Borgoumont

Le hameau de « Bourgomont » extrait de la carte Ferraris de 1777 (I.G.N. – www.ign.be)

Le hameau de « Bourgomont » extrait de la carte Ferraris de 1777 (I.G.N. – www.ign.be)

Le hameau de Borgoumont (altitude 335 mètres) est situé aux abords du ru de Borgoumont. La signification du nom de ce hameau est le mont de Borg. Ce personnage se serait installé à cet endroit au 9e siècle pour défricher et essarter le sol de façon à fonder une exploitation agricole. A cette époque, Borgoumont (è Borgoûmont) faisait partie de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy et plus spécifiquement du ban de Roanne. Le hameau de Borgoumont existait déjà au 14e siècle, un ancien document cite en 1394 un certain « Counard de Borgomont ».

A la fin de l’Ancien Régime, Borgoumont fait partie de la commune de Roanne (le village de Roanne était le chef-lieu de l’ancien « haut-ban »). Mais cette nouvelle commune sera éphémère. En juillet 1795, la commune de Roanne est rattachée à la commune de La Gleize ; cette année, il y avait 110 habitants à Borgoumont, c’était le hameau le plus peuplé de l’ancien « haut-ban ». Cette situation administrative durera jusqu’en 1977, date de la fusion des communes. De nos jours, le hameau de Borgoumont fait partie de la commune de Stoumont.

Il fallut attendre la construction de la route La Gleize-Spa en 1860 pour que les Borgoumontois fréquentent régulièrement le village de La Gleize. Auparavant, aucun chemin direct ne reliait les deux villages. Depuis 1919, Borgoumont est rattaché à la paroisse de La Gleize; auparavant, il dépendait de la paroisse de Moulin-du-Ruy (jadis paroisse de Roanne) et les défunts étaient enterrés à Moustier, cimetière de l’ancien « haut-ban » roannais. C’est aussi après le Grande Guerre que les petits Borgoumontois ont fréquenté l’école de La Gleize, auparavant ils suivaient les cours dans les écoles de Moulin-du-Ruy.

Carte postale : 1920 : le centre du hameau de Borgoumont

Carte postale : 1920 : le centre du hameau de Borgoumont


Fin du 19e siècle, une saboterie était installée le long du ru de Borgoumont (ru d’Borgoûmont). A partir de 1901, une briqueterie fonctionna au lieu-dit « Neû-mèle » ; elle était exploitée par les entrepreneurs Defosse et Lemaire de la région d’Aywaille.
Avant 1922, c’était par un drain à ciel ouvert que les bacs du hameau de Borgoumont étaient alimentés en eau. La conduite d’eau réalisée cette année-là, au départ d’une source se trouvant sur le dessus du domaine acquis par la Province de Liège pour établir un sanatorium, alimenta en premier lieu trois pompes à levier situées au bord de la chaussée. Cette conduite fut reprise par la Commune de La Gleize en 1956.

Dès 1917, de l’électricité est produite à La Gleize chez Etienne Grégoire, à l’aide d’une « locomobile » à vapeur, achetée à Verviers, installée dans son atelier. Le courant, produit uniquement en soirée, était distribué à La Gleize, à Wérimont et à Borgoumont, via une ligne réalisée en fil galvanisé, supportée par des poteaux (perches d’épicéas). Par la suite, ce fut un exploitant d’une turbine à Coo qui raccorda le petit réseau gleizois à sa production. C’est vers 1930 que Borgoumont est raccordé au réseau électrique.

1910 : le Sanatorium Provincial de Borgoumont dont la façade arquée est orientée plein sud

1910 : le Sanatorium Provincial de Borgoumont dont la façade arquée est orientée plein sud


Le Sanatorium Provincial pour hommes a été construit de 1899 à 1903. Son coût à l’époque aurait été de 1.300.000 francs. C’est sous l’impulsion du professeur Ernest Malvoz que le projet a vu le jour avec comme but le traitement des tuberculeux pulmonaires via des cures de repos dans un environnement forestier à l’air particulièrement pur. En 1962, un nouveau bâtiment est construit pour héberger les malades en cours de rééducation. En 1970, le Sanatorium devient l’Institut Médical Provincial de La Gleize ; rebaptisé par la suite Centre Princesse Astrid de La Gleize, l’établissement, qui a reçu depuis lors plusieurs affectations, cherche acquéreur.

Le village de Borgoumont a toujours eu une vocation agricole, mais de nos jours, seules deux fermes sont toujours en activité, le reste du hameau est devenu principalement résidentiel.

Dans les années 1970, à la sortie du hameau, au bord de la route menant à Cour, avant l’entrée du Sanatorium, un établissement enseigné « Hôtel des Trois canards » était en activité. Un peu plus loin, vers 1910, peu après l’entrée du Sanatorium, la famille Thielen-Houyon tenait un café-restaurant.

Jean Lecampinaire

Sources :
La Gleize ancien ban de Roanne (Serge Fontaine – 1972)
Lu Gléhe Do Timps d’Nos Vîs Parints (Thierry Schmitz – 1983)
Le parler de La Gleize (Louis Remacle – 1937)
Croix, chapelles et oratoires de la région spadoise (Maurice Ramaekers – H.A.S. 1977 à 1979)
La voirie ancienne de la région de Spa (Maurice Ramaekers – H.A.S. 1984)
Farde Jean de Walque (Fonds Body)
La Vèkée (Jean Thill – S.d.)


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