Groesbeek


A quelques pieds de la source de la Sauvenière jaillit un autre poûhon dont les propriétés sont quelque peu différentes des eaux de sa rivale plus célèbre.

Comme nous l’avons écrit dans le numéro précédent de Réalités, cette source prit son nom du baron de Groesbeek qui, en 1651, fit construire une niche pour l’abriter.

Voici ce qu’écrit J.PH. de Limbourg dans son Traité des eaux minérales de Spa [2e éd. Liège. F.J Desoer, 1756, p.55] :

« Elle a pris son nom du Baron de Groisbeek qui s’en était bien trouvé en 1651. Il fit bâtir une niche au dessus de laquelle on voit ses armes et son nom.Cette fontaine est communément appelée le Péquet parce qu’on la compare au genièvre qu’en langue du pays on nomme péquet et qu’on prétend que l’eau de cette source est diurétique, c’est-à-dire qu’elle pousse par les urines, comme fait l’eau-de-vie de genièvre. Aussi l’on en prend souvent un ou deux verres après la Sauvenière pour la faire mieux passer, et la plupart se louent de cette pratique. »


Un peu plus loin, il écrit que la Groisbeeck a le goût fort piquant, sulfureux et ferrugineux [p.108] et qu’elle est plus froide et plus légère sur l’estomac. Elle est spécialement utilisée contre la gravelle et ses suites.

En ce qui concerne l’édicule que fit bâtir la baron de Groesbeek, dont on peut voir l’aspect dans une gravure de la seconde moitié du XVIIe siècle, il comportait l’inscription suivante:

PAULUS JOES BARO A GROESBEEK
ARCH. IL CONDR. SEREme SUAE CELNIS
CANCELLARIUS VICIANTEMA VERA SERABAT
ANNO I651

(Paul Jean de Groesbeek Archidiacre du Condroz, Chancelier de son Eminence répandit d’une âme sereine des vérités dans le bourg Anno 1651)

En 1776, ce monument fut restauré à l’initiative du marquis Alix-Louis Maréchal de Croix. Pour les besoins de cette restauration, celui-ci utilisa notamment le talent de l’artiste peintre Mauritius-Heinrich Löder, d’origine allemande. Ce nouvel abri comporte, outre l’ancienne inscription, le texte latin suivant:

ALEX LUD. MARCHIO DE CROIX
AB UXORE CONSANGUINIS RESATAURAVIT
ANNO I776

Des plaques de cuivre bronzé gravées aux armes des Habsbourg ornaient la pierre en marbre sculpté, mais elles furent volées pendant la première guerre mondiale par des officiers allemands (voir l’Histoire de Spa de Pierre Lafagne, p.193; Ouvrage déposé par l’auteur M. Léon COLLIN à la Bibliothèque Albin Body).

Une notice de M. G. Barzin, publiée dans Les Cahiers Ardennais [34e année, juin 1964, n°6, p.53] apprend qu’en 1962, par suite de fortes gelées, le chapiteau du monument céda et fracassa les moulures de 1776. En 1963, l’office du Tourisme remplaça le chapiteau; le monument fut restauré en 1964 et de nouvelles moulures furent sculptées par M. Lejuste de Spa qui sculpta également les écussons en marbre blanc. Celui de gauche est l’écusson aux armes de Bavière [Ecartelé aux 1 et 4; fuselé en barre d’argent et d’azur (Bavière); aux 2 et 3; de sable au lion d’or couronné, armé et lampassé de gueules [Palatinat du Rhin].

Au sommet de la moulure centrée se trouve l’écusson de la principauté épiscopale de Liège qui s’énonce comme suit: Ecartelé: au 1, de gueules à la face d’argent [Duché de Bouillon], en 2 d’argent à trois lions de sinople, armés et lampassés de gueules de dix pièces [Comté de Looz]; en 4, d’or à trois huchets de gueules virolés et enquichés d’argent [Comté de Hornes]; et sur la tout, de gueules au perron haussé supporté par trois lions sur trois degrés, monté d’une pomme de pin, sommé d’une croix pattée, la tout d’or accosté d’un L et G capitales de même [Liège].

Léon Marquet.


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