à l’origine de la fête des Rois.
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* La fève du gâteau des Rois était auparavant constituée d’une vraie fève que l’on remplaça par une noisette ou un objet en porcelaine. Elle était un symbole de fécondité. On doit probablement ce changement au fait que la coutume voulait qu’en société ce soit celui qui tirait la fève qui paye à boire à toute l’assemblée. Afin de ne pas payer la tournée, certains avalaient la fève. Pour mettre fin à cette pratique, les boulangers ont préféré cacher des enfants Jésus en porcelaine dans la galette. Les sujets devinrent de plus en plus variés au point qu’actuellement l’on trouve tout un commerce lié à la collection de « fève des rois ». Ces collectionneurs sont appelés des fabophiles.
Galette Des Rois
* Roi et reine. A l’heure actuelle, la personne, qui a tiré la fève, choisit un partenaire comme roi ou comme reine. Il n’est pas toujours simple de faire accepter le choix du sort chez les enfants. Aussi, des parents « s’organisent » pour que l’enfant trouve la fève ou constituent toute une cour de princes afin de contenter tout le monde.

* La galette des Rois confectionnée avec de la pâte d’amande, que nous mangeons actuellement, a remplacé le gâteau de Verviers consommé il y a une vingtaine d’années. Avant 1960, le gâteau des Rois était offert par le boulanger à ses clients fidèles.

* Les Rois se fêtent en famille mais aussi sur le lieu de travail et très souvent dans nos associations. Nous ne manquons pas de le fêter à Réalités.

* C’est « aux Rois » que l’on célébrait les Hèyes, tradition qui consistait à aller mendier de porte en porte en chantant des airs de circonstance. Cette tradition est encore très vive à Remouchamps. D’après A. Body, au début du XXeme siècle, c’était surtout des habitants du plateau de Herve et de Verviers qui venaient heyi à Spa.

* Les Rois se nomment Melchior, Gaspar et Balthazar. Dans un manuscrit du 6eme siècle, les rois sont désignés sous les noms de Bithisarea, Melichior et Gathaspa.
Dans la Légende dorée datée entre 1261 et 1265, Jacques de Voragine les nomme dans trois langues différentes Appellius, Amérius, Damascus en latin ; Galgalat, Malgalat, Sarathin en hébreu ; Caspar, Balthasar, Melchior en grec.

* Dans la région de Saint Vith et à Montjoie, les enfants effectuent aussi une quête de friandises le jour des Rois. Si leur demande est satisfaite, ils inscrivent «*C+M+B+» ainsi que le millésime (20*C+M+B+12* pour 2012) au-dessus de la porte. Ces initiales peuvent être interprétées comme celles des Rois Mages (Caspar, Melchior & Balthasar), mais peuvent également signifier « Christus Mansionem Benedicat », « que Christ bénisse cette maison ».

* Les mages présentent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or signifie la Royauté du Christ, l’encens fait hommage à sa Divinité, et la myrrhe rappelle que Jésus doit mourir, qu’il est homme. La myrrhe, une gomme aromatique était utilisée pour embaumer les morts.

* Les trois rois représentent les trois âges de l’humanité : le jeune, l’adulte et le vieux ainsi que les trois continents connus à l’époque : l’Europe, l’Afrique, l’Asie.

* Les Rois étaient probablement des prêtres venus de Perse (Iran et Irak actuel). Ce sont des savants qui pratiquaient la médecine, la divination et l’astrologie. Ils étaient donc de fins astronomes, ce qui explique, en partie, leur intérêt pour l’étoile de Bethléem.

* Leurs reliques ou « prétendues reliques » se trouvent à Cologne où elles faisaient l’objet d’un culte très populaire.

* Le mot Epiphanie signifie « apparition ». Il s’agit de la présentation de Jésus au monde. * Epiphanie est un prénom que l’on rencontre parfois chez des personnes originaires d’Afrique centrale.

* C’est Joseph Domergue, curé doyen d’Aramon de 1691 à 1728, mort à Avignon en 1729 qui a écrit les paroles de la chanson « La Marche des Rois ». Elle a été publiée pour la première fois en 1763 dans un recueil de noëls provençaux de Saboly. La musique empruntée à la messe de Turenne, est attribuée à Lulli.

* Le gâteau est de forme ronde car il symbolise le soleil qui renaît.

* Au début du XXe siècle, en Lorraine, la fève ne se trouvait pas dans le gâteau mais la désignation du Roi se faisait par tirage au sort.

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Avant d’être une tradition familiale, le gâteau des Rois était surtout une réjouissance de corporation.

Le gâteau était coupé en autant de parts qu’il y avait de convives. Celui qui était désigné par le sort avait l’obligation de payer le festin. C’est pour cette raison que certains avalaient la fève pour ne pas payer la tournée. Il semblerait que c’est pour éviter cette pratique que des noix, puis la fève en porcelaine ont remplacé la fève naturelle trop facile à avaler.

Ainsi, l’auteur d’un article du journal La Meuse du 6 janvier 1898 critique les poupons de porcelaine utilisés en guise de fèves : « A la Ville, la Fête des Rois ne sert plus guère de prétexte qu’à un dîner que le roi doit arroser. Pour cette raison, nombre d’invités avalent la fève, afin de n’avoir pas à délier les cordons de leur bourse. Pour couper court à cet abus, les pâtissiers n’ont rien imaginé de mieux que de remplacer la fève traditionnelle par un bébé de porcelaine contre lequel vous risquez de vous briser les dents. » (cité dans «Le temps de Noël», page 40 ed. Tradition Wallonne Liège 1992).

L’élection du roi trouverait selon plusieurs auteurs sa source dans la façon dont à la fin du Moyen Age on utilisait la galette pour tirer au sort la personne qui serait désignée pour jouer le rôle du Roi des Rois dans les Mystères, sorte de pièce de théâtre que l’on jouait dans les églises. La coutume se serait ensuite élargie aux familles.

La fête des Rois termine le cycle des 12 jours qui débute à Noël. Si pour certains, c’est le moment d’enlever les décorations de Noël, pour d’autres, la crèche (et parfois le sapin) seront conservés jusqu’à la Chandeleur.

Les rois, selon Saint Mathieu, étaient originaires d’Orient. La tradition fixa leur nombre à trois dès le 4eme siècle après Jésus-Christ. A partir du 5eme siècle, ils représentent les trois âges de la vie et les trois continents connus à l’époque (Europe, Afrique, Asie). Leurs noms sont donnés au 7eme siècle dans un manuscrit de Paris : Béthésarem, Melchior et Gathaspa qui évolueront pour donner en français actuel Baltasar, Melchior et Gaspard. Ils sont considérés comme des mages, c’est-à-dire des astrologues. On leur donne le titre de Roi au 9eme siècle.

Il n’est pas simple d’avoir une représentation exacte des caractéristiques de chaque roi ; Il nous semble que :

Melchior représente un européen, le plus âgé, à la barbe blanche qui offre l’or, symbole de la royauté du Christ.
Gaspard est un asiatique, le plus jeune, sans barbe qui offre l’encens pour signifier la divinité de l’enfant.
Balthasar, l’Africain, représente l’adulte, il porte la barbe et offre la myrrhe (résine pour embaumer les corps) pour signifier le caractère humain (mortel) de Jésus.

Le quatrième Roi

Fernand Hiernaux nous a fait part d’une tradition des Indiens d’Amérique (désignation postérieure) qui raconte qu’un « peau rouge » était le quatrième « notable » qui était parti « suivre l’étoile ». Il s’appelait Ichilok. Il avait emporté de nombreux cadeaux dont un cône de pin. En cours de route, il s’est perdu et pour payer ses repas et nuitées, il a distribué ses cadeaux. Il est arrivé le 24 décembre à Bethléem avec pour tout cadeau le cône de pin. Jésus transforma le cône en épi de maïs en or et dit à Ichilok de rentrer au pays et de planter l’épi pour nourrir les peuples de son pays.

Une version plus élaborée de ce conte montre qu’Ichilok a donné ses cadeaux à des animaux dont l’un avait perdu la vue, l’autre son plumage, et également à une autre femme pauvre sans le sou. Il est arrivé en retard et il ne lui restait plus que le cône de pin qui fut transformé en maïs, la plante nourricière des habitants d’Amérique du Sud.


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