Spa, ma ville, notre histoire (2010)

Un spectacle qui marquera les Spadois

C’est un moment fort, très fort, intense qu’ont vécu la toute grand majorité du millier de spectateurs et des 210 acteurs qui ont assisté et participé au spectacle historique « Spa, ma ville, notre histoire » proposé par le Centre Culturel ces 8 et 9 mai. En effet, au cours de ces trois heures de spectacle, acteurs et spectateurs ont compris qu’il se passait quelque chose dans la grande salle des fêtes. Ils ont ressenti un sentiment de bien être qui trouvait sa source dans l’appartenance commune à leur ville, à notre ville. En découvrant et en faisant revivre quelques facettes de l’histoire de Spa nous avons pris conscience des racines qui constituent notre existence de Spadois, des valeurs, des lieux, des monuments, des manifestations auxquelles nous sommes attachés qui nous permettent de mieux comprendre ce qui nous rassemble et de vivre intensément, osons le dire, la fierté d’être Spadois.

L’histoire de Spa que nous avons pu découvrir ne se déroule pas comme un long fleuve tranquille mais au contraire elle est faite de réussites, de crises, de remises en question, de changements, de choix difficiles à effectuer, de souffrances, de tensions et de conflits entre les groupes sociaux, de réalisations et de projets architecturaux, sociaux, artistiques qui constituent notre héritage, notre bagage nous permettant de comprendre d’où nous venons et nous donnant des clés pour forger ensemble notre avenir.

Tu vois nous disait un spectateur, « les Spadois sont aussi capables de réaliser des choses ensemble ». Il est vrai que le projet de faire participer vingt cinq associations à une animation commune était ambitieux. Mais l’engagement, la passion, le travail de tous ces bénévoles (encadrés par une équipe de professionnels compétents), la diversité des approches (de la danse, du théâtre, du chant, des projections multimédia, de la musique, des animations) et la spécificité de chaque groupe ont permis de proposer un spectacle de qualité qui a été très apprécié.


Nous vous proposons de vivre quelques moments forts de ce spectacle. Dans les parenthèses nous avons précisé les associations qui ont pris en charge la réalisation de la scène.

bergerieParti du fin fond de l’univers, un zoom impressionnant (réalisation du Groupe Astronomie de Spa et Spalywood) nous entraîne dans un voyage qui nous conduit vers la voie Lactée, parcourt notre système solaire pour nous faire plonger sur notre fragile petite Terre et venir atterrir en douceur dans la fagne de Malchamps, symbole de la nature qui entoure notre ville et de l’eau qui en fait sa richesse. Cette eau va jaillir, pétiller dans la chorégraphie baignée de fraîcheur, proposée par l’école de danse du Studio d’Art.

C’est alors que retentit dans la forêt le son de la corne du herdier et le bêlement de son mouton. Spa est d’abord un petit hameau de paysans. Le herdier et sa compagne rassemblent les animaux de la communauté pour leur permettre de paître dans les bois, les fagnes, les vaines pâtures. (Animation Musée de la Forêt et Cours d’Art Dramatique Académie)

forge
Tout à coup, des bruits assourdissants emplissent la vallée du Wayai, des fumées épaisses et âcres couvrent le paysage, la poussière des charrois envahit le bourg. Dès 1350, les habitants extraient le minerai de fer abondant dans notre région. Ils installent des hauts-fourneaux pour produire la fonte le long du Wayai et du ruisseau de Barisart. Dans nos bois, les charbonniers s’activent pour produire le charbon de bois qui alimente les fourneaux. Spa est en plein essor économique, elle doit sa richesse et son développement à la métallurgie !

Mais en 1519, des croix sont plantées aux abords des bois. Qui enterre-t-on, se demande une paysanne qui récolte du bois mort ? C’est la forêt qui meurt, lui répond l’émissaire du Prince Evêque. A force d’exploiter le bois pour les hauts-fourneaux, la forêt ne se renouvelle plus. Elle risque de mourir. C’est pourquoi Erard de la Marck fait placer ces croix d’embannement que l’on peut encore voir de nos jours afin de réglementer la gestion de la forêt pour la préserver. Ce problème est une encore d’actualité en 2010 à Spa et dans le monde. (Réalités, Musée de la lessive, Cerk des Sizes Walones)

pouhonLes ressources s’épuisent, Spa doit se reconvertir. Ce sont ses eaux qui vont assurer son nouvel essor. Nous sommes en 1559. Mais qui est donc ce personnage, assis à la table qui rédige un texte à la plume d’oie ? Il s’agit de Gilbert Lymborh, un médecin. Il écrit un ouvrage scientifique sur les Eaux de Spa qui sera traduit en plusieurs langues, en latin, en espagnol et en italien. Ce livre deviendra un best-seller et bientôt la noblesse de toute l’Europe viendra à Spa pour découvrir les vertus de nos pouhons. (PAC, FPS, Académie-Art Dramatique)

Les voilà ces nobles qui se rendent à la Sauvenière pour y prendre les eaux. Les chemins empierrés ne sont guère faciles au 17eme siècle. C’est la raison pour laquelle ils se munissent d’une canne ouvragée, appelée « bordon », que leur vendent les Spadois. Ces derniers vont progressivement diversifier leur production en créant des coffrets, étuis et divers objets en bois. De jolies aristocrates ne se privent pas d’acheter ces « jolités », souvenirs ou cadeaux à offrir à leur retour de Spa. Une tradition est née, les ouvrages en bois de Spa deviennent un artisanat de luxe reconnu dans le monde entier.
botteresse
Pendant ce temps, à la source du pouhon, des boterèsses s’activent (Musée de la lessive – Vie Féminine). Elles remplissent des bouteilles d’eau ferrugineuse qu’elles transporteront dans leur hotte. La réputation de notre eau est telle qu’on veut en boire partout en Europe. En 1607, on exporte déjà 30.619 bouteilles de pouhon. Le travail de ces femmes est dur. Auraient-elles rêvé devant ces chariots modernes, nos fameux camions de Spa-Monopole qui transportent des milliers de bouteilles ?

Mais les Spadois, comme ces trois paysannes qui observent nos aristocrates revenant de la Sauvenière, ne voient pas toujours d’un bon œil ces étrangers aux moeurs bizarres et habits extravagants qui envahissent leur quotidien. Elles les nomment des « bablous », des sots. Avec le temps, ce mot se transformera en « bobelin ». Il désigne actuellement un curiste prenant les eaux de Spa. (Réalités, Cerk des sises walones-Musée de la lessive-Vie Féminine- Femmes Prévoyantes Socialistes)

Un chant religieux monte du fond de la salle. Ces moines capucins (chorale Cantabile) qui se rendent à l’office se sont installés à Spa dès 1643. Ils construisent un couvent, puis une église en 1665 à l’emplacement de l’actuel Athénée. Ils accueillaient les Bobelins, hommes et femmes dans leur beau jardin, ce qui leur permettait de recevoir des dons qu’ils redistribuaient aux pauvres de notre ville.

Des hôtes illustres fréquentent Spa. 1717, une sonnerie de trompette annonce la visite du Tsar Pierre Le Grand. Le repas, au cours duquel il dévore sans aucune bonne manière viande et volaille, est servi. (Trompette et Piano – Art dramatique – Danse classique de l’Académie). Pierre Le Grand s’intéressa longuement au travail de nos tourneurs et artisans du bois de Spa.

Le pouhon de la Géronstère lui fit grand bien. Séduit par notre ville, le Tsar fit l’éloge de nos fontaines et de leurs vertus. On accourt de partout pour découvrir ces eaux merveilleuses et imiter le Tsar, véritable star de ce début du 18eme siècle. Une ère de gloire débutait pour Spa.
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La deuxième moitié du 18eme siècle est l’âge d’or de Spa. Rassemblés tôt le matin autour du pouhon (construit par les élèves du cours d’ébénisterie de l’Académie), des bobelins commencent leur cure journalière.
Ils évoquent la manière de prendre les eaux, la quantité de verres à ingurgiter, l’anis que l’on peut verser dans le pouhon pour limiter son goût peu agréable. Les membres de la Maison des Contes et de l’Avenir du Waux-Hall nous font revivre la vie des curistes de l’époque : promenades dans les bois, rendez-vous galants dans le parc de Sept Heures, dîners, bals, spectacles et jeux de hasard à la Redoute et au Waux-Hall.

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Ils nous font part également des mésaventures d’un certain Casanova, ce Don Juan, qui fut pourtant éconduit, fait rarissime, par une jeune Spadoise.

Il est également de bon ton de se rendre à l’auberge d’Annette et Lubin sur la colline qui porte leurs noms. En présence de nos géants, Annette raconte en tout innocence à son interlocuteur (Académie – Oxymore) sa liaison amoureuse, qui n’était pas que platonique, avec son cousin.
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L’Age d’Or de Spa culmine avec les visites de Gustave III de Suède et de Joseph II. La ville se développe, des hôtels se construisent, les Spadois bénéficient de ces retombées financières (soins aux pauvres, école, développement des infrastructures).

En1780, on construit la route qui va de Spa à la Sauvenière. Elle sera prolongée jusque Stavelot en 1788 pour permettre le passage des chariots de peaux venant de Liège qui se rendent dans les tanneries de Stavelot.

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Une Spadoise, s’exprimant dans un wallon excellent, se retourne dans son lit. Elle ne parvient pas à dormir à cause du bruit des chariots qui traversent la ville. Elle réveille son mari qui dort profondément. (Académie- Cerk des sises walones)). Que faire ? Pourquoi ne pas créer une route dans le Staneux, dit-elle ? Ah non, lui répond son mari, de mauvaise humeur, il faut sauvegarder nos promenades. Et par le Vieux-Spa ? Encore moins ! On n’a qu’à faire une consultation populaire, conclura le mari !

Mais voici que des gens (Musée de la lessive – Vie Féminine – Réalités) accourent au Pouhon en hurlant « les soldats du Prince Evêque attaquent le salon Levoz ! Venez avec nous, route de la Sauvenière! » Un conflit, lié à l’exploitation d’un troisième casino (après la redoute et le Waux-Hall), échauffe les esprits et les idées nouvelles venues de France se répandent à Spa. Le conflit avec le Prince Evêque s’éternise. Août 1789, préparé par le conflit spadois, le peuple prend le pouvoir à Liège ! L’ancien monde s’effondre. Notre concitoyen Jean-Guilleaume Brixhe et des amis écrivent à Polleur « La déclaration des droits de l’homme et du citoyen ». « Désormais, tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Tout homme est libre dans ses pensées et opinions. Tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement » !

Un nouveau monde commence, mais l’enfantement se fera dans la douleur. 1794. Les Français arrivent à Spa, occupent le Waux-Hall. Sur scène, des coups de feu éclatent. Nos capucins (chorale Cantabile) fuient en courant. Le couvent sera détruit !
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1807. Les malheurs ne s’arrêtent pas. Un incendie se déclare dans le Vieux-Spa ! Telles des flammes, les danseuses du studio d’Art envahissent la scène, le feu gagne en intensité. Il se répand à une vitesse incroyable, atteint l’actuelle rue Royale quand retentit une cloche. Les pompiers (Service Incendie de la Ville de Spa) et leur ancienne autopompe bondissent vers le feu, encerclent les danseuses et parviennent à éteindre l’incendie. Spa est sauvé mais de nombreux habitants se retrouvent sans abri. Le préfet de l’Ourthe, Micoud d’Umons, organise efficacement les secours.
La révolution française, l’incendie de 1807 vont mettre fin à la période de gloire de Spa. La ville ne retrouvera jamais plus l’éclat qu’elle a connu. Elle ne sera jamais plus le café de l’Europe ! Comment va-t-elle tenter de se redresser ?

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1815. Spa fait maintenant partie du royaume des Pays-Bas. Guillaume d’Orange apprécie notre ville. Il veut en faire la plus importante ville d’eaux d’Europe. Il fait construire un nouveau bâtiment qui abrite le pouhon. De style classique, le monument comporte 18 colonnes. Ce bâtiment sera démoli en 1878. On peut encore en voir 4 colonnes dans le parc de 7 Heures. Sur le fronton, on pouvait lire : « A la mémoire de Pierre Le Grand ». C’est depuis cette époque que notre pouhon porte le nom de Pierre Le Grand. Les Hollandais ne resteront que15 ans chez nous mais ils garderont l’habitude de visiter Spa et ils sont encore très nombreux chaque week-end dans notre ville !

1830 La Brabançonne, interprétée à la trompette, résonne dans la grande salle des fêtes (Trompette Académie). Spa devient belge. L’instabilité politique n’incite pas les curistes à prendre les eaux à Spa mais les visites de Léopold I (1833 et 1837) donneront un nouvel élan à la revitalisation de notre ville.

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1855 Nous découvrons le salon du petit Trianon (actuellement rue du Waux-Hall). Victor Hugo apporte à Hetzel son éditeur les épreuves des Contemplations, son chef-d’œuvre poétique (Oxymore). D’autres auteurs fréquentent Spa : Cherville, le « nègre » de Dumas et Jules Janin.

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Durant la deuxième moitié du 19eme siècle, Spa retrouve la prospérité. Si ce n’est plus l’âge d’or de Spa, c’est au moins son âge d’argent. La Reine Marie-Henriette s’installe en permanence à l’hôtel du Midi (actuellement Musée). Des Bobelins de la « Belle époque » adoptent notre ville, y construisent de superbes villas. On en dénombrera plus de 500. Tout en racontant les nombreuses péripéties de leurs activités sportives (tirs de Malchamps, courses de vélo, régates au lac de Warfaaz, courses de chevaux, tennis) et de loisirs (bals, casino, promenades), sans oublier leurs repas gastronomiques, deux gentlemen se lancent dans un strip-tease qui met la salle en émoi avant de plonger dans les célèbres baignoires en cuivre de l’Etablissement des Bains, construit à l’initiative du bourgmestre Servais en 1868. Pendant ce temps, de belles dames sont encore sous le charme de la musique de l’orchestre du parc de Sept Heures ou du beau garçon aux yeux bleus qu’elle y a rencontré. (Comité de quartier du Waux-Hall – Trompette-Piano Académie).
Un chariot magnifiquement garni de fleurs (par le Cercle Horticole de Spa), tiré par de jeunes enfants, fait son apparition pour évoquer la « Bataille de Fleurs », à la plus grande joie de quelques dames qui se voient offrir un magnifique bouquet.

1902 Tout allait bien pour Spa mais une nouvelle catastrophe s’annonce ! Pour moraliser la société, le gouvernement décide une nouvelle fois d’interdire les jeux de hasard. Les affaires vont mal. Les commerces d’objets de luxe périclitent. Des hôteliers ferment leur établissement, des ouvriers s’exilent en grand nombre.
Ce 19 septembre 1902, une nouvelle catastrophe vient frapper la ville. La Reine Marie-Henriette vient de mourir dans son hôtel de l’avenue du Marteau. Le glas sonne pour la Reine mais c’est toute une ville qui meurt ! Les Spadois redresseront-ils la tête ?

OUI ! 1908 ! Une armée de travailleurs, maçons, charpentiers, architectes envahissent la salle des fêtes. Ils construisent ce splendide Kursall où nous sommes aujourd’hui. Pour faire face au marasme causé par la suppression des jeux, les autorités décident de proposer aux curistes des fêtes splendides. L’action est expéditive. On détruit les maisons de la rue Royale pour créer les jardins du casino et le Kursall est terminé pour la saison, 7 mois après le début des travaux ! (Piano- Art Dramatique Académie – Danse). En février 1909, le Kursaal sera complètement détruit par un incendie et reconstruit en 1910. Il fête donc ses 100ans !

lavandiere
C’est sur un rythme effréné qu’une quinzaine de lavandières munies de mannes, battoir, planches à laver, brouette, fer à repasser déferlent dans le lavoir pour blanchir le linge (culotte fendue de madame, ou caleçon de monsieur) de la nombreuses clientèle revenue dans les hôtels de la ville. (Piano Académie – Musée de la lessive).

1914 Mais voici qu’en ce 4 août, un soldat allemand place une affiche en ville. Les Spadois se rassemblent et lisent avec effroi que l’armée allemande occupe Spa. C’est la guerre ! Ce jeune garçon qui demande du sucre à sa mère, que comprend-il de cette guerre où tout est rationné, où les déplacements sont surveillés ? Et ce soldat allemand, encore adolescent, qu’il faut loger et supporter. Il est parfois difficile de croire qu’il est votre ennemi ! (Oxymore)

Les années 20 Suite à ses défaites militaires, Guillaume II doit abdiquer le 9 novembre 1918. Pour contraindre l’Allemagne à appliquer le traité de Versailles, une conférence diplomatique est organisée à Spa en Juillet 1920. Elle réunit à la Fraineuse les représentants des grandes puissances et de l’Allemagne. On y voit les présidents Alexandre Millerand et Lloyd George, le maréchal Foch.

pierrot
Pour accueillir dignement ces centaines de personnalités, toute la ville va être remise à neuf. Des milliers de visiteurs affluent. Spa revit et l’on danse (Ecole de danse Studio d’Art) quand surgissent les Pierrots tout de rouge vêtus qui célèbrent la création de Spa Monopole en avril 1921. (Pierrots de Spa). Le commerce des eaux de Spa prend une dimension industrielle. Une voiture de course, puis un pilote poussant sa moto traversent la scène; le circuit de Francorchamps attire le monde à Spa (Musée de la lessive).

La guerre encore ! La musique des bals et des fêtes est bientôt couverte par le bruit assourdissant des avions allemands. Spa est une nouvelle fois occupée. Les Spadois résistent. 62 concitoyens donnèrent leur vie au Champ d’honneur, au poteau d’exécution ou dans les camps nazis. Dans la salle, un silence pesant s’installe, les gorges se nouent, les yeux se troublent de larmes à la lecture de la lettre que Joseph Blocteur, jeune résistant, adresse à ses parents la veille de son exécution par les nazis. La silhouette d’un soldat allemand apparaît, il arme son fusil, il tire. C’est la mort ! (Art dramatique Académie – Oxymore)

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Septembre 1945, la joie explose sur l’écran. Les Spadois sont libérés par la première Armée américaine commandée par le Général Hodges. La vie peut reprendre ! (Sparchives)

1949 Le thermalisme social. Suite à la guerre, les curistes ont déserté notre ville. Pour relancer l’activité thermale, une nouvelle forme de thermalisme voit le jour. Les Heures Claires sont créées pour prodiguer des soins non plus seulement à une élite mais à tout un chacun grâce aux remboursements par la sécurité sociale. Les Heures Claires s’installeront dans les anciens hôtels Léopold, Laeken et Palace et à la résidence Astrid. Les prestations médicales sont en augmentation constante pour atteindre le chiffre de 170.000 par an. (Présence et Action Culturelle – Femmes Prévoyantes Socialistes- Sparchives)

bobeluron
Bobelurons, dansons , chantons,
ta ritournelle charme filles et garçons
verse la joie sur tous les toits
la bonne humeur dans tous les cœurs…
Une dizaine de Bobelurons (anciens et « nouveaux ») envahissent la salle pour rappeler aux plus âgés les grandioses manifestations folkloriques organisées par cette société carnavalesque créée en 1951. De nouvelles animations culturelles voient le jour. Le festival de théâtre s’installe à Spa en 1959. Les chansons françaises interprétées par la chorale des « Gazouyeux dè Vi Spa » évoquent le célèbre festival de la chanson française qui a vu défiler dans la salle des fêtes quantité de vedettes internationales.

1994 Un nouveau coup dur s’annonce. Nous assistons à la fin des Heures Claires et du Thermalisme Social. Un bulldozer, muni d’une gigantesque et effroyable pince, arrache des pans de mur du Laeken qui s’écroule dans la rue. Le 10 juin 1994, 300 personnes manifestent dans les rues pour sauver les Heures Claires. Mais tout est fini, le Palace sera également détruit ! (Sparchives)

Nous sommes en l’an 2000. Notre curiste de 1900, endormi dans sa baignoire depuis une centaine d’années se réveille en présence d’un curiste du XXIe siècle dans le nouvel établissement thermal sur la colline d’Annette et Lubin. Bien qu’il trouve l’habillement de son interlocuteur plutôt extravagant, il accepte l’invitation de ce dernier qui lui propose de découvrir les animations spadoises : Francofolies, Festival de théâtre, courses de Francorchamps, Crêtes de Spa, Rétrofolies, et les associations dynamiques du Centre Culturel de Spa. (Comité de quartier du Waux-Hall).

Et maintenant, le XXIème siècle … Quel avenir pour Spa ?

La première décennie a déjà été marquée par :

  • Un nouveau centre thermal est créé sur la colline d’Annette et Lubin où le thermalisme ludique fait place à la cure thermale
  • Un funiculaire relie la place Royale aux nouveaux thermes.
  • Des hôtels de standing sont créés ou rénovés afin d’accueillir des touristes venant du monde entier.
  • L’embouteillage des eaux spadoises par la société « Spa Monopole » continue à être la première activité économique de la cité et la première source d’emploi. Cependant, l’automatisation des machines remplace de plus en plus la main d’œuvre humaine et des centaines d’emplois sont progressivement supprimés.
  • Les camions de Spa-Monopole et les véhicules en transit traversent toujours le centre- ville.
  • Les Spadois montrent leur attachement à leur ville, à leur place, à leurs catalpas et à leur monument aux morts, à leur patrimoine architectural et naturel et puis … c’est toute une ville qui se questionne. Le débat démocratique culmine dans l’organisation de deux consultations populaires. Les Spadois se prononcent contre le rond-point et pour l’espace partagé.
  • Une demande de reconnaissance du patrimoine thermal de Spa par l’Unesco est lancée. Elle permettra de rappeler au monde entier que Spa est à l’origine de l’histoire moderne du thermalisme. Ce label amplifiera l’activité touristique de la région.
  • Alors que le théâtre a déjà fait peau neuve, le patrimoine architectural de la ville se rénove et se restaure avec la galerie Léopold et son pavillon des Petits Jeux, le Waux-Hall et le Pouhon Pierre-le-Grand.
  • Afin d’accueillir une population plus importante, des immeubles à appartements sont construits. Leur intégration architecturale dans le tissu urbain et dans l’environnement souffre parfois d’un manque d’harmonie.
  • Une véritable explosion des activités culturelles, sportives et de loisirs est proposée aux Spadois et au public de passage.
  • L’ancien Etablissement de Bains doit encore retrouver sa place de centre névralgique du centre ville.


  • maintenant
    Et maintenant…

  • Spa cherche un nouveau développement enraciné dans son histoire : c’est son enjeu pour le futur.
  • L’avenir de notre cité se construira en respectant :

      – Un équilibre entre modernité et conservation du patrimoine naturel et architectural
      – Un équilibre entre son développement touristique et la réponse aux préoccupations des habitants pour l’emploi, le logement, leur vie sociale et culturelle
      – Un équilibre entre des décisions politiques pertinentes et la volonté des Spadois de pousser également leur ville au devant de la scène internationale

L’avenir de Spa se construira avec nous… avec Vous !


Commentaire

Spa, ma ville, notre histoire (2010) — Un commentaire

  1. Cette page me donne la nostalgie d’un Spa de mes jeunes années. Enfant, j’ai connu les Bobelurons, le temple anglican avec son lavoir de la rue Sylvela, le café Jonas où se réunissait les chasseurs, le Ruy de Chawion encore sauvage et ma maison de mon enfance, le Bel-Abri route de Nivezé.
    Bel Abri

    Ô chalet suisse de mon enfance
    Frôlé par le méandre d’un ruisseau
    Et j’en garde encore la souvenance
    D’y avoir joué seul les pastoureaux

    Eperdu d’amour, c’est un riche amant
    Qui pour sa maîtresse le fit ériger
    Mais sa déconfiture intervenant
    Ce nid d’amour sera abandonné

    C’est ainsi que mon grand-père l’acheta
    Que j’eus la chance d’en faire mon domaine
    Durant mes plus jeunes années à Spa
    De la nature je fis mon aubaine

    Je parcourus les bois environnants
    Par tous les temps, dans toutes les saisons
    Les frondes des fougères apparaissant
    Annonçaient la venue de l’Ascension.

    Retrouver la chaleur des clairières
    Et la fraîcheur de l’eau d’un ruisselet
    Sous l’ombre propice des sapinières
    Des libellules admirer le ballet

    Et sous les premiers flocons de neige
    La nature se figeait et s’endormait
    Et l’on pouvait se croire en Ariège
    Quand sur le pays l’hiver s’abattait

    Quel plaisir d’être au chaud à Bel Abri
    Car c’est le nom que la villa portait
    Son toit de tuiles rouges soudain blanchi
    Lui donnait d’une gravure l’attrait

    Hélas, depuis le temps s’est écoulé
    Et sous les ans mes cheveux ont blanchi
    Bel-Abri est en train de s’écrouler
    Et la plupart de ses planches ont pourri

    Chaque fois que je passe sur la route
    Je ne peux que voir son délabrement
    Son propriétaire trop vieux sans doute
    Laisse sa fin arriver lentement
    Quelle tristesse, quelle nostalgie
    Qui s’empare de moi à cette vision
    Car elle représente la fin de ma vie
    Bel-Abri et moi sommes en perdition !

    Ecrit sous le pseudonyme de Georges Bleuhay – parution dans le recueil « Le Cœur Marigot » en août 2015 chez Edilivre Paris

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