Jean de Walque, un grand musicien

Suite au vibrant hommage rendu par notre cher ami Jacques Reynaerts à ce grand homme de talent que fut Jean de Walque (voir Réalités n’95, janvier 1991), j’aimerais, à mon tour, souligner quelque peu le rôle qu’il joua dans la vie musicale de Spa dès l’immédiat après-guerre.

Particulièrement doué pour la musique, Jean de Walque trouvait dans la pratique de cet art un moyen d’expression répondant à sa forte personnalité. Il aimait passer des soirées, seul, dans son salon, au clavier d’un de ses pianos pour interpréter une œuvre tout spécialement ardue, pour transposer une notation musicale ou tout simplement se laisser aller à quelque improvisation. Mais le comble de la joie était pour lui de pouvoir organiser des soirées musicales avec des parents ou des amis. Il avait un attrait tout spécial pour les concertos à quatre mains pour piano ou encore pour les œuvres d’instruments à cordes avec accompagnement de piano.

La musique religieuse occupait également chez lui une place de tout premier choix. Il possédait la maîtrise des grandes orgues et il aimait participer aux grandes cérémonies religieuses. Aussi, à maintes reprises, eut-il l’occasion d’exercer ses grands talents d’organiste en notre église décanale de Spa, accompagnant ainsi de nombreuses chorales de chez nous ou d’ailleurs.

Un tout grand événement fut sans conteste la création, le dimanche de l’octave de Pâques, en avril 1953, de la Messe à 4 voix d’hommes du regretté Victor Huet, retransmise en direct sur les ondes de la radio belge. Jean de Walque tenait les orgues; la chorale d’hommes était dirigée par Victor Huet et le soliste était Raymond Daenen. Le propre de la messe était assuré par la chorale de l’église des Servites de Spa sous la direction du R.P. Schifflers et la soliste était Mme Simone Bodeux. L’église était comble et ceux qui n’avaient pas trouvé place écoutaient l’office sur le trottoir. (conf. « Chorales et musique religieuse » A. Bouchoms 1974 dans « Quatre siècles de vie paroissiale à Spa »).

Toujours actif et en recherche, Jean de Walque eut l’heureuse initiative, avec la complicité de son cousin, Georges R de Lame, Délégué officiel de la ville de Spa auprès des forces américaines durant la dernière guerre, de fixer toute cette réalisation sur la bande magnétique d’un enregistreur de récupération de l’armée américaine, genre d’appareil encore inconnu dans le commerce à cette époque. Un micro relié à cet enregistreur avait été placé devant son poste de radio dans son appartement, sous la surveillance d’un membre de sa famille.

En 1974, lors de l’exposition « Quatre siècles de vie paroissiale à Spa » au Musée de la ville, nous avions eu l’occasion de présenter un petit montage sonore où figurait une partie de cet enregistrement. Il s’agissait de l’Introït Quasimodo et du Gloria de cette messe à 4 voix d’hommes de Victor Huet.

Merci à Jean de Walque pour tout ce qu’il a fait pour l’art de la musique dans notre cité.

André Bouchoms.


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