Circulez, il n’y a (plus rien) à voir : billet d’humeur

Le lac de Warfaaz

Pourquoi ce titre? D’abord, parce que j’ai commis l’erreur de vouloir aller contempler le lac de Warfaaz depuis le belvédère situé à proximité du sommet de la route de Balmoral. Ce n’était pas une bonne idée. Non pas parce que notre pauvre lac manque cruellement d’eau actuellement ou parce qu’il doit se refaire une beauté pour accueillir les amoureux, mais parce que ce point de vue ne remplit plus sa fonction. A part les cimes des arbres qui obstruent le regard et l’une ou l’autre prairie, on n’y voit rien et certainement pas le lac. Faute d’avoir bénéficié d’un entretien régulier et adéquat, cet endroit est incapable, aujourd’hui, de nous offrir un panorama digne de ce nom. En conséquence, il ne présente plus aucun intérêt sinon celui de susciter l’étonnement des touristes qui s’y hasardent ou celui de randonneurs arpentant le GR 573 qui passe tout à côté.

La promenade Peltzer

Comble de malheur, un peu en aval de ces lieux funestes, la promenade Peltzer n’a guère joui de plus d’égards en devenant anonyme. La faute aux bûcherons qui ont aussi défoncé le chemin? Peu probable à en juger par l’état général de nos promenades qui laissent grandement à désirer. En effet, la promenade Peltzer n’est pas mieux signalée à son autre extrémité, sur la colline qui surplombe le boulevard des Anglais.

Les Montagnes russes

D’ailleurs là, au pied de la colline, il n’existe aucune signalisation. Vous partirez à gauche ou à droite selon votre inspiration du moment. Vous pouvez aussi la jouer à pile ou face, mais avec un GSM pour toute monnaie c’est un peu plus difficile et il risque fort d’exploser … au sol cette fois. A propos des GSM, je me suis toujours dit que leur usage intempestif allait nous empoisonner l’existence jusqu’en pleine montagne et qu’il conviendrait donc d’en limiter l’utilisation en ces lieux. Eh bien c’est chose faite. Dans certains refuges, leurs détenteurs sont priés de les laisser au vestiaire, un peu comme pour les cow-boys et leurs colts à l’entrée des saloons. Pour en revenir à notre sujet, l’utilité d’un océan de places de stationnement en face d’un départ de promenades qui s’est mué en jungle s’en trouve plutôt réduite. Le contraste est en tout cas saisissant. Pour ma part, je suis monté à droite. Le chemin est devenu un boyau et il frise l’envahissement par les ronces. Le tableau est d’autant plus triste que les ordures y sont nombreuses, en particulier les cannettes. Pour un départ de promenade, ce n’est guère engageant. Quand le législateur se décidera-t-il à les cautionner? Bientôt, un ancien panneau (flèche jaune) indique « Vers Montagnes russes ». Le suivant, de la même couleur mais de facture plus récente d’après ses caractères réalisés au pochoir,
mentionne « Pde Mathieu Brodure 1834-1904 peintre et sculteur spadois ». Les puristes tiqueront. Mais peut-être avons-nous affaire à un visionnaire de la nouvelle orthographe. A Sol’cresse, un panneau indique « Le Col D’Anette Et Lubin 337m ». Bon sang, si son rédacteur avait été un peu dur de la feuille, il aurait sans doute écrit « Aneth et Lupin »!

Les points de vue

Plus haut, un petit panneau hexagonal signale « Carrière Canul Al : 305m » Les lieux sont aujourd’hui dénués de vastes perspectives et un petit toilettage ne saurait leur nuire. De même, le front de taille de la carrière mériterait sans doute un peu plus d’attention pour mettre les massifs schisteux en valeur. Enfant, ils m’apparaissaient si imposants … Le point de vue situé au-dessus de la « Roche plate » est bien dégagé. Dommage que la vue soit altérée par un carton d’emballage à moitié écrasé et jeté dans les premiers buissons rencontrés par le regard. Le point de vue de la « Carrière Pirosson », tout près de notre fameuse « flèche », honore ses concepteurs. Par contre, celui situé juste en contrebas, au charme désuet mais certain, est particulièrement négligé. C’est navrant car l’endroit pourrait se révéler très agréable s’il était un tant soit peu entretenu. Le raccourci naturel qui conduit du premier au second est malheureusement impraticable, voire dangereux, pour certaines personnes. Quant au chemin qui leur fait suite, il est encombré de garde-corps vandalisés, à moins qu’il ne s’agisse des matériaux d’un projet non abouti ou avorté.

La honte

Parcourir à nouveau des lieux que l’on a fréquentés il y a longtemps, revient à les découvrir à la manière d’un étranger. Quand en plus on se souvient de l’allure qu’ils présentaient, la déception est d’autant plus grande. Et il s’agit bien d’une réalité et non des effets d’une mémoire sélective. Je ne pense pas être le seul autochtone à hésiter fortement avant de parcourir ces lieux en compagnie de non-spadois. Car que vont-ils en retenir? Que nous sommes sales et incapables d’entretenir nos bois et campagnes? Que la réalité n’est pas à la hauteur des espérances suscitées par nos annonces publicitaires? Que nous privilégions le paraître au détriment du concret? Que nous négligeons un patrimoine dont nous ne mesurons même plus la beauté tant elle nous crève les yeux? Que nous n’avons pas les moyens de nos ambitions? Que la « Perle des Ardennes » c’est du toc? Qu’à défaut de posséder d’anciennes zones industrielles les Spadois ont inventé les « friches boisées »?

La route des Fontaines

Il ne s’agit pas de cas isolés. Du côté de la route des Fontaines ce n’est guère mieux. En l’abordant par la source de la Sauvenière et en étant quelque peu attentif, on découvre, à gauche, un ancien panneau jaune, de taille respectable et libellé comme suit :

Route des Fontaines
Coupe Feu vert 500m
Pde des Fougères 700m
Ch des Sables 800m
Pde Cherville 850m
Sentier des Pins 1000m
Pde Dolez 1200m
Pde des Artistes 1200m
Pde des Néerlandais 1200m
Arboretum Tahanfagne 1500m
Feuillée J. Jamin 1400m
Ch. Du Thier de Statte et Tahnfagne 1800m
Ch d’Andrimont 2000m
Pes J. Henrard et du Chastel 2000m
C.F. de Forcinfat 2200m
Fontaine de la Géronstère 2800m

Partons à la découverte de ces merveilles et remarquons d’emblée que nettement moins de détritus jonchent le sol et les fossés de part et d’autre de la route des Fontaines. Normal, nous ne sommes plus à proximité immédiate de la ville mais apparemment encore trop près d’une route. Cela étant, je dois jouer de malchance car je ne trouve pas la première voie mentionnée, à savoir le « Coupe-feu vert ». Je remarque à gauche un coupe-feu, une fois de plus sans nom, et nettement plus loin en cheminant sur la route des Fontaines, à droite cette fois, entre la promenade Cherville et celle des Artistes, un autre coupe-feu bien vert celui-là, mais aussi pupille des SA (Sentiers Anonymes). Quant au chemin des Sables, il a été frappé d’ostracisme pour recevoir l’appellation infamante de « Vers ch. forestier Nélis ». Quelle faute a-t-il bien pu commettre pour mériter pareil traitement? Certains auraient-ils craint l’envahissement du site par les pelles hydrauliques d’un entrepreneur peu scrupuleux? Ma préférence va au chemin des Sables à l’évocation plus poétique, le chemin Nélis n’étant jamais qu’un long ruban bitumeux. Comme quoi le marketing peut parfois se nicher, c’est le mot, dans les endroits les plus inattendus.

Le sentier des Pins ne se signale pas non plus à mon attention. Malgré l’une ou l’autre réminiscence, je ne le situe pas exactement. Encore un SA. Voilà déjà de quoi décontenancer plus d’un promeneur. J’éprouve les plus grandes craintes à l’approche du ruisseau de la Picherotte. Et je n’ai pas tort. Le bûcheron masqué a encore frappé. Cette fois, il a purement et simplement éliminé deux de nos fleurons, la promenade des Artistes et celle des Néerlandais. Et pour achever de décourager les visiteurs de nos sous-bois, il a abandonné sur place les reliefs de ses méfaits et un vieux pneu jeté on ne peut plus judicieusement au milieu du ruisseau à la verticale du pont, histoire de laisser penser que l’endroit est nauséabond. Les ponts de la promenade des Artistes ont été remplacés et rebaptisés. Ce qu’il restait de leurs prédécesseurs a été évacué, ouf voilà qui est bien! On peut toutefois s’interroger sur la forme et le sens de pose des lattes qui ne ménagent pas les pieds. Le temps jugera. Mais cela nous fait deux SA de plus.

Je quitte ce vallon et rencontre bientôt le chemin de Tahanfagne. Côté arboretum il s’est mué en « route de Tahanfagne ». Il est vrai qu’il a été asphalté. Mais de l’autre côté de la route des Fontaines, vers Belleheid, rien. Ne s’agirait-il pas du chemin du Thier de Statte? Désolé, voilà encore un SA. Enfin, l’ancien chemin de Stavelot a troqué son nom contre « Vieux ch. d’Andrimont et de Stavelot. Vers Bérinsenne, Vequée et Andrimont ». Après tout, pourquoi pas. Mais en face, toujours vers la route de la Géronstère et Belle Heid, la promenade J. Henrard a été rayée de la carte. Et encore un SA. Triste bilan : sur les dix-sept sentiers, promenades et lieux annoncés sur le panneau susdit, sept sont passés par la trappe aux oubliettes. Et je ne compte pas les endroits non annoncés ou non baptisés et les indications parfois quasi invisibles. Pauvres touristes!

La route des Américains

Tout ceci n’est pas très encourageant, mais il y a pire. Le désespoir du randonneur intervient grosso modo entre la route des Américains, la Vequée et la route de Bérinsenne. En empruntant la route des Américains au départ de Creppe, le promeneur apercevra sur sa droite un seul panneau indicateur en tout et pour tout jusqu’au carrefour avec la route de Bérinsenne. Ce panneau, en l’occurrence une flèche en bois, est apposé sur un arbre à l’endroit où la route quitte les prairies pour pénétrer dans les bois. Il mentionne « Pde André Guillaume dite aussi des Américains ». Ici, l’absurde côtoie le paradoxe, voire le ridicule. Quelle peut bien être l’utilité d’un tel panneau? D’abord, il succède à un panneau communal qui renseigne exactement la même chose à l’exception de la dénomination secondaire. Ensuite, il indique un axe relativement important mais dans un habit inadéquat pour la fonction. Enfin, il contraste avec l’absence de toute signalisation du chemin de la Gleize tout proche. Notre promeneur qui n’a que faire de la multiplicité des intervenants, de leur manque de coordination et de leurs éventuelles rivalités se dira aussitôt que nous avons l’art d’oublier l’essentiel au profit de l’accessoire. 25

Comme déjà signalé, aucun panneau indiquant un lieu ou une promenade ne succède à cette incongruité jusqu’au monument dédié à l’offensive des Ardennes sur la route de Bérinsenne. Un vrai désert. Dans ce périmètre, il fait nettement plus propre que dans les autres endroits visités. Les barrières en bois alternent avec leurs homologues rouges et blanches, les signaux interdisant la circulation des véhicules, les panneaux signalant « Forêt domaniale de Spa. Domaine privé », les interdictions et conseils divers à l’intention des promeneurs et enfin les mises en garde des chasseurs. Ces dernières ne sont certainement pas superflues dans la mesure où une balle perdue pour l’un est parfois et malheureusement une balle trouvée pour un autre.

En l’absence de toute indication, il faut bien pénétrer dans le massif au juger. Et là un léger malaise m’envahit assez rapidement. Les petits chemins de traverse sont envahis par les broussailles et ceux qu’il me plairait d’emprunter me sont interdits au motif qu’il s’agit de « zones de quiétudes », ce qui n’est bien évidemment pas renseigné sur les cartes de l’IGN. Comme les indications positives sont toujours aussi rares, j’ai la nette impression de ne pas être le bienvenu, de n’être qu’un intrus et que tout est mis en œuvre pour canaliser la circulation piétonne en forêt sur les grandes voiries rectilignes et insipides, asphaltées ou non, qu’il m’a été donné de croiser au détour de mes recherches de parcours plus bucoliques. Comme mes rencontres avec le gibier surviennent systématiquement en dehors des zones qui lui sont réservées, j’en déduis peut-être un peu vite, qu’il ne les connaît pas, qu’il les ignore ou que nos horaires sont incompatibles. Et pour ce qui est de la quiétude, soit dit en passant, je déconseille vivement le parcours entre les antennes de Malchamps et le coupe-feu du Tir. C’est un enfer sonore. Cela obligera le randonneur à se farcir les caillebotis de la Fagne de Malchamps jusqu’au monument de la R.A.F. vu qu’il n’existe plus d’alternative de nos jours, mais entre deux maux …

La (grande) Vequée

La Vequée n’est plus du tout ce qu’elle était entre Bérinsenne et Bronromme. Elle est à l’image de l’ancienne plaque jaune et noire qui l’identifie à Bérinsenne : délaissée et dans un triste état. Je n’ai pas aperçu la plaque « Col de Bérinsenne ». Si sa disparition est avérée, ce n’est pas une grande perte. Cette mention prêtait d’autant plus à sourire qu’en général un col, c’est plutôt un passage entre deux massifs montagneux où l’on bénéficie le plus souvent d’un panorama de tout premier ordre. En l’espèce, ce n’est pas vraiment le cas. Pour découvrir quelque chose de ce genre, il vaut mieux filer vers Cour. A proximité de la route de Bérinsenne, la Vequée est devenue très étroite, voire impraticable non pas à cause d’ornières remplies d’eau comme c’était souvent le cas il y a bon nombre d’années, mais parce qu’elle est littéralement obstruée par des taillis et des arbres peut-être judicieusement abattus et couchés pour empêcher tout passage. Circuler à proximité de la ligne à haute tension n’était sans doute pas le plus beau des parcours, mais cela reste infiniment mieux qu’être obligé de suivre une piste de substitution dans des sapinières sans intérêt.

Si je me fie aux étiquettes et repères apposés sur des arbres proches, les rares endroits où des taillis ont été coupés sont ceux fréquentés par des chasseurs. Ce manque d’entretien des sentiers et leur envahissement subséquent par la végétation se manifeste partout. Ainsi, un grand panneau d’avertissement destiné aux promeneurs et dressé à proximité du « Domaine de Bérinzenne » indique : « La ville de Spa vous souhaite de passer un agréable moment de détente en ses forêts. Avant votre départ en promenade ayez soin cependant de ne laisser aucun objet de valeur dans vos véhicules en stationnement ». Suivent des textes similaires en allemand, néerlandais et anglais. Fort bien. Le problème ici, c’est moins la forme du conseil que les branches qui le masquent à la vue du public visé, ruinant par là son utilité, du moins en partie.

La petite Vequée.

Un peu plus haut que le Domaine, à gauche, la « Petite Vequée » n’est plus non plus au faîte de sa beauté, toujours pour les mêmes raisons. Manifestement, l’envahissement des espaces libres par la végétation constitue un réel problème, si ce n’est un défi. En définitive, le seul endroit qui offre un panorama superbe, c’est encore la piste de ski du Thier des Rèhons.

Vers un dégagement des espaces?

Que n’avons-nous un vrai chemin des crêtes parsemé de telles échappées ou, mieux, des « Hautes-Chaumes » comme dans les Vosges! Une petite genévrière par-ci, l’extension ou l’accélération du projet « LIFE » par-là, ou peut-être une petite source de temps en temps pourraient sans doute quelque peu arranger les choses et permettre de liquider pas mal d’épicéas, ces intrus. La rentabilité immédiate n’était certainement pas au rendez-vous avant leur plantation, mais les paysages étaient infiniment plus séduisants. En montagne, les lieux ainsi dégagés sont souvent livrés aux moutons et surtout aux chèvres qui sont d’une redoutable efficacité. Chez nous, l’idée fait aussi son chemin, si j’ose dire. Sauf erreur de ma part, des clôtures de pâturage ont été installées dans la « Fange de Pansîre » et à Cour. Voilà qui est encourageant. En montagne, lorsque les agriculteurs – ces jardiniers du paysage – disparaissent, la forêt reprend très rapidement ses droits et les paysages se referment inexorablement. L’uniformité et la banalité s’installent et entraînent le désintérêt des touristes. Chez nous, j’ignore qui n’est plus à l’œuvre dans nos bois et forêts, mais cela se remarque et c’est désolant.

La croix PottierLa Croix Pottier
La croix Pottier
Ainsi, j’avais conservé de la Croix Maurice Pottier l’image d’un monument érigé à la croisée de chemins, dans un espace herbeux plutôt baigné de lumière et bordé de quelques sorbiers et/ou genêts. En soi l’œuvre n’est pas spécialement belle, mais elle jalonnait bien la (grande) Vequée et invitait naturellement à la pause. Aujourd’hui, cette croix est en partie dissimulée par les taillis, sa « petite sœur » a quasi disparu et l’ancien chemin d’Andrimont se devine à peine. L’endroit ressemble plus à une sépulture ou concession en déshérence qu’à un lieu où il fait bon s’attarder. Dans ces conditions, le promeneur passe son chemin, fuit ce lieu triste et peu accueillant et dévale la pente droit devant lui. Si ses pas le mènent vers Chevrouheid et l’ancien chemin de Stavelot il sera perturbé par la découverte, au détour du chemin, de plusieurs bouquets d’arbres tous tagués rageusement du même anathème : « privé ». Personne ne semble avoir été pendu haut et court dans cette zone d’inquiétude. Pourtant, étranger attention, Clint Badwood rôde peut-être!

Les G.R.

Ces situations sont d’autant plus regrettables que le GR 5 passe précisément à cet endroit où il épouse le tracé de l’ancien chemin d’Andrimont. C’est la seconde fois que je parle des GR et je dois bien un mot d’explication aux non-initiés. GR signifie chemin de Grande Randonnée et non « get rid » comme on pourrait légitimement le supposer quand on parcourt les bois qui ceinturent notre charmante localité. Ces sentiers sont identifiés par deux traits horizontaux, un blanc et un rouge superposés. Chacun aura déjà remarqué leur présence sur les arbres, poteaux, piquets de clôture, murets, rochers, etc. Spa est d’ailleurs une ville carrefour pour les GR. Outre le fameux GR5 « Mer du Nord – Méditerrannée » cité plus haut, qui part de Hoek van Holland, près de Rotterdam, pour se terminer à Nice après 2.600 kilomètres, notre Perle des Ardennes accueille le GR 15 qui relie Montjoie à Arlon sur quelque 220 km et le GR 573 « Vesdre-Hoegne-Helle et Hautes-Fagnes » qui permet, au départ d’Angleur, de rejoindre Pepinster non pas en suivant la voie ferrée, mais après avoir parcouru 164 km de sentiers. Inutile de préciser que la ligne droite n’est guère prisée par les GR.

Ces trois GR traversent notre cité comme suit : le premier nous arrive par Winamplanche et s’évade par le lac de Warfaaz; le deuxième pénètre chez nous par le sentier de l’Etang de Chawion et nous quitte par Winamplanche; enfin, le troisième nous rejoint par la promenade Reickem et s’échappe par le lac de Warfaaz.
Des « topo-guides », une revue trimestrielle et un site www.grsentiers.org sont à votre disposition pour plus de renseignements. Nul doute qu’après une telle publicité les responsables des GR ne manqueront pas de m’abonner à vie!

La forêt du Nord de Spa

Les bois qui dominent l’avenue Reine Astrid semblent logés à meilleure enseigne. Du côté de la promenade Reickem, les lieux sont majestueux. Quelques cannettes et cartons abandonnés sont en train de disparaître sous une couche de feuilles mortes et des stigmates de bancs et pavillons disparus apparaissent çà et là. Le fléchage des promenades est plus abondant mais pas plus sage qu’ailleurs. Ainsi, un arbre a été choisi pour afficher « Pde Lolo vers fontaine aux yeux et Spa »; un deuxième porte une flèche avec un rectangle rouge et un troisième aligne une plaquette « extratrail », un rectangle bleu et le balisage du GR 5. Et tout cela dans un rayon de quelques mètres. Bien plus loin, notre charmante promenade rétrécit et mérite bien de s’appeler « Pèlerine voie » tant elle se fait maintenant discrète par rapport à un autre chemin qui pourrait, si l’on n’y prend garde, lui ravir la préséance alors qu’il n’est pas autrement dénommé. Les anciens points de vue ne sont pas dégagés et il faut aborder la promenade Grande Duchesse pour découvrir enfin la colline de Creppe. L’avenue Reine Astrid, toute proche est particulièrement bruyante. Il est loin le temps où les seuls bruits perceptibles étaient le tangage des trains aux raccords des rails ou le moteur de l’un ou l’autre véhicule. La sente qui permet de remonter vers le pavillon Bernard n’est pas indiquée. Dommage, ces petits sentiers dérobés et quelque peu mystérieux ont toujours été une source de ravissement pour les gosses. Peut-être moins pour leurs parents. Quant au pavillon Bernard, il a perdu la vue tout comme le pavillon de Hesse. Il n’est plus non plus au diapason des grandes envolées lyriques du « Livre de la Nature » gravé en son sein. Un dernier regret peut-être, l’absence de « baladeuses ». Les puristes vont sans doute rugir, mais elles permettaient aux personnes à mobilité réduite d’aussi profiter de nos frondaisons en toute sérénité pour autant que leurs conducteurs et passagers « la jouent discrète ». Un engin électrique ne pourrait-il faire l’affaire aujourd’hui? (Fin de la première partie)

Dangers et inconvénients

A la lecture de ces lignes, chacun aura perçu la seconde raison du titre de cet article : l’état de nos sentiers et promenades est affligeant et il pourrait bien nous valoir de sérieux inconvénients. Pour les sportifs épris de leurs seules performances, qui marchent ou courent les yeux rivés sur leur électronique embarquée, cela n’a sans doute guère d’importance de foncer à travers de tels lieux. Mais pour nous, simples promeneurs ou randonneurs amoureux des beaux paysages et jaloux de notre liberté, c’est tout différent. Nous, nous prenons le temps d’observer et tout ce qui nous entoure nous interpelle. Et puis le jour où l’un des premiers, un avocat par exemple, se prendra une branche en travers de la gorge sur un parcours pourtant balisé à son intention, cela ne le laissera pas nécessairement sans voix et la publicité qui sera donnée à l’affaire ne redorera pas le blason de nos promenades.

De même, des arbres morts en pleine forêt ne gênent personne et ils lui sont même bénéfiques. Par contre, tolérer l’encombrement de nos plus belles promenades et surtout des ruisseaux qui les jouxtent par des arbres, des rondins et des branches, c’est du pire effet sur les touristes. Bien évidemment, il n’est pas question ici de curer nos ruisseaux profondément ou d’en rectifier les berges pour créer des « autoroutes à poissons » comme disait si bien René Henoumont. Il s’agit de les libérer de tout ce qui les enlaidit. L’enfant auquel on défend d’ériger des barrages éprouvera d’ailleurs quelques difficultés de compréhension à la vue d’amas de branches en tous points similaires à ce qui lui est interdit.

De plus, ces situations ne sont pas sans danger. Un cours d’eau, si petit soit-il, n’est jamais innocent et sans doute encore moins aujourd’hui qu’hier avec la multiplication d’épisodes pluvieux plus intenses. En 1979, le lac de Warfaaz a été vidé entièrement pour être curé. A l’époque les commentaires et spéculations allaient bon train sur le temps nécessaire à son remplissage. Certains parlaient de plusieurs mois. C’était sans compter sur un orage violent qui s’est abattu sur la région juste après la fin des travaux, durant la nuit des 12 et 13 juillet. Le lac s’est rempli en 36 heures! Le ruisseau du Soyeureux et son chemin éponyme se trouvent tout-à-côté du lac. Avec un nom pareil ce ru paisible et anodin ne peut être qu’inoffensif. Détrompez-vous, ce vilain pipi est au moins sorti une fois de son lit pour inonder l’ancienne ferme voisine. Les habitants de Winamplanche se souviendront aussi du déchaînement subit de l’Eau rouge qui, faute de pouvoir s’écouler sous le pont situé à l’entrée du village et obstrué par des branchages, morceaux de bois et autres détritus, était passée par dessus celui-ci, noyant au passage les maisons riveraines. La Picherotte n’est pas non plus en reste. Son calme n’est qu’apparent. Elle passe aussi sous plusieurs ponts qui représentent autant d’occasions de débordements furieux. Enfant, je me faisais un plaisir d’aller l’écouter gronder et rouler des pierres ou de la voir raser les voûtes. Elle n’a jamais débordé, du moins à ma connaissance, mais à l’époque son cours n’était pas non plus encombré comme aujourd’hui. Même les « Montagnes russes » ont déjà gratifié le boulevard des Anglais et ses prolongements de quelques belles coulées de boue. Dans le même ordre d’idées, je me souviens que la « voûte du Wayai » était régulièrement curée par des ouvriers qui y accédaient par un regard situé au carrefour de la rue Entre-les-Ponts et du boulevard des Anglais. La quantité d’alluvions remontées à l’aide d’un trépied et de fûts me semblait importante. Je me demande ce qu’il en est exactement aujourd’hui. Tout ceci pour rappeler que les compagnies d’assurances ne sont pas des œuvres de bienfaisance et qu’elles détestent les négligences et imprévoyances.

Un patrimoine perdu

Pour en revenir à nos moutons, certains prétendront sans doute que les noms des promenades ne sont pas indispensables pour pouvoir se promener et que des pictogrammes, cartes IGN ou GPS suffisent. C’est exact, mais c’est aussi oublier que les pictogrammes n’ont pas d’histoire et qu’ils n’en auront jamais. Les promenades, les anciens chemins, les sentiers, c’est tout le contraire et eux seuls participent à notre patrimoine au même titre que les croix et monuments qui les jalonnent. Le balisage réalisé uniquement au moyen de pictogrammes confine d’ailleurs à la standardisation abêtissante.

L’exemple français

En France, les choses sont très différentes et si elle n’a pas de leçons à nous donner en général, nous en avons certainement quelques-unes à prendre. Je suis parti randonner en montagne pour la première fois en 1971. Comme j’aime, je ne compte pas, je laisse donc le décompte des années à la discrétion du lecteur. Plus sérieusement, il s’agissait de parcourir un tronçon du GR 5 situé entre le lac Léman et Chamonix. C’était le temps béni du bivouac sous tente en pleine nature avec de temps en temps un retour à la civilisation pour des raisons d’hygiène évidentes. Un topo-guide, une carte Michelin et une boussole suffisaient, en principe, puisqu’on n’avait qu’à suivre un itinéraire balisé. En dehors du balisage traditionnel adopté par les GR, le randonneur bénéficiait souvent, en plus, de flèches indicatrices en bois portant des mentions réalisées par (pyro) gravure en creux, similaires en quelque sorte à celles rencontrées parfois dans nos bois aujourd’hui. Les séniors se rappelleront qu’à cette époque, l’Office du Tourisme de Spa remplaçait les anciennes plaques vertes avec caractères blancs par des flèches et indications jaunes; cette remarque n’est pas anodine pour la suite.

Gare aux IGN !

Par la suite, j’ai fréquenté beaucoup d’autres régions et massifs français. Les choses devenant plus sérieuses, surtout en montagne avec des parcours en boucles souvent en dehors des GR, j’ai rapidement adopté les cartes de randonnées « TOP 25 » au 25.000e de l’IGN français. Comme leur nom l’indique, elles sont dédiées à la randonnée et présentent l’avantage, entre autres, de mentionner clairement les fameux GR. De ce fait, elles paraissent beaucoup plus lisibles que leurs homologues de l’IGN belge, plus généralistes. L’objectivité commande de reconnaître que les dimensions et les densités des espaces français rendent aussi les choses moins compliquées à reproduire qu’en Belgique. Pour être franc, je ne leur connais pas d’équivalent. Ainsi, la « carte des promenades du Pays des Sources », pourtant à la même échelle, est à ce point surchargée par la densité des promenades qu’elle en devient confuse. A cet égard, l’ancienne carte au 20.000e de Jean de Walque est beaucoup plus claire. 

Dans ces conditions, inutile de s’étonner si chez nous les promeneurs s’égarent, s’énervent et rebroussent chemin. C’est le cas d’un groupe de jeunes rencontré au sortir du chemin de Mambaye sur la route des Américains. Il m’a paru bien perplexe devant sa carte. Il avait en fait quitté les itinéraires proposés et cherchait un nouveau fil conducteur. Quant au groupe de dames avec enfants croisé sous la tour d’observation du « Domaine de Bérinzenne », je l’ai, si je peux dire, remis dans le droit chemin à l’aide du schéma apposé sur la palissade au bas de la tour. Ces personnes avaient d’abord suivi un pictogramme, puis un autre la distraction aidant, pour finalement douter complètement de l’itinéraire à emprunter. 

Balisage et signalisation

Partout où je suis allé en France, qu’il s’agisse de la Vanoise, du Queyras, du Mercantour, des Bauges, du Vercors, de la Chartreuse, de la Bretagne, du Briançonnais, des Ecrins, de l’Auvergne ou, plus près de nous, du Jura et surtout des Vosges, … partout j’ai observé les mêmes types de balisage et de signalisation. Inutile de préciser que cela contraste violemment avec l’anarchie qui semble régner chez nous. Pourtant, il n’y a pas de mystère : la France a édicté et adopté une « Charte officielle du balisage et de la signalisation ». Cela lui a permis de nous surpasser, surtout en matière de signalisation directionnelle.

Il s’agit en l’occurrence d’un poteau supportant une « bague de localisation » et des « lames directionnelles ». Les poteaux sont en bois, de section ronde ou carrée et leur hauteur est adaptée aux lieux d’implantation. La bague de localisation ou bague toponymique, se trouve en haut du poteau. Elle indique le lieu où on se trouve et son altitude. Les lames directionnelles, au nombre maximum de quatre par poteau, sont en stratifié compact. Selon les cas, elles mentionnent le nom de l’itinéraire, les codes de balisage, les distances en km, le temps de parcours estimé -sans arrêt-, etc. Ces lames sont aussi de dimensions modestes et s’intègrent parfaitement au milieu. Les caractères sont noirs sur un fond jaune or. Tiens, tiens, cela me rappelle quelque chose. Ces poteaux, dont l’allure générale n’est pas sans rappeler celle des poteaux apparus il y a peu en ville, sont placés aux carrefours et intersections d’itinéraires, mais surtout aux points de départ de ceux-ci. Là, discrets mais parfaitement visibles, ils constituent une véritable invitation à la promenade.

Dans la mesure du possible, les balisages sont regroupés et grâce à l’indication des lieux et des directions, le randonneur pense, se cultive et réfléchit au lieu de suivre des pictogrammes à la manière d’un âne. En un mot comme en cent, on balise peu mais bien, on oriente uniquement mais toujours lorsque c’est nécessaire et on concentre les différents balisages. On le voit, cette conception de l’aménagement des espaces naturels et de la circulation en leur sein est aux antipodes de celle qui prévaut chez nous. J’ajoute qu’en France, principalement en montagne, je n’ai jamais vu du matériel de signalisation détérioré ou vandalisé, même en bordure de voirie. Je n’ai jamais été obligé de me frayer un chemin à travers des broussailles, je ne me souviens pas de m’être vu interdire l’accès à certaines zones fréquentées par des animaux ou de m’être heurté à des propriétés privées interdites de passage. Les lieux de promenade ne sont pas non plus jonchés de détritus divers. Je ne dirais pas que je n’ai pas vu des bancs ou des pavillons en mauvais état car ils sont rares. Par contre, mon chemin a parfois croisé celui de personnes chargées de l’entretien de ces milliers de kilomètres de sentiers où l’érosion, surtout, pourrait causer des ravages sans leur intervention constante. Quelques mots échangés avec elles permettent de se rendre compte qu’elles sont tout à la fois fières de leur travail et de leur région et contentes de vous y accueillir. C’est aussi cela la publicité de bouche à oreille! Une chose est certaine, si j’avais rencontré en France une situation similaire à celle constatée chez nous, jamais je ne serais retourné à l’endroit concerné ou dans sa proche région.

Les flèches jaunes

Pour en revenir à notre région, j’ignore quand, pourquoi et comment la plupart des anciennes flèches jaunes ont disparu et plus encore ce qu’elles sont devenues. Vandalisme, obligation ou choix délibéré d’utiliser d’autres outils, rivalités ou conflits entre pouvoirs, peu importe le constat est là. A la lumière de l’expérience française, et sans regretter le bon vieux temps où tout était mieux qu’aujourd’hui, je me dis que les concepteurs de ces flèches étaient avisés.
Au niveau de la couleur d’abord. Ils avaient mis dans le mille, probablement avant la France, mais peut-être après la Suisse. Surtout, ils étaient parvenus à concilier l’indication du nom des sentiers ou des lieux avec d’autres mentions comme la distance, le temps de parcours ou les numéros attribués aux circuits de promenade. Le seul bémol réside peut-être dans la fixation des flèches aux arbres et non à des poteaux prévus à cet effet. La crainte du vandalisme, un souci d’économie, des moyens limités ou la volonté de réaliser le fléchage rapidement pourraient expliquer ce choix. Avec la carte précitée de Jean de Walque et, j’imagine, une brochure descriptive éditée par l’Office du Tourisme, le promeneur lambda disposait de tout le nécessaire pour passer des heures vraiment agréables dans nos bois alors entretenus régulièrement. Qu’en est-il aujourd’hui? La multiplication des balisages, quand ils existent, et leur éparpillement donnent l’impression qu’un savant fou a cloné le Petit Poucet. Comme personne n’a encore été retrouvé dans nos bois à moitié mort de froid, de faim ou de soif, on considère probablement que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. C’est oublier un peu vite qu’un touriste perdu, ou plus exactement déçu, se fait rarement connaître.

Vers une amélioration ?

Si la Région wallonne subsidie des événements comme le Grand Prix de Spa et autres manifestations tonitruantes, peut-être pourrait-elle envisager de consacrer quelques-uns de nos deniers à un « Grand prix des voies lentes et non polluantes », histoire de susciter une saine émulation sur son territoire pour l’adoption par tous de « bali-sages » comme dirait le président des sentiers GR. Elle pourrait aussi utiliser ou mettre au point une formule pour permettre aux communes de recruter le personnel nécessaire, quitte à donner un bon coup de hache dans les dépenses citées plus haut.

Admettons qu’à Spa et ailleurs les équipes d’ouvriers communaux soient renforcées, peu importe la manière. Comme « un jour de sentier = huit jours de santé », ces ouvriers vont péter la forme. C’est un pas vers la réduction du budget des soins de santé et un autre vers celle du temps de travail. C’est Maggie qui tout d’un bloc saute dans les bras d’Elio. Ou l’inverse! Comme l’image est souvent beaucoup plus percutante que l’écrit, un esprit facétieux pourrait fort bien se saisir du sujet, filmer tout ce qui déshonore nos bois et « balancer » le tout sur You Tube. A moins que des journalistes incisifs ne veuillent un jour dénoncer une réalité beaucoup moins séduisante que les clichés habituels. En pareil cas, nous ne serions pas très à l’aise. A contrario, la remise en ordre de nos promenades, de leurs balisage et signalisation nous vaudrait certainement les honneurs des presses écrite, spécialisée et télévisée et la fidélité de bien plus d’amateurs de la nature qu’aujourd’hui. A défaut d’une charte semblable à la française, Spa pourrait être l’initiatrice d’un projet innovant à ce niveau. Et si d’aventure un engagement analogue devait déjà exister alors il serait temps de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour remettre les pendules à l’heure car nous sommes très loin du compte actuellement. x

Entretenir

Voici ce que prévoit la charte française déjà citée en matière d’entretien des itinéraires de randonnées. Pour être convaincu de sa pertinence, il suffira aux sceptiques de comparer ce qu’elle prévoit avec les réalités du terrain. « Concevoir, aménager, équiper et promouvoir un itinéraire de randonnée, c’est également s’engager durablement à l’entretenir. C’est donc mettre en place l’ensemble des modalités techniques de cet entretien et mobiliser des moyens financiers chaque année afin de garantir aux utilisateurs une qualité répondant à leurs attentes. Ces modalités pourront être notamment soit l’appui sur des associations locales de randonneurs, l’embauche de personnel communal ou intercommunal dédié à cette activité ou encore le recours à des entreprises d’insertion ou traditionnelles.

Quelle que soit la formule retenue, le gestionnaire devra avoir à l’esprit que les attentes des utilisateurs sont grandes en terme de qualité des itinéraires, et que la qualité de leur entretien est à cet égard essentielle. Cet entretien concerne aussi bien les balises et le mobilier de signalisation que l’entretien courant des chemins pour permettre une pratique agréable (empierrement, débroussaillage, élagage, fauchage etc.). Ainsi, il conviendra de parcourir ou de faire parcourir régulièrement (au moins une fois par an) l’ensemble des itinéraires afin de répertorier les travaux d’entretien à réaliser avant les périodes de fréquentation importante. Ceux-ci concerneront en priorité l’état des marques de balisage et du mobilier de signalisation, la remise en état de l’assiette du chemin ainsi que l’élagage de la végétation susceptible d’encombrer le passage des randonneurs ». Edifiant, n’est-ce pas?

Découvrir la randonnée en montagne

Pour terminer sur une note plus optimiste, je recommanderais aux lecteurs de Réalités qui souhaiteraient découvrir la randonnée en montagne de partir à la découverte de la vallée de la Clarée, à proximité de Briançon. Cet endroit classé, d’une grande beauté et quasi vierge de toute remontée mécanique, doit beaucoup à Emilie Carles (« Une soupe aux herbes sauvages »). Ceux qui voudraient parcourir un bel espace avec la haute montagne en vis-à-vis pourront gagner le plateau d’Emparis, près de la Grave, facilement accessible par une route forestière. Enfin, si vous avez des enfants d’une dizaine d’années, offrez-leur une nuit en refuge; ils en reviendront émerveillés. Par exemple au col Agnel (2.580m), dans le Queyras, à la frontière franco-italienne. De là vous pourrez gagner le col Vieux (2.806m), descendre sur le GR 58 pour admirer quelques lacs, ou partir à l’assaut du « Pain de Sucre » (3.208m). « Du sommet on découvre le plus vaste panorama du Queyras accessible à des non alpinistes ». Une route mène au col Agnel et son refuge n’a bien entendu plus rien de commun avec les cabanes branlantes, au confort sommaire et aux nuits rythmées par les ronflements de ses occupants.

Michel Minet. 


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