La Chandeleur

La chandeleur est une fête qui a perdu de sa force. Elle avait cependant beaucoup d’importance parmi les populations rurales, car elle est une fête de liaison entre l’hiver et le printemps. Ne dit-on pas : « A la Chandeleur, les heures croissent de deux heures ». Elle est très riche en symboles et dans la société rurale du 19eme siècle, elle était liée à plusieurs croyances. Il fallait se rassurer et s’assurer que le printemps et sa lumière seraient bientôt de retour.

Une fête religieuse

Le terme de « chandeleur » trouve son explication dans un aspect de la fête à savoir la fête des chandelles. Une fois de plus, comme les festivités qui entourent la Nativité, la fête de la Chandeleur est liée à la lumière. Mais aussi à la purification, la fécondité, la prospérité, toujours très proches dans les croyances et les traditions. La Chandeleur, qui a lieu le 2 février chaque année, est avant tout une fête religieuse appelée « Présentation de Jésus au Temple ». En effet, les Chrétiens célèbrent à cette date le moment où Jésus est présenté au temple, 40 jours après sa naissance. Autrefois, on appelait également cette fête « Purification de la Vierge », car on célébrait en même temps les « relevailles » de Marie (c’est-à-dire la date à laquelle, la jeune accouchée reprenait une activité normale et se rendait au temple pour se purifier).
Cette fête s’accompagnait d’une procession avec des cierges allumés, des chandelles. Les cierges bénits étaient emportés dans les foyers pour les protéger et pour éloigner les orages, le feu, le tonnerre, la mort, et veiller sur les semailles d’hiver qui produiront les bonnes moissons de l’été. Le maître de maison faisait le tour de ses champs et de sa demeure tenant à la main un cierge bénit allumé. Il créait ainsi un cercle magique qui devait empêcher les mauvais sorts d’y pénétrer. Il trempait également le cierge dans l’eau du bétail pour le fortifier et le protéger des maladies. Le lendemain de la Chandeleur, on demandait l’intercession de Saint Blaise pour lutter contre les maux de gorge en croisant deux chandelles autour du cou.

Une origine romaine

Durant la période romaine, LUPERCALUS (équivalent du dieu grec de la fécondité: Pan) était fêté lors des Lupercales: journées de la fertilité. Elles se déroulaient à Rome vers la mi-février dans une grotte sur le Mont Palatin. Les Romains y célébraient la fertilité des terres, des troupeaux et du peuple en y pratiquant des sacrifices d’animaux. Dès la fin de l’empire romain l’Eglise s’est efforcée de remplacer les rites anciens par des fêtes religieuses. En 472, le Pape Gélase Ier christianise cette fête.
Chez les Celtes, c’est la sortie de l’hiver et des longues nuits froides qui est célébrée.

Chandeleur et chandelles !

La chandeleur tire son nom de la fête des chandelles. Celles-ci constituaient le moyen de s’éclairer le plus important dès le Moyen Age. La chandelle est constituée d’une mèche de chanvre entourée de suif ; graisse de bœuf ou de mouton. La fabrication des chandelles se fait par le procédé dit de la baguette. On attache autour d’un cerceau horizontal des mèches de chanvre ou de coton que l’on plonge dans le bain de suif fondu qui durcit et se fixe par couches successives autour de la mèche jusqu’à ce qu’elle atteigne la dimension voulue. Au contraire de la bougie, réalisée en paraffine, la chandelle est moins consistante et se consume plus rapidement.

A la chandeleur, l’hiver se meurt ou reprend vigueur !

Selon un dicton populaire, le temps du 2 février indique quand aura lieu la fin de l’hiver. A la Chandeleur, l’hiver se meurt ou reprend vigueur.
On trouve également d’autres dictons : « Rosée à la Chandeleur, Hiver à sa dernière heure. » « A la Chandeleur le jour croît de deux heures »., « Soleil de la Chandeleur annonce hiver et malheur »… « Quand pour la Chandeleur le soleil est brillant, il fait plus froid après qu’avant », «  A la chandeleur, grande douleur » (c’est à cette époque que les froids sont les plus vifs), « Si le jour de la chandeleur il fait beau, il y aura du vin comme de l’eau ! » (vin mauvais)

Les crêpes de la chandeleur : du soleil dans votre assiette !

Il est de tradition de manger des crêpes à la chandeleur. Pourquoi ? Cette journée du 2 février marque une transition entre l’hiver et le printemps. La tradition des crêpes serait la survivance d’un mythe ancien lié à la roue solaire. Il est vrai que, par sa forme et sa couleur, une bonne crêpe dorée ressemble étrangement à l’astre du jour réchauffant la terre. Ronde et dorée, la crêpe évoque le soleil qui revient timidement.

Auparavant, où l’on connaissait des périodes de disettes, il fallait conjurer la peur des mauvaises récoltes et donc des famines en mangeant plus que de coutume avec les produits élémentaires disponibles à ce moment de l’année. Le gaspillage de nourriture dans les fêtes traditionnelles trouve son explication dans ce fonctionnement symbolique « manger beaucoup pour être certain d’avoir à manger en suffisance toute l’année ».
Il semble que cette tradition remonte au Ve siècle, moment où le pape Gélase 1er « christianise » la chandeleur et ritualise les crêpes en les offrant aux pèlerins qui arrivent à Rome. Selon les lieux, des superstitions diverses étaient liées à ce repas. Pour les uns, il faut faire sauter les crêpes avec une pièce dans la main afin de s’assurer prospérité toute l’année. Le tout se fait aux lueurs des chandelles, qui par ailleurs éviteront à la cuisine de rester enfumée pendant 3 jours ! Celui qui retourne sa crêpe avec adresse, qui ne la laisse pas tomber à terre, aura du bonheur jusqu’à la Chandeleur prochaine.
Bon appétit


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *