Projet de restauration de l’ancien établissement des Bains

Maquette présentée par les architectes (photo J.C. Kerger)

Maquette présentée par les architectes (photo J.C. Kerger)

A l’occasion des Journées du Patrimoine, les échevins Mathy et Peeters ont invité les responsables des sociétés qui ont emporté le marché FOREMOST-IMMO, DENYS, Barbara Van der Wee Architecs et Sum Project à présenter le projet de rénovation de l’ancien établissement des Bains. L’auteur de projet Paul Lievevrouw, et les architectes Anne Guilleaume et Barbara Van der Wee ont montré l’évolution du bâtiment depuis sa création et la conception de sa transformation en hôtel de luxe.

Le bâtiment construit dans la cour dans les années 1930 (voir photo du haut) sera démoli pour laisser la place à un espace ouvert et un promenoir permettra de traverser le bâtiment depuis la rue Servais jusque la rue Royale (croquis du bas).

Retenons les lignes de force du projet :

Il n’a pas été simple, lors de la conférence, de comprendre tous les aspects de la rénovation et de la transformation de l’ancien Etablissement des Bains. Nous vous présentons les lignes de force qui se dégagent de l’étude.

  • Le projet de restauration vise à transformer l’ancien Etablissement des Bains en un hôtel de luxe (5 étoiles) de 80 chambres. Des chambres seront créées sur les deux étages de l’ancien bâtiment en respectant sa structure. Le sous-sol recevra un centre de bien-être (welness).
  • Le bâtiment construit dans la cour dans les années 1930  sera démoli pour remettre en valeur la cour intérieure.

    Un espace ouvert et un promenoir permettra de traverser le bâtiment depuis la rue Servais jusque la rue Royale.

    Un espace ouvert et un promenoir permettra de traverser le bâtiment depuis la rue Servais jusque la rue Royale.

  • M. Denys (le promoteur) souhaite que les bains d’eau minérale (Marie-Henriette ?) puissent être proposés aux clients de l’hôtel dans les anciennes baignoires en cuivre. Les anciennes baignoires sont propriété de la Ville de Spa et pourront être mises à la disposition de l’hôtel. Pour ce qui est de l’usage d’eau minérale naturelle, Spa-Monopole possède une exclusivité dont profitent les exploitants des thermes actuels.
  • Des solutions doivent donc être trouvées avec les exploitants du Centre Thermal d’Annette et Lubin (Spa-Monopole).

  • Le projet prévoit de conserver la structure de l’ancien Etablissement des Bains et notamment l’ensemble des façades extérieures.
  • Les éléments classés : l’entrée principale, le hall, les deux salons et quelques cabines seront rénovés.
  • La partie centrale des Bains, ajoutée au bâtiment initial entre les deux guerres, sera démolie pour remettre en valeur la cour intérieure.
  • L’entrée principale (rue Royale) sera rénovée dans son état initial. Elle avait été modifiée en 1968. Une brasserie ouverte à tous sera installée en dessous du hall d’entrée, (au rez-de-chaussée).
  • Le bâtiment de l’institut Henrijean (rue Servais) sera démoli pour laisser la place à une nouvelle construction moderne d’un gabarit peu élevé permettant de mettre en valeur la façade arrière de l’Etablissement des Bains qui sera reconstruite. Il accueillera une trentaine de chambres d’hôtel et des commerces au rez-de-chaussée côté rue Servais. Contrairement à ce qui était prévu initialement, les commerces ne seront pas construits dans l’ancien bâtiment.

  • Une autre brasserie est également prévue à côté du nouvel hôtel, le long de la cour d’honneur. L’objectif est de faire le lien avec les salles de spectacle.

  • L’ancienne cheminée sera détruite.
  • Un espace (semi-public), une cour-jardin sera créée entre le nouveau bâtiment et l’ancien. De la même manière, un promenoir permettra à la clientèle de l’hôtel (à tout un chacun ?) de traverser l’ensemble du complexe pour faire le lien entre le nouvel hôtel rue Servais et la rue Royale.
  • Afin de créer une certaine convivialité, les promoteurs souhaitent réinstaller les grilles autour de l’établissement. De nombreuses photos, des plans et surtout un élément des grilles originales permettront de les reconstruire à l’identique. Cet élément se trouve rue des Capucins, derrière la boucherie Guérès.
  • L’entrée de l’hôtel s’effectuera par la rue de la Poste. Les architectes ont mis à jour les éléments d’un autre hall d’entrée, (notamment les colonnes). Ce hall avait été reconverti en cabines de soins.
  • Un parking construit en dessous de l’hôtel et de la rue (côté rue Servais) permettra aux clients d’entrer dans l’hôtel par la rue de la Poste. Les emplacements de parkings des jardins du casino seront supprimés et remplacés par un jardin.

Au point de vue administratif

  • L’adjudicataire a déposé une caution bancaire de 1.250.000 EUR. Ces sociétés ont une excellente réputation et les services du patrimoine de la Wallonie considèrent que la Ville de Spa dispose d’un bon projet.
  • En novembre 2012, la Région Wallonne pourrait décider d’inscrire le bâtiment sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie, ce qui permettrait d’obtenir d’importants subsides wallons.
  • Les travaux devraient durer au minimum trois ans auxquels il faut ajouter un an minimum pour obtenir les autorisations administratives (certificat de patrimoine, permis de bâtir).

Réflexions de Spadois ayant participé à la conférence

  • La majorité des participants à la conférence, qui nous ont fait part de leurs réactions jugeaient positivement l’essentiel du projet car la structure générale des anciens thermes sera respectée et le hall, les salons et quelques cabines de bains rénovés.
  • Par contre, la durée des travaux laisse les personnes beaucoup plus sceptiques. Verra-t-on un jour l’aboutissement du projet, se demande la première intervenante durant le débat. * Le coût des travaux, 25.000.000€, fait froid dans le dos !
  • La création d’une cour intérieure, d’un passage à travers l’Etablissement des Bains de la rue Servais à la rue Royale recueille des avis très favorables mais il semble que cet accès ne sera autorisé qu’aux clients de l’hôtel.
  • La volonté des autorités spadoises de garder une vocation culturelle à l’édifice permettant au public de découvrir ce magnifique édifice n’a pas été rencontrée par les auteurs du projet. Cette vocation culturelle semble se résumer à la création d’un espace semi-public constitué d’une brasserie et de services d’informations.
  • Détail du plafond du hall d’entrée (photo J.C. Kerger)

    Détail du plafond du hall d’entrée (photo J.C. Kerger)

  • Les matériaux utilisés pour la construction du nouvel hôtel rue Servais (revêtement en bois) ne sont pas du tout appréciés car ils ne s’intégreront pas dans l’ensemble constitué de l’ancien hôtel Léopold et du Centre Culturel.
  • Certains Spadois ont réagi à l’intention de l’architecte de créer un lien direct entre l’hôtel et les salles du Centre Culturel. Ils craignent que le promoteur ne soit également intéressé par une reprise des salles du Centre Culturel (grande salle des fêtes, théâtre, salons bleu et gris). Ce dernier annonce d’ailleurs sur son site web « Le projet prévoit l’aménagement d’un hôtel de standing, un centre de bien-être, un restaurant, un parking, des commerces et des appartements, en synergie avec le centre culturel contigu (souligné par nous). Synergie, oui, mais céder à nouveau au privé un outil aussi important pour la vie culturelle spadoise serait une très lourde erreur.
  • Notons encore que des personnes ont rappelé leur opposition à la cession de cet établissement à une société privée (avec un bail emphytéotique long) et qu’à leur avis la création d’un hôtel de luxe (5 étoiles) n’est pas un bon choix. Il était plus intéressant à leur point de vue, d’y regrouper les musées et l’Académie.
  • L’inscription du bâtiment sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie est ressentie positivement par beaucoup mais des participants craignent que les travaux ne soient retardés quand on sait le peu de moyens financiers dont dispose actuellement la Région Wallonne.

Les qualités des architectes Barbara Van der Wee et Anne Guilleaume permettent d’avoir une grande confiance dans la qualité de la rénovation proposée et dans le respect du bâtiment. Barbara Van der Wee est professeur à la KUL et est à l’origine de la rénovation de la maison Horta devenue le musée Horta. Anne Guilleaume est Spadoise. Elle a fait son travail de fin d’études comme architecte à l’Institut Lambert Lombard de Liège sur l’Etablissement des Bains. Ensuite, elle a poursuivi sa formation par une spécialisation au centre Raymond Lemaire de la KUL (Katholiek Universiteit Leuven), au terme de laquelle elle développe une nouvelle fois une analyse des anciens thermes. Ces professionnels nous donnent, par leurs compétences et leur intérêt pour l’ancien Etablissement des Bains, la garantie que le bâtiment est en bonnes mains.

Nous aurons bien entendu l’occasion de suivre ce dossier dans les prochains mois.

Pol Jehin


Commentaire

Projet de restauration de l’ancien établissement des Bains — 4 commentaires

  1. Bonjour,

    Pourriez-vous me dire si des appartements sont prévus dans ce projet?
    Si oui, merci de me communiquer les personnes que je pourrai contacter afin de prendre des renseignements.
    Merci à vous par avance,

    Christophe MATHIEU

    • Bonjour,

      La personne en charge du dossier est l’échevin Mr Mathy. Vous pouvez le joindre via l’adresse mail suivante : paul.mathy@villedespa.be
      C’est la manière la plus simple de pouvoir obtenir l’information que vous souhaitez.

      Bien à vous,
      Eric Palla (gestionnaire web de Sparealites.be)

  2. Bonjour,

    Il est extrêmement malheureux de constater dans quel état d’abandon la ville laisse un bâtiment si magnifique se délabrer tranquillement et ce en plein centre-ville.
    La responsabilité est-elle due à l’incurie des élus ? Des politiques ? Du manque de vision économique autant des élus que des habitants de Spa ou d’un blocage de la société Spa Monopole ?
    Avoir la chance de posséder un patrimoine si riche et de le laisser aller est pour moi incompréhensible. Une chance que le Waux Hall a été pris en charge par une association L’asbl L’Avenir du Waux-Hall

    Marc Pieterbourg

  3. « En novembre 2012, la Région Wallonne pourrait décider d’inscrire le bâtiment sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie, ce qui permettrait d’obtenir d’importants subsides wallons … »
    On est fin octobre 2017,rien n’est fait !!!

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